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Nous sommes tous des africains
Nous sommes tous des africains A la recherche du premier Homme Michel Brunet
Les livres de Michel Brunet sont rares… Et dans cet ouvrage il nous présente toute sa famille… ou plutôt toute notre famille !
Présentation par l’éditeur :
D’où viennent les premiers hommes ? À quoi ressemblaient-ils ? Pourquoi ont-ils décidé de quitter l’Afrique, alors qu’ils y ont vécu plus de 5 millions d’années ? À quel moment s’est faite, à partir d’une population ancestrale commune, la séparation décisive entre les chimpanzés et les humains ?
C’est à une grande fresque de toute la famille humaine, s’étendant sur plus de 7 millions d’années, que nous convie ici Michel Brunet.
Découvreur de Toumaï et grand explorateur, il nous expose dans ce livre, avec son talent de conteur, les grandes découvertes de la paléontologie, à partir de ses cours au Collège de France.
Dans les déserts de sable ou de glace, au Tchad ou en Antarctique, l’auteur nous fait assister à son travail de fouilles. C’est à ses côtés, sur le terrain, que nous comprenons quelle était la vie de nos lointains ancêtres.
Voici donc retracé pour nous l’incroyable chemin qui mène, sur plus de 500 000 générations, des tout premiers hommes à l’Homo sapiens que nous sommes.
Editions Odile Jacobs
Mars 2016
Format 145 x 220
224 pages
Nous sommes tous des africains existe également en Ebook format Kindle.
L’auteur
Michel Brunet est professeur au Collège de France et professeur associé à l’université de Poitiers. Il est aussi directeur de la Mission paléoanthropologique franco-tchadienne. Il est, avec son équipe, le découvreur de Toumaï, le plus ancien représentant de l’humanité connu à ce jour. Il a publié D’Abel à Toumaï. Nomade, chercheur d’os, qui a été un très grand succès.
Sommaire de « Nous sommes tous des africains«
Préambule
L’histoire de notre histoire
Les grandes découvertes
Première partie
La famille humaine
Les primates et leurs liens de parenté
les singes et les préhumains
La famille humaine au sein des primates
l’ancêtre commun
Les caractères humains
Dents, cerveau, bipédie : des humains à coup sûr
Deuxième partie
Les grades évolutifs
Des hominidés au genre Homo
Perspectives autour de notre histoire. Réflexions d’un chercheur d’os
Que savons-nous de notre origine ? De vastes domaines de recherches encore à explorer
Des australopithèques
Difficile chronologie
Les paranthropes
Troisième partie
Les candidats au genre Homo
L’ancêtre du genre humain.
Hypothèses et controverses
En quoi les australopithèques ne sont pas des singes mais pas des humains non plus. De 2.5 millions d’années à 1 millions d’années.
Quatrième partie
Evolution et milieu
En terre d’hominidés. Ou vivaient les hominidés ?
Des hippopotames et des hominidés.
Comment reconstitue l’environnement des hominidés ?
Cinquième partie
Le genre Homo part la conquête du monde
Où commence le règne de l’humain ?
Où commence le genre Homo ?
Les premiers représentants du genre Homo
En partance d’Afrique
A la conquête de l’Asie et de l’Europe
Les prénéandertaliens. De 500 000 à 200 000 ans
Les néandertaliens. Environ 300 000 à 30 000 ans
D’eux à nous. L’origine de l’homme moderne et le peuplement du reste de la Terre
Homo neanderthalensis et Homo sapiens. Cohabitation, hybridation ou disparition ?
Une conclusion très provisoire
Remerciements
Un extrait de « Nous sommes tous des africains
… Un élément majeur de ces trois grades est leur locomotion : tous les hominidés connus sont bipèdes. Peut-on raisonnablement envisager que l’ancêtre commun des chimpanzés et des hominidés l’était lui aussi. En fournir la preuve demanderait quelques fossiles supplémentaires. Cette bipédie, ou plutôt ces bipédies conditionnent ou sont corrélées aux préférences écologiques de nos lointains parents.
Les premiers préhumains bipèdes du Miocène supérieur, non seulement sont bipèdes mais ils ont aussi un gros orteil opposable (au moins pour Ardipithecus), comme l’est notre pouce, Ce qui prouve qu’au moins pour ce genre, la bipédie est liées à l’arboricolisme. C’est une découverte extrêmement importante qui dément nos conceptions anciennes : les préhumains du Miocène supérieur n’occupaient certes pas des forêts tropicales humides, mais ils n’étaient pas dans la savane ; ils occupaient des environnements arborés. Si l’on se réfère aux assemblages fauniques qui leur sont associés, on peut dire qu’Orrorin et Ardipithecus occupaient des zones plus exclusivement boisées tandis que Toumaï fréquentait des zones boisées et herbeuses. Tel est le premier type d’environnement qui correspond au grade évolutif le plus ancien connu au sein de notre famille.
Le deuxième grade, celui des australopithèques, représenté par Lucy, est lui aussi bipède, mais bipède terrestre et arboricole. Les assemblages fauniques associés à ces préhumains nous amènent à penser qu’il n’était surement pas inutile pour eux de pouvoir grimper dans les arbres. Ils avaient en effet pour voisins des félins, de taille plus que respectable. Le Transvaal Museum de Pretoria en Afrique du Sud a de très belles collections d’histoire naturelle, avec un grand nombre de fossiles, de dinosaures, de reptiles, mais aussi beaucoup d’hominidés. C’est notamment là que Raymond Dart a fait la première description d’Australopithecus africanus, en 1925. Un crâne d’Australopithecus africanus de ce musée porte dans l’endocrâne la trace des deux canines d’un félin machaïrodonte (avec des canines supérieures en lame de sabre).
Ce deuxième grade évolutif vit dans la savane arborée ; c’est un bipède terrestre temporaire, à la fois terrestre et arboricole. Son environnement est diffèrent et plus ouvert que celui du premier grade.
Le troisième grade évolutif est le genre Homo. Il s’agir toujours de bipèdes, mais cette fois de bipèdes terrestres permanents. Même si certains d’entre eux montrent parfois une aptitude étonnantes à grimper dans les arbres, ils sont très loin des prouesses de leurs cousins arboricoles. Il existe très probablement une corrélation forte entre, d’un côté, cette bipédie exclusivement terrestre liée ç=à un environnement beaucoup plus ouvert, et, de l’autre, une altération climatique qui s’oriente vers du plus sec et du plus froid. Le genre Homo apparait l’état fossile entre 2 et 3 millions d’années, au moment même de cette altération climatique. C’est ce que mon collègue et ami Yves Coppens avait appelé, alors qu’il conduisait avec Francis Clarck Howell les missions dans l’Omo, il y a quelques décennies, l’(H)Omo Event…
Un extrait du livre « Origines de l’humanité, les nouveaux scénarios«
A venir