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La préhistoire, vérités et légendes
La préhistoire, vérités et légendes Eric Pincas Editions Perrin Stoppons net les phrases toutes faites sur la préhistoire et retablissons la vérité pour éviter que nos enfants apprennent des bétises !
Grâce aux progrès de la science (archéologie, ADN…), les fantasmes ne sont plus de mise pour traiter de la Préhistoire. La vie quotidienne, les croyances, le régime alimentaire, la sexualité, les rites funéraires… de nos ancêtres n’ont pratiquement plus de secrets. Notre regard sur nos lointains ancêtres change. Finie la bête hirsute grognant du fond d’une caverne. Les percées scientifiques ont mis un terme à cette caricature : elles révèlent au contraire une humanité plurielle, sensible, inventive et tournée vers les premières formes d’art, voire de spiritualité.
Mais alors, à quoi pouvaient ressembler nos ancêtres? Ont-ils toujours marché sur leurs deux jambes ? Étaient-ils cannibales ? L’Afrique a-t-elle été le berceau de l’Humanité ? Néandertal est-il notre ancêtre direct ? Cro-Magnon était-il blanc ? Les femmes étaient-elles cantonnées aux tâches domestiques ? Autant de questions auxquelles répond Eric Pincas invitant ce faisant à un voyage aux services de l’humanité.
Editions Perrin
Collection Vérités et légendes
183 pages
Hominides.com
La préhistoire, période magique pour certains et période de fantasmes pour d’autres. Sur internet mais également dans les discussions de comptoirs les sujets préhistoriques sont souvent à coté de la plaque ! Dans certains cas il faut même se demander si les falsificateurs font exprès ou sont très simplement bêtes !
Les réseaux sociaux (ou n’importe quel hurluberlu peut raconter ce qui lui passe par la tête) sont maintenant le vecteur principal des rumeurs et des théories anti-scientifiques… Pour enrayer cette hémorragie de bêtises il fallait au moins un livre !
Eric Pincas reprend les principales légendes et les mythes sur la préhistoire, l’anthropologie, la biologie et l’évolution de l’humanité et les attaque de front, preuves et études à l’appui :
– la femme était-elle dévouée uniquement à l’entretien du foyer ?
– depuis quand on marche sur nos deux pieds ?
– les cavernes c’était vraiment une résidence principale ?
– Homo sapiens a-t-il assassiné Homo neandertalensis ?
– nos ancêtres étaient-ils de méchants carnivores ou de gentils cannibales ?
– l’art pariétal, le premier papier peint des cavernes ?
Les réponses à ces questions vont peut-être vous étonner car elles vont souvent à contre-courant des réseaux sociaux et des émissions de télé-réalité… Dans un style journalistique, mais dans le bon sens du terme, c’est à dire en citant ses sources et en expliquant simplement les concepts Eric Pincas donne les clefs de la vie quotidienne à la préhistoire…
Et gardez toujours en tête que certaines idées fausses ont la vie dure… !
C.R.
L’auteur Eric Pincas
Éric Pincas est rédacteur en chef du magazine Historia. Il s’est distingué en 2014 avec le succès de son livre Qui a tué Neandertal ? (Éditions Michalon), dont il a ensuite co-signé le scénario pour son adaptation à la télévision, avec Thomas Cirotteau et Jacques Malaterre. Ce documentaire (1,3 million de téléspectateurs sur France 5, en 2018) a été primé à cinq reprises dans les plus grands festivals de films d’archéologie. L’auteur vient de co-signer, avec la même équipe, le scénario du documentaire Lady Sapiens, prévu l’année prochaine sur la même chaîne.
Sommaire de La préhistoire, vérités et légendes
Avant-propos
l. L’Église s’est-elle opposée à la préhistoire ?
2. L’homme et le singe, une affaire de famille ?
3. L’Afrique est-elle le berceau de l’homme moderne ?
4. Toumaï est-il le premier représentant de la lignée humaine ?
5. L’homme naît-il bipède ?
6. Homo sapiens a-t-il été le premier à parler ?
7. Cro-Magnon était-il blanc ?
8. Neandertal est-il notre ancêtre direct ?
9. Neandertal a-t-il été exterminé par Homo sapiens ?
10. L’homme et le mammouth ont-ils coexisté ?
11, La domestication du feu a-t-elle précédé Homo sapiens ?
12. Des hommes et des femmes des cavernes ?
13. Nos ancêtres étaient-ils des carnivores exclusifs ?
14. Nos ancêtres étaient-ils des charognards ?
15. Les hommes préhistoriques étaient-ils cannibales ?
16. Les premiers hommes avaient-ils des connaissances médicinales ?
17. La guerre existe-t-elle déjà au paléolithique ?
18. La religion est-elle née à la préhistoire ?
19. Déjà des rituels funéraires à la préhistoire ?
20. Nos ancêtres étaient-ils obsédés sexuels ?
21. Les femmes étaient-elles cantonnées aux tâches domestiques ?
22. Homo sapiens est-il le plus grand inventeur des temps paléolithiques ?
23. L’art des cavernes est-il un simple plaisir esthétique ?
24. Les êtres de la préhistoire seront-ils bientôt ressuscités ?
25. L’ADN contient-il les derniers secrets des premiers hommes ?
Bibliographie
Remerciements
Un extrait La préhistoire, vérités et légendes
Cro-Magnon était-il blanc ?
« Métissage, voilà mon idéal de culture. Blanc et noir, sciences et lettres, monothéisme et polythéisme, sans haine réciproque, pour une pacification que je souhaite et pratique.» Michel Serres, Éclaircissements, 1992.
« La peau se souvient. Nous sommes des êtres de tissu. » Ces mots, tirés du roman d’Éric Fottorino Un territoire fragile, sont d’une justesse absolue. À mesure que s’étire le fil de nos vies, des sillons creusent notre visage. Ils racontent notre histoire, nos sourires. appuyés, nos chagrins destructeurs, nos fatigues ordinaires. La carte de nos émotions s’inscrit au plus profond de notre épiderme, miroir d’itinéraires de vie plus ou moins accidentés. Au-delà de nos destinées individuelles, notre peau témoigne aussi de notre tissu commun originel, celui d’une humanité à la peau noire, née sous le soleil de la savane africaine. Un héritage légué à nos ancêtres ayant vécu en Europe entre 45 000 ans et 10 000 ans. Non, Cro-Magnon n’était pas blanc !
On ne le répétera jamais assez : notre humanité est indivisible, incompatible avec toute hiérarchisation ou « théorie des races» telle que la défendait l’anthropologie physique à la fin du 19ème siècle.
Une époque où les scientifiques comparaient les différentes formes de crâne, calculaient l’angle facial pour évaluer le prognathisme du crâne en fonction de l’avancée de la mâchoire et de la face et ainsi classer les individus en êtres supérieurs ou inférieurs. Au coeur du ( racialisme )), autrement appelé (< échelle des êtres humains», la couleur de peau joue une place centrale. En 1758, pour le naturaliste suédois Carl von Linné, quatre catégories d’Homo sapiens sont alors à distinguer, avec chacun une couleur et un trait de caractère spécifiques : l’Americanus à la peau rouge serait colérique, l’Europeus blanc, sanguin, l’Asiaticus au teint jaune, mélancolique. Quant à l’Afer, à la peau noire, il serait flegmatique et décontracté. Son confrère Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, est l’un des premiers à avancer l’idée selon laquelle la couleur de la peau serait le signe de l’adaptation de l’homme à son environnement : « L’homme blanc en Europe, noir en Afrique, jaune en Asie et rouge en Amérique n’est que le même homme teint de la couleur du climat. )) Une hypothèse encore peu étayée au siècle des Lumières, mais qui a eu au moins le mérite de porter un coup sérieux au postulat de la peau noire, malédiction biblique sur laquelle s’appuyaient les esclavagistes du XVIJ0 siècle pour justifier, sur le plan moral et philosophique, la traite négrière. Ce mythe est né d’un abus d’interprétation d’un passage de l’Ancien Testament dans lequel Cham, le plus jeune des trois fils de Noé, surprend son père ivre et nu dans sa tente. Il rapporte aussitôt l’incident à ses deux frères, Sem et Japhet, lesquels se précipitent sur leur père pour lui donner une couverture. Le patriarche ne pardonnera jamais à son benjamin d’avoir sali son honneur et fera porter la faute sur sa descendance : « Maudit soit Canaan! Qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères l»
Au XVIIe siècle, ce mythe, où il n’est fait nulle part mention de la couleur de peau, est pourtant instrumentalisé pour donner une légitimité à l’idée d’une séparation de l’humanité en races et justifier le commerce du « bois cl’ ébène». Les descendants de Cham et de son fils Canaan sont ainsi condamnés à devenir noirs en signe de soumission.
Êtres de tissu … filés dans un mensonge d’exégèse éhontée.
Trois kilos de peau – le poids estimé de notre enveloppe charnelle -, aux teintes plus ou moins foncées, nourrissent depuis des siècles le débat sur la diversité humaine, dominé par le rejet et l’intolérance. Insupportables élucubrations noyées dans un magma de méconnaissances sur l’origine de l’homme. Redéfinissons d’abord quelques bases…