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Mémoire de glace
Les objets préhistoriques et historiques emprisonnés dans les glaces
Exposition du 21 juin au 5 décembre 2021
Musée départemental de préhistoire d’Île-de-France
L’exposition « Mémoire de glace » présente environ 150 objets préhistoriques et historiques libérés par la fonte des glaciers alpins. Au travers de ces vestiges particuliers, elle nous éclaire sur les raisons qui ont conduit les hommes à fréquenter les cimes pour circuler d’une vallée à l’autre ou pour exploiter les ressources naturelles qui s’y trouvent.
En raison du réchauffement climatique de ces trente dernières années, des vestiges archéologiques sont régulièrement découverts dans les glaciers alpins, à plus de 2500 m d’altitude. L’ archéologie glaciaire a pour mission de récolter, préserver et étudier ces vestiges très particuliers, maintenus en congélation depuis des décennies, des siècles, voire des millénaires.
L’exposition présente les restes des équipements de personnes ayant péri en montagne dans des circonstances tragiques : « Schnidi », le chasseur néolithique au carquois en écorce de bouleau, le
« Mercenaire » et ses armes de belle facture, ainsi que la « Bergère de Porchabella » – tous deux ayant vécu au XVIIe siècle -, et enfin les époux Dumoulin, disparus en 1942, et dont les corps ont été retrouvés en 2017.
Visite de l’exposition Mémoire de glace
Pourquoi les hommes s’aventuraient dans la montagne ?
Dès la Préhistoire, les hommes se sont intéressés aux ressources naturelles de la haute montagne et ont su en tirer profit. Ils ont exploité dans ces zones d’altitude différentes matières premières minérales, comme le cristal de roche qu’ils sont allés chercher à plus de 2 800 m dès le VIe millénaire avant notre ère. Ils sont également montés en altitude pour chasser le chamois, le bouquetin et la marmotte, comme l’attestent des panoplies de chasse remontant pour les plus anciennes au IIIe millénaire avant notre ère.
Enfin, ils ont conduit sur les prairies d’altitude des troupeaux de moutons, de chèvres et de vaches, traversant parfois des cols englacés.
Comment se préparaient-ils à l’expédition ?
La fréquentation de la haute montagne nécessite un équipement adapté aux conditions climatiques extrêmes. Les hommes se sont toujours protégés du froid, de la pluie ou de la neige, avec des habits chauds et résistants, de bonnes chaussures, des guêtres et des chapeaux. Grâce aux découvertes glaciaires, nous savons aujourd’hui que leurs vêtements étaient confectionnés
en fourrure, en cuir et en fibre végétale durant la Préhistoire, puis par la suite également en laine, en
feutre et en soie.
À ces tenues vestimentaires de montagne, s’ajoutent souvent des accessoires qui facilitent les déplacements comme des bâtons de marche ou des raquettes à neige – ou qui permettent de se réchauffer et de s’éclairer.
A pied sur des sentirers parfois balisés
Les crêtes des Alpes n’ont jamais formé un obstacle à la circulation des hommes et des marchandises. Alors que la circulation se concentre aujourd’hui sur quelques cols – comme ceux du Grand-Saint-Bernard, du Simplon ou du Saint-Gothard – les hommes empruntaient auparavant une multitude de cols, dont certains étaient recouverts de glace.
Avant que des travaux d’aménagement ne permettent le passage de véhicules, les transports des biens et des marchandises se faisaient à dos d’homme ou de bête, comme l’attestent de nombreux vestiges : pièces d’harnachement, ossements de mulets, hottes, tonnelets, sacs à dos, etc.
Mettre les Dieux dans sa poche !
Se placer sous bonne protection
Pour se protéger des dangers de la montagne, les hommes se sont souvent placés sous la sauvegarde des puissances surnaturelles en déposant des objets votifs ou des monnaies sur les cols et les sommets.
À partir de l’époque chrétienne, on y a dressé des croix qui sont encore aujourd’hui très présentes dans le paysage, mais aussi parfois des statues de saints.
Par ailleurs, les découvertes archéologiques nous montrent que les hommes plaçaient leur vie sous protection divine en emportant avec eux leur petit matériel de dévotion : amulettes, chapelet ou livres de prière.
A gauche Objet anthropomorphe en bois de mélèze
Col Collon, Évolène (VS, Suisse) Deuxième âge du Fer (IIe-Ier siècles avant J.-C.) © Musées cantonaux du Valais, Sion. Photo Michel Martinez
Hominides.com remercie de Musée de préhistoire de Nemours pour les documents ayant permis la réalisation de cette page.
En pratique Mémoire de glace au Musée de Nemours Exposition du 12 juin au 5 décembre 2021 |
Horaires
De septembre à juin
De 10h à 12h30 et de 14h à 17h30
En juillet et août
De 10h à 12h30 et de 14h à 18h00
Le musée est fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre
Tarif :
Visiteurs individuels :
– Plein tarif : 5€ / Tarif réduit : 3€ (plus de 65 ans et de 18 à 25 ans)
– Gratuité : moins de 18 ans, étudiant jusqu’à 25 ans bénéficiaires des minimas sociaux, RSA, APA, CMU , de l’allocation d’adulte handicapé et leur accompagnateur, professionnels de la culture et du tourisme (sur présentation de la carte professionnelle)
Groupes à partir de 15 personnes :
Gratuit : scolaires et étudiants, centre de loisirs, secteur social et du handicap Autres groupes : 3 € / personne
Lieu de l’exposition :
Musée Départemental de Préhistoire d’Île-de-France
48 avenue Étienne Dailly – 77140 Nemours
Tél. : 01 64 78 54 80 – Fax : 01 64 78 54 89
prehistoire@cg77.fr
Site officiel
La fabrique de la France 20 ans d’archéologie préventive Sous la direction de Dominique Garcia Ces vingt dernières années, 50 000 sites archéologiques ont été expertisés en France et plusieurs milliers fouillés, étudiés et valorisés. Parfois somptueuses et toujours passionnantes, ces découvertes excitent notre imagination et enrichissent notre patrimoine. Elles composent surtout une histoire renouvelée qu’il importait de raconter, des premières occupations préhistoriques aux cicatrices des conflits mondiaux, de l’Hexagone aux Outre-mer, des zones urbaines aux espaces ruraux, sur terre et sous les mers. Loin du roman national d’un espace figé, providentiellement bordé de frontières naturelles, ce livre déroule le récit de la « fabrique » de la France. Celle de ses paysages, de son réseau d’habitats, de ses productions matérielles, de ses identités, de ses pratiques funéraires ou cultuelles. En une trentaine de chapitres largement illustrés, ces archives du sol se révèlent ainsi au lecteur, désormais outillé pour penser un avenir attentif au passé. La Fabrique de la France |