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Tout Lascaux
Pedro Lima et Philippe Psaïla Préambule d'Yves Coppens Préface de Muriel Mauriac
Présentation de l’éditeur
Ornée il y a 20 000 ans par des chasseurs-cueilleurs de la période paléolithique, la grotte de Lascaux est le symbole, depuis sa découverte en 1940, du génie créateur humain.
Cet ouvrage prestigieux, richement illustré de photographies réalisées dans la réplique intégrale du site, partage toutes les merveilles de l’art pariétal de Lascaux, les connaissances acquises par des générations de chercheurs et leurs principales hypothèses d’interprétation sur le sens des peintures. Il révèle également les secrets des répliques successives de la grotte, jusqu’au premier fac-similé intégral de la cavité, ouvert au public en 2016 à quelques centaines de mètres de la cavité originale.
Le livre s’ouvre par un préambule d’Yves Coppens retraçant les origines de l’homme et de l’art, et se prolonge via une appli gratuite par des contenus multimédias et une immersion à 360° dans Lascaux IV.
Véritable hommage aux génies de la préhistoire, ce livre ouvre aussi un dialogue, à travers les millénaires, entre artistes d’hier et d’aujourd’hui. Il est, de plus, enrichi d’une immersion à 360° dans le sanctuaire paléolithique, et de nombreuses vidéos permettant de prolonger l’expérience.
Editions Synops
Format 22 x 27 cm
208 pages
Ouvrage enrichi de compléments multimédia accessibles grâce à l’application gratuite SynApps sur smartphone.
Hominides.com
Pour intituler son ouvrage « Tout Lascaux » il fallait être sur de son fait car la grotte, mondialement connue, est d’une telle richesse qu’il parait difficile d’embrasser toute la célèbre grotte en un seul volume.
Le pari est pourtant relevé car pour le livre apporte les principales réponses à tout lecteur qui s’interroge sur la « Chapelle Sixtine » de la préhistoire, la grotte de Lascaux.
L’ouvrage présente d’abord la découverte fortuite de la grotte en Périgord par 4 jeunes gens, en septembre 1940. Son succès immédiat attire les foules ce qui mène inéluctablement à sa fermeture pour cause de dégradation, de champignons et de maladies diverses… Fin du premier acte.
Le livre nous emmène ensuite dans la visite commentée des diverses salles et recoins de la cavité avec toutes les représentations qui s’enchainent comme une farandole colorée : Salle des taureaux, Diverticule axial, le Passage, l’Abside, la Nef… les magnifiques photos de Philippe Psaïla sont particulièrement mises en valeur par le contraste avec le fond noir des pages.
L’auteur finit cette visite par la mythique scène du puits qui a fait couler tant d’encre pour multiplier les théories sur sa signification.
L’auteur finit sur les actualités de la grotte de Montignac, c’est à dire la construction et surtout la reconstitution des fac-similés de Lascaux, dont le récemment sorti de terre Centre International de l’Art Pariétal (Lascaux 4).
La réalisation de cet ouvrage, la fluidité des textes , la beauté des images, la mise en page très soignée font de ce livre un digne représentant de la catégorie « Beaux livres » pour faire un cadeau ou simplement se faire plaisir…
Petit plus, l’application gratuite de l’éditeur qui permet d’aller plus loin dans les images et la visite, pour les personnes ayant acquis le livre.
C.R.
Les auteurs de Tout Lascaux
Yves Coppens, Président du Conseil scientifique de Lascaux (texte d’introduction sur les origines de l’art).
Pedro Lima, Journaliste scientifique (textes).
Philippe Psaïla, Photographe (photographies).
Muriel Mauriac, Conservatrice de Lascaux (préface)
Sommaire Tout Lascaux…
Préface de Muriel Mauriac, Conservatrice de la grotte de Lascaux
Introduction « Lascaux, une œuvre de vie et d’humanité », par Pedro Lima
Préambule « De l’origine de l’homme à l’origine de l’art » d’Yves Coppens, Président du Conseil scientifique de Lascaux
Chapitre 1 : La révélation de Lascaux
De la découverte à la fermeture
Chapitre 2 : Sous le signe du Taureau
La salle des Taureaux
Chapitre 3 : Dans la Chapelle Sixtine de la préhistoire
Le Diverticule axial
Chapitre 4 : Au coeur du sanctuaire paléolithique
Le Passage et l’Abside
Chapitre 5 : Un Lascaux oublié sort de l’ombre
La Nef
Chapitre 6 : Le dernier secret de Lascaux
La scène du Puits
Chapitre 7 : La grande aventure des fac-similés
Lascaux II, III et IV
Conclusion « Homo Sapiens dans toute sa complexité »
Un extrait de Tout Lascaux
Une cavalcade multicolore
Là, un groupe de cinq cerfs a été représenté par les artistes, encadrés par les deux principaux aurochs de ce secteur orné. Curieusement, ils sont tous orientés vers l’entrée de la grotte, comme s’ils tentaient de remonter à contre-courant de la cavalcade équestre qui les précède, dirigée vers le fond. Au-dessus de leurs bois, un autre cheval réduit à sa plus simple expression, tête, encolure et ligne de dos, semble surplomber la scène animalière. Sous ce protomé équin, les cinq cerfs forment un groupe compact, semblable à ceux que devaient observer les peintres, silencieusement tapis à proximité de leurs points de passage. Avec 90 représentations et 15 % du bestiaire de la cavité, le cerf arrive en deuxième position des espèces figurées à Lascaux, derrière le cheval et devant l’aurochs. À elles trois, elles représentent plus de 80 % du bestiaire, comme l’a dénombré le préhistorien Norbert Aujoulat.
Tout, dans l’attitude et l’anatomie des cervidés, évoque la grâce et la finesse : pattes frêles et presque tremblantes, posture craintive et aux aguets, élasticité des arrière-trains suggérant le bondissement et la fuite… Ce sentiment est renforcé par le développement spectaculaire des bois, aux ramifications nombreuses et allongées à l’extrême.
Ces ramures très diverses ont été jugées « parfois irréalistes » par Norbert Aujoulat, qui note aussi l’unité d’ensemble de la composition, caractérisée par des pattes parallèles, la courbe continue de la ligne cervico-dorsale, ou encore, la façon uniforme de représenter l’attache du membre antérieur au moyen « d’un trait court, parallèle à la ligne de cou et orienté à 120° par rapport à l’axe de la patte ». Outre ces détails anatomiques, dont la pointilleuse restitution sur les parois démontre, une fois encore, la capacité d’observation hors pair des artistes périgourdins, Norbert Aujoulat put décrypter l’ordre de réalisation des œuvres composant le panneau des cerfs et ceux qui l’environnent. En analysant finement, devant les parois et sur photographies, les superpositions de traits peints qui constituent aurochs, chevaux et cerfs de ce secteur, le chercheur a ainsi montré que la frise de chevaux noirs, situés à l’avant de la licorne, avait été exécutée en premier. Avant que d’autres traits ne composent le cheval bicolore qui surplombe ce troupeau, ainsi que le protomé dominant les cinq cerfs. Puis ont été peints les deux grands aurochs, au bioxyde de manganèse noir, avant que les cinq cerfs à l’ocre rouge, jaune et orangée, ne concluent l’ensemble du tableau. Preuve, parmi d’autres, de cette succession rigoureuse dans l’exécution de la triade cheval-aurochs-cerf, les bois du cerf rouge de gauche se superposent, en l’effaçant partiellement, au mufle du taureau de gauche.