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La Cairn de Gavrinis
Le Cairn de Gavrinis
Île aux chèvres – Larmor-Baden, Bretagne
Un site funéraire mégalithique très richement gravé
Golf du Morbihan
Pour certains, le Cairn de Gavrinis est surnommé “la Sixtine du Néolithique”, comme la grotte de Lascaux, « La Chapelle Sixtine de la préhistoire » ! Sans besoin de chercher de références aussi illustres, le Cairn de Gavrinis est un haut-lieu de la gravure mégalithique au Néolithique en Bretagne.
Où ?
Le cairn de Gavrinis est actuellement situé sur une île dans le Golfe du Morbihan. A l’époque de sa construction, l’édifice mégalithique surplombait la plaine et un cours d’eau (devenue rivière de Vannes): c’était une simple colline que l’on pouvait voir à plusieurs kilomètres à la ronde. Le fait de construire sur cette butte permettait de rehausser le volume architectural.
On y accède aujourd’hui uniquement en bateau à partir du port de Larmor-Baden : la traversée dure une quinzaine de minutes..
Quoi ?
L’édifice en forme de dôme aplati mesure 50 mètres de diamètre sur 6 mètres de hauteur. Sous les pierres sèches se trouve un dolmen à couloir qui mène à une chambre funéraire. Le couloir est constitué de 29 dalles dressées qui sont presque toutes gravées (26) sur presque 14 mètres de longueur. La hauteur sous les dalles ne laisse qu’une hauteur de 1m 50… il faut donc avancer courbé.
La petite pièce centrale de forme carrée mesurant 2,5 mètres de côté, est également gravée sur toutes les stèles. La dalle recouvrant la chambre funéraire présente une particularité car elle provient… d’un autre site !
En effet, les recherches sur le site de Gavrinis et celui de la Table des Marchands (Locmariaquer) ont permis de découvrir que les deux sites partageaient des gravures sur des dalles de couverture ! En fait, les gravures de l’une s’enchaînaient avec l’autre ! L’archéologue Serge Cassen confirme « Les deux monuments possèdent une dalle de couverture provenant d’une même stèle érigée à Locmariaquer.
Certains des mégalithes ont donc été apportés sur place lors de la construction. L’une des stèles, pesant 23 tonnes, a ainsi été acheminée sur plus de 4 km ! Mais à l’époque la mer n’avait pas envahi les lieux et le transport a dû se faire à pieds secs…
Des gravures
Sur les dalles on trouve une grande diversité de gravures très finement travaillées : n’oublions pas que les outils du Néolithique sont plus rustiques que ceux des graveurs de pyramides ou de cathédrales !
Les gravures sont réalisées par piquetage : en creusant la paroi on fait ressortir les motifs en relief.
Les néolithiques ont représenté leurs armes (flèches, arcs), leurs outils (haches, crosses)… mais également des signes plus difficiles à interpréter (points, spirales, cercles concentriques…) et des animaux (serpent, baleine ?). Au total, on dénombre 917 mètres de gravures sur une surface de 50 mètres carrés.
Forme originale
La forme générale de l’édifice ne correspond pas forcément à l’original. Initialement le cairn était probablement une sorte de monticule, une butte de forme plus carrée et plus haute. Les restaurations successives, sans le plan d’origine (!), ont donc modifié l’aspect extérieur d’origine.
Pour le préhistorien Jean Paul Demoule, « le dolmen le plus spectaculaire de France est sans doute celui de Gavrinis (l’île aux chèvres en breton) dans le Golfe du Morbihan, dont les parois sont entièrement gravées de représentations, (haches, serpents, figures humaines schématiques) et de signes abstraits. »
Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’histoire.
Quand ?
Le Cairn de Gravrinis a été construit entre 5 800 et 5 700 ans BP, au Néolithique, bien après le temple de Çatal Höyük en Turquie (10 000 ans BP) , mais avant les pyramides d’Egypte (4 700 ans BP), les Moaïs de l’île de Pâques (an 1 500), ou bien plus proche de nous, avant le site de Stonehenge en Grande-Bretagne (entre 4 800 et 3 100 ans BP).
Il apparaît que le monument n’a pas été utilisé très longtemps car selon archéologues il a été abandonné il y a 5 000 ans BP.
Pourquoi ?
Construit au Néolithique, le cairn de Gavrinis est une construction mélangeant pierres sèches et terre. C’était un édifice à vocation funéraire qui a abrité plusieurs individus marquants (chefs, guerriers, religieux…) tant l’investissement dans l’ornementation des lieux, et les objets prestigieux retrouvés sur place est impressionnant.
La réelle signification des gravures n’est pas encore définie… et il est possible qu’elle ne le soit jamais !
Sources :
Sentes et ravines des mondes mésolithiques : pour une perspective plus symétrique de la néolithisation
atlantique, Grégor Marchand.
Un Cairn numérisé
Nouvelles gravures à Gavrinis, Larmor-Baden (Morbihan), Charles-Tanguy Le Roux.
Histoire et peuplement de la France
Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’histoire, Jean Paul Demoule.
Menhirs, dolmens et allées couvertes, Romain Pigeaud.
Mégalithisme Carnac | Alignements de Carnac | Locmariaquer |
Cairn de Gavrinis | Tumulus Saint-Michel | Le Musée de Préhistoire |
A lire
Un livre de Dominique Cliquet