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Tassili – BD – Une femme libre au néolithique
Tassili, une femme libre au néolithique
A l’aube du néolithique, dans un Sahara encore Verdoyant, la jeune Djnané bouleverse les usages de son clan de chasseur-cueilleurs.
Dessin : Fréwé Scénario : Maadiar Préface : Jean-Loïc Le Quellec
À la fin du paléolithique, un clan de chasseurs-cueilleurs évolue au cœur du Tassili, une région saharienne alors riche en faune et en flore. Au sein de ce groupe vit Djané, une jeune femme avide de liberté, d’amour et de changement.
Djané est une fille habile de ses doigts : elle aime confectionner des outils et a découvert que les plantes pouvaient se semer, la terre se travailler… Mais n’est-ce pas contrarier les esprits ?
Djané aime Doro, un vaillant chasseur. Mais, comme toutes les femmes du clan en âge de procréer, elle n’a le droit de se donner qu’à Ghat, le meilleur guerrier de la famille.
Djané aimerait prendre son autonomie. Et pense que le clan devrait bien plus se mélanger avec d’autres clans, ne pas continuer à se reproduire qu’entre eux.
Tassili, c’est l’histoire d’un combat pour l’émancipation, du combat d’une femme qui lutte pour permettre le passage à un nouveau mode de production et de vie, d’une femme qui lutte aussi pour l’amour, pour que chacun puisse choisir qui il veut aimer. Une lutte pour instaurer un monde nouveau, le néolithique.
Une page d’histoire humaine qui se déroule au sein d’un Sahara inattendu, luxuriant, tel que nous ne l’avons jamais vu ; un paradis terrestre ou sont nées les fameuses peintures rupestres de Tassili.
120 pages couleur
19 x 27 cm
La boite à bulle
Hominides.com
C’est au début du néolithique que commence cette histoire. C’est une période rarement abordée dans les bandes-dessinées, il est même possible de parler de rareté…
Une jeune femme, Djané, déjà promise à un chasseur, Ghat, ne se satisfait pas de cette situation et préfère un autre homme, Doro, une autre vie. Très indépendante elle ne veut pas être cantonnée aux taches qui lui sont réservées ni être l’une des femmes de Ghat.
L’histoire et le dessin des débuts de l’agriculture, des peintures sur les parois sont réalistes et compatibles avec ce que les scientifiques ont trouvé sur place. Les passages sur la sorcellerie et les forces de la Nature sont parfois un peu longs et ne s’appuient que sur l’imagination des auteurs… mais correspondent au courants actuels de « chamanisme »…
Les rapports humains sur lesquels repose l’intrigue sont très conflictuels. Les membres du clans dont le chef mais également certaines femmes ont des comportements et des propos obscènes…
C’est un véritable plaidoyer pour la libération de la femme dans une tribu ou les êtres humains sont pleins de certitudes, ou règne un ordre à respecter, des règles à suivre… Les hommes ont bien sur le mauvais rôle et sont soit des « suiveurs » soit des machos ! Les femmes sont des pestes, individualistes qui ont peur des « esprits ». Seule l’héroïne a vraiment une réflexion dans un monde de lourdauds et d’imbéciles et cela ne facilite pas la lecture.
En résumé, une bande dessinée au dessin frais, clair, et un scénario un peu lassant car soutenu principalement par les conflits humains et les besoins libidineux de Ghat.
A noter, le livre étant réalisé en collaboration avec le musée National de Préhistoire, un excellent dossier pédagogique de 7 pages « Quand le Sahara était vert… » se trouve en fin du livre.
Il est signé par Pauline Rolland conservatrice du Patrimoine (MNP).
Les auteur.e.s de Tassili
Frexwé
Frédérique Rich est née en 1964, à Strasbourg. Vingt-cinq ans plus tard, elle sort diplômée des Arts Décoratifs de la ville. Elle participe ensuite à la publication de plusieurs ouvrages (Hachette, Larousse, Gallimard, Albin Michel éducation…) et signe jusqu’en 2004 son travail sous son nom de jeune fille, Schwebel.
Passionnée par la nature, elle effectue deux séjours en Égypte et en Inde avec son mari photographe, qu’elle reconstitue dans des carnets de voyages illustrés par ses soins (parus aux éditions Épigones). Tout aussi attachée à la BD, elle publie en 2018 un roman graphique, Cheval Caillou (éditions Warum).
Par le biais de ses illustration poétiques et colorées, elle rend de nouveau hommage, dans Tassili, à une nature magnifique et insoupçonnable.
Maadiar
Dès son plus jeune âge, Maadiar dévore toutes les bandes dessinées qui atterrissent entre ses mains : Yakari, Tintin, Astérix, Gaston Lagaffe… Il aime aussi créer ses propres scénarios à partir de ceux qu’il lit dans le Journal de Spirou.
Après un passage à Sciences Po, cet autodidacte retourne à sa passion et publie dès 2006 des dessins satiriques dans des journaux tels que Megapolis et Vice Magazine France. En parallèle, il poursuit une carrière d’artiste plasticien et, en 2011, expose son travail à l’Affordable Art Fair de Bruxelles.
En 2014, il publie sa première BD, une biographie retraçant les années de guerre de l’artiste Mathurin Méheut. On sent l’influence des travaux de Jossot et de Gus Bofa dans ses illustrations faites de lignes claires, épaisses et cloisonnées.
En signant le scénario de Tassili, Maadiar s’écarte des sentiers battus qu’il a l’habitude de suivre, sans s’éloigner de son champ d’action artistique pour autant.