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Spéléothèmes
Spéléothèmes Archives du climat Un livre de Dominique Genty, Directeur de recherche au CNRS & photographe Préfaces de Jean Jouzel, Prix Nobel de la paix avec le Giec en 2007 & Richard Maire,Directeur de recherche émérite au CNRS. Editions Hartpon
Présentation par l’éditeur :
Dominique Genty est un scientifique français internationalement reconnu dans sa spécialité. Paléo-climatologue, Directeur de recherche au CNRS, il est également passionné de photographie depuis l’adolescence et nous offre avec “Spéléothèmes, Archives du climat” un ouvrage hors-norme, conçu à la fois comme un livre d’art et un livre de sciences. Plus de 80 photographies reproduites en pleine page nous dévoilent les splendeurs cristallines qui se cachent sous la gangue calcaire des stalactites, des stalagmites et autres concrétions sculptées goutte à goutte par l’écoulement des eaux dans les gouffres et les grottes de France et du monde. Textes et légendes rendent accessibles au grand public 30 années de recherche qui ont révolutionné notre connaissance du climat et de la Préhistoire, en démontrant que ces dépôts minéraux que l’on nomme “spéléothèmes” enregistrent depuis des milliers d’années, avec une précision quasi saisonnière, l’évolution de l’environnement et les traces des activités humaines.
Editions Hartpon
Format 20,5 x 29,5 cm
196 pages dont
_ 80 planches photographiques sur Magno Volume 170g
_ 112 pages de documents scientifiques sur Munken Print White 115g
La chronique de Pedro Lima, auteur et journaliste scientifique
Natif du Périgord où il vit toujours, pays de gouffres et de grottes creusées dans le karst, Dominique Genty explore ces entrailles de la terre depuis son enfance. Il a consacré sa vie à leur étude, avec un émerveillement toujours renouvelé. C’est cet enchantement de savant, mais aussi d’artiste photographe, qu’il a souhaité partager auprès d’un large public avec son premier ouvrage. Le pari est largement tenu, tant ses somptueuses photographies de coupes de spéléothèmes (ou concrétions des grottes que sont les stalagmites, stalactites et autres gours…), soutenues par des textes clairs et vulgarisés, nous révèlent un monde méconnu et invisible à l’œil nu, qui sert de décor minéral aux œuvres artistiques parmi les plus célèbres qui nous sont parvenues : Lascaux, Chauvet et bien d’autres. Au total, les échantillons présentés dans l’ouvrage proviennent de vingt-cinq sites différents en France et en Belgique mais aussi en Afrique du Nord, au Chili et en Inde. Planche après planche, sur les images soigneusement travaillées par l’auteur et mises en valeur par une composition soignée, on s’émerveille à notre tour de l’archive extraordinaire que constituent ces dépôts de calcaire déposés, sous terre et par l’eau, au fil des millénaires des temps géologiques. Ces concrétions sont autant d’archives du climat, des températures et des paysages passés puisque se retrouvent prisonniers en leur sein des atomes, des grains de pollen et même de microscopiques charbons de bois qui nous renseignent sur le contexte de la formation des sites. Le charbon de bois nous apprend qu’un feu de forêt a eu lieu au dessus de la grotte il y a des millénaires, le pollen nous indique quelle était la nature du couvert végétal, les minuscules stries pétrifiées de la stalagmite révèlent le temps passé depuis le début de sa formation… C’est à une enquête photographique et scientifique passionnante que nous convie Dominique Genty, celle qu’il mène depuis des décennies dans les grottes d’ici et d’ailleurs, enquête peut-être moins spectaculaire au premier abord que celle qui prévaut à l’étude des dessins laissés sur les parois par les artistes dans certains sites. Mais tout aussi passionnante : ainsi lorsqu’il révèle la trace, dans la calcite d’une stalagmite d’Arcy-sur-Cure, de l’impact des essais nucléaires atmosphériques avec un pic en 1973 indiqué par la teneur en radiocarbone dans l’échantillon, lorsqu’il identifie la présence miraculeuse d’une patte de mouche (!) dans un autre échantillon issu de Lascaux, ou encore lorsqu’il nous dévoile l’âge d’un troublant arrangement de deux tonnes de stalagmites dans la grotte de Bruniquel par des Néandertaliens… C’était il y a 176 000 ans.
Le regard du chercheur
Dominique Genty est à l’origine de découvertes majeures. Il a notamment démontré que les stalagmites étaient composées de couches annuelles de croissance appelées “lamines”, comparables aux cernes des arbres, dont le décompte permet d’établir des chronologies d’une grande précision à l’échelle des temps géologiques. Il a également démontré que la plus ou moins forte présence de carbone 13 dans les spéléothèmes était liée à la densité de la couverture végétale au-dessus des grottes, elle-même liée au climat. Il a ainsi contribué à reconstituer précisément les évolutions des climats passés de façon extrêmement précise, démontrant leurs complémentarité aux études des carottes de glace, marines et lacustres. Ses découvertes ont été d’un apport inestimable pour l’étude si importante aujourd’hui de l’évolution du climat de la terre, mais également pour l’archéologie. Car les concrétions que l’on trouve dans les grottes portent la trace des activités humaines : qu’il s’agisse de feux allumés par nos ancêtres préhistoriques, des essais nucléaires du XXe siècle, ou encore de déforestations au Moyen Âge. Les travaux de Dominique Genty ont en par culier permis de confirmer l’âge de l’occupation de la grotte Chauvet, avec ses peintures de 35 000 ans deux fois plus anciennes que celles de Lascaux, mais aussi de reconstruire l’évolution du climat de la région sur des dizaines de milliers d’années.
…et l’œil du photographe
Mais Dominique Genty est aussi passionné de photographie depuis l’âge de 14 ans, et n’a eu de cesse d’explorer les techniques les plus modernes comme les procédés anciens. Son parcours professionnel l’a ainsi amené à travailler dès les années 1980 avec les images numériques, tandis que sa passion pour l’histoire de la photographie l’a conduit à s’initier à la technique ancestrale du daguerréotype, qu’il pratique à titre personnel depuis 2007. Dominique Genty porte donc sur les stalactites et les stalagmites un regard à la fois scientifique et artistique. Les échantillons qu’il étudie sont systématiquement photographiés au scanner en très haute résolution, après avoir été coupés puis polis, afin de révéler les secrets de leurs entrailles. Mais parmi les innombrables clichés qu’il réalise dans un but de documenta on scientifique, il sélectionne certains d’entre eux pour des raisons souvent purement esthétiques. Il passe alors de longues heures à les retravailler dans le but de magnifier les œuvres d’art façonnées par la nature au fond des grottes. Il s’attache notamment à leur forger un écrin, en remplaçant le fond grisâtre et maculé de poussières des scans originaux par un fond d’un noir profond et uniforme, pareil à l’obscurité des gouffres.
Livre d’art et ouvrage scientifique
Quatre-vingts de ces clichés ont été soigneusement choisis par Dominique Genty pour être reproduits dans son livre, “Spéléothèmes, Archives du climat”. Le cœur de l’ouvrage se déploie ainsi sous la forme d’un cahier photographique qui occupe près de la moi é des deux- cents pages que compte le livre. La maque e est conçue de façon à ce que rien ne vienne distraire le lecteur de la contempla on des spéléo- thèmes, de la diversité de leurs formes, des mille nuances brunes, orangées ou bleutées de leurs cristaux translucides… Sur ces images, seules sont indiquées la taille et la provenance des échantillons, ainsi que la page de l’ouvrage où se trouve la légende détaillée dévoilant les messages paléo-climatiques et archéologiques de chacun des échantillons présentés. Préfacé par le climatologue Jean Jouzel, prix Nobel de la Paix 2007 avec le GIEC, et par le spéléologue et karstologue Richard Maire, Directeur de Recherche émérite au CNRS, l’ouvrage est également brièvement introduit pas Domi- nique Genty et complété par un cahier scientifique, qui apporte un premier regard généraliste sur les méthodes et les enseignements de ce e nouvelle science qu’est l’étude des spéléothèmes.
L’auteur
Né à Périgueux en 1961, Dominique Genty est Directeur de Recherche au CNRS (laboratoire EPOC – Environnements et Paléo- environnements Océaniques et Continentaux). Il débute ses études à l’Institut de Géodynamique de l’Université de Bordeaux 3 et soutient en 1988 sa thèse de doctorat sur le traitement numérique d’images appliqué à l’étude des roches. Après quelques années passées comme ingénieur en traitement d’images numériques, il rejoint le monde universitaire en 1992 et effectue un post- doctorat à la Faculté Polytechnique de Mons, en Belgique. C’est alors qu’il commence ses recherches sur les spéléothèmes comme “enregistreurs d’environnements anciens et récents”. Il entre au CNRS en 1994 et est a lié, successivement, à divers laboratoires dont les recherches concernent tous les sciences du climat : le Laboratoire de Géochimie Isoto- pique de l’Université d’Orsay, GEOTOP de l’Université de Montréal et Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement de l’Université Paris-Saclay, où il a effectué une grande par e de sa carrière, avant de rejoindre en 2018 le laboratoire EPOC de l’Université de Bordeaux. Passionné de photographie depuis l’adolescence, Dominique Genty utilise des techniques de photographie récentes ou anciennes, comme celle du daguerréotype, qu’il pratique depuis 2007.