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Cap Blanc abri
L’abri de Cap Blanc, une fresque préhistorique sculptée
Marquay
Périgord
A 6,5 kilomètres des Eyzies-de-Tayac, sur la rive droite de la vallée de la Grande Beune, se trouve l’Abri du Cap-Blanc. Il est complètement invisible de la route et vous ne devez pas rouler trop vite pour ne pas le dépasser par erreur ! A partir du parking vous devez prendre un petit chemin dans les bois qui serpente vers le site en contre-bas.
Vous arrivez devant un bâtiment bas complètement intégré dans son milieu par l’utilisation des matériaux de la région.
En face de vous, de l’autre côté de la rivière, vous apercevez le château fort de Commarque qui se dresse au-dessus de la végétation.
La découverte
Photo Kroko pour Hominides.com
C’est le 12 septembre 1901, soit trois jours après la grotte de Combarelles, que Font-de-Gaume est C’est en 1908 que Raymond Peyrille rend compte à G. Lalanne (médecin bordelais commanditaire des recherches) de la découverte de l’Abri du Cap Blanc. C’est en travaillant sur le gisement de Laussel que R. Peyrille remarque la présence d’un creux au bas d’une falaise. Les travaux de dégagement commencent en septembre 1909. Les ouvriers mettent à jour 2 couches archéologiques différentes.
Un abri de 15 mètres de long apparaît au fur et à mesure du terrassement, délivrant des sculptures et des restes de peintures. La frise a été légèrement abîmée par les ouvriers car ils cherchaient tout d’abord à dégager des outils ou de l’art mobilier, sans se préoccuper de la paroi…
En décembre 1909 un bloc détaché de la paroi est dégagé comportant un bison sculpté.
L’abbé Breuil est également appelé pour authentifier la découverte. Il publie une description détaillée de l’abri en 1911. La même année la construction d’un mur de protection en avant de l’abri permet d’exhumer les restes d’un squelette humain.
Les sculptures du Cap Blanc
Une frise de 13 mètres de long
La frise du Cap Blanc peut être découpée en 2 parties principales.
La partie gauche, la plus longue, est la plus profonde de l’abri. Elle comprend 8 représentations d’animaux dont les têtes sont toutes orientées vers la droite à l’exception d’un cheval en « sens inverse ».
La partie droite est composée de 4 représentations dont l’une n’a pas pu être identifiée.
Exposition Préhistomania – Photo Kroko pour Hominides.com
Le bestiaire de Cap Blanc
L’animal le plus représenté dans l’abri est le cheval qui totalise 8 figures de toutes tailles : du cheval central de 2,20 mètres de long à un petit équidé à droite d’une longueur d’un mètre seulement.
Le bison est encore représenté sur les parois en 3 exemplaires plus ou moins nets : une tête est clairement visible, un autre dont le corps sans tête est reconnaissable, et enfin un troisième dont seule la ligne du dos est dessinée.
Les autres figures sont plus difficiles à interpréter et les hypothèses sont nombreuses : bouquetins, ours, rennes, boeufs sont les plus souvent cités.
La technique
Pour faire émerger les sculptures de la paroi de Cap Blanc, l’homme du Magdalénien a utilisé des techniques dont on retrouve des traces à l’Aurignacien et au Gravettien : le piquetage.
Le sujet est mis en relief en creusant la roche sur son contour. L’artiste, pour entamer la roche calcaire, travaille en effectuant des percussions avec un outil de pierre. Un silex ou un galet grossièrement taillé permettent avec une frappe précise de faire sauter un minuscule morceau de roche. Le trou ainsi formé ressemble à une petite cupule. L’artiste, par son martellement répétitif, élimine donc la matière rocheuse par la jonction et l’approfondissement des cupules. La figure ainsi détourée apparait en relief par rapport à la paroi.
La même méthode de piquetage est employée pour le relief et le modelé de la figure animale en elle-même.
Voir aussi les techniques utilisées dans l’art préhistorique
La stratigraphie de l’abri
Deux couches archéologiques ont été distinguées lors de la découverte et attribuées au Magdalénien moyen. C’est donc à cette époque que la frise a du être réalisée et l’abri occupé, il y a 15 000 ans.
Les fouilles ultérieures de D. Peyrony, A. Roussot et J. Tixier ont permis également de mettre à jour du matériel provenant du Magdalénien supérieur ou final.
Un squelette de femme
Le squelette humain a été exhumé à la base de la paroi de l’abri. Il était couché sur le côté gauche en position foetale, une main sur la face. Le corps était placé sous trois dalles de pierre. C’était probablement une femme de 25-35 ans, certains chercheurs ayant pensé qu’elle était l’un des auteurs de l’ensemble sculptural de Cap Blanc. Cette dernière hypothèse ne repose sur aucune preuve.
A noter, le squelette présenté dans l’abri n’est pas l’original… il s’agit d’un fac similé.
Le fossile original a été vendu en 1926 au Field Muséum de Chicago par le propriétaire. Cela n’avait rien d’exceptionnel à l’époque et l’Etat ne contrôlait pas ce genre de transaction !
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Le Musée de Cap Blanc
Photo Kroko pour Hominides.com
Photo Kroko pour Hominides.com
Reconstitution de la jeune femme du Cap Blanc. – Atelier Daynes La couleur de la peau ne correspond pas forcément à la réalité selon les dernières études génétiques – Photo Kroko pour Hominides.com
L’abri de Cap Blanc a également livré des ossements d’animaux ainsi que des objets et artefacts.
Concernant les ossements, ils appartiennent majoritairement à des ours des cavernes (Ursus spelaeus), des cerfs, Pour accéder aux sculptures de Cap Blanc vous pouvez visiter les salles explicatives.
Les informations sont présentées de manière très pédagogique :
– les différentes techniques de sculpture bas-relief (celui de Cap Blanc), haut-relief et rondes bosses
– une vision globale de l’art et des Vénus de la préhistoire
– les outils retrouvés dans l’abri.
C.R.
Sources
Sépulture Cap Blanc
L’abri du Cap Blanc en bref…
Type | Techniques employées | Périodes | Occupation | Restes Humains |
Abri sous roche fermé dans un batiment | Sculptures | – 15 000 ans | Magdalénien | Oui |
Dimensions | Nombre de représentations | Outils / Artefacts | ||
Abri sous roche de 15 mètres dont 13 mètres de sculptés | 12 unités graphiques : figures animales | Oui | ||
Localisation | Accessibilité | Date découverte | Particularités | |
Marquay à 6 km des Eyzies-de-Tayac – Périgord | Pour tous | 1908 | La technique de la sculpture sur paroi est très rare au Paléolithique |
Visite du Cap Blanc
Adresse
D48
24620 Marquay
Moyens de contact
Téléphone : +33 (0)5 53 59 60 30
Réservations obligatoire en ligne
Durée de la visite : environ 45 minutes
Depuis 2021 il est impossible de réserver sur place. Tout se fait sur le site internet. Attention, vous pouvez choisir entre les visites en anglais ou en français… Si il n’y a plus de place en français mais que vous parlez la langue de Shakespeare tentez l’anglais.
La visite ne convient pas aux enfants de moins de 7 ans
Lien pour réserver
Tarifs 2022
Plein tarif : 8 €
Gratuit pour les moins de 18 ans
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Les abris du Poisson et du Cap Blanc JJ Cleyet-Merle | |
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