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Les premières sépultures
Les premières sépultures
Bruno MaureilleCoédition Le Pommier Universcience
Présentation de l’éditeur
L’homme entretient avec la mort une relation très ancienne. Les restes fossiles humains exhumés lors de fouilles témoignent de pratiques funéraires très variées, qui peuvent être analysées selon des critères biologiques ou culturels. Aborder les relations entre les vivants et les morts dans les sociétés du passé, pour lesquelles nous n’avons pas de traces écrites, est un problème d’autant plus délicat que l’on remonte dans le temps.
Des méthodes scientifiques précises ont été mises au point, qui se fondent essentiellement sur l’analyse de la disposition des restes humains et sur leurs relations avec les contextes archéologiques et sédimentaires environnants, constituant une véritable problématique de terrain.
192 pages
11 x 18
Editions Le Pommier
Les premières sépultures existe également en Ebook format Kindle.
L’auteur, Bruno Mureille
Bruno Maureille est docteur en Anthropologie biologique de l’Université Bordeaux 1. Il est directeur de recherche au CNRS et a été directeur du laboratoire PACEA associant l’Université de Bordeaux, le CNRS et le Ministère de la Culture. Codirecteur de 2011 à 2015 du labex LaScArBx, il est depuis 2016 le directeur de la Fédération des Sciences Archéologiques de Bordeaux. Il est spécialiste de l’évolution biologique humaine et particulièrement de celle de la lignée néandertalienne et des Hommes modernes. Il mène aussi des recherches sur la diversité des comportements des Préhistoriques envers leurs morts. Depuis 1999, il a codirigé ou dirigé des fouilles de sites moustériens célèbres tels que La Chapelle-aux-Saints (19), Les Pradelles (16) puis Le Regourdou (24). Il a écrit plus de 130 articles scientifiques, près de 140 textes de plus large audience ainsi que 7 ouvrages dont récemment Origines de l’humanité : les nouveaux scénarios, Paris : La Ville brûle (2016) en collaboration avec J. Braga, C. Cohen et N. Teyssandier.
Sommaire de « Les premières sépultures«
SOMMAIRE
Sommaire
Rappel et définitions
Au Paléolithique inférieur
Au Paléolithique supérieur
Au Mésolithique
Conclusion générale
Remerciements
Notes
Glossaire
Bibliographie
Un extrait de « Les premières sépultures«
Le riche Gravettien
C’est avec le Gravettien que l’on trouve les plus anciennes sépultures primaires du Paléolithique supérieur en Europe (pour la France, voir le tableau 4, p. 80). Elles montrent une grande variabilité, qui peut s’expliquer par l’étendue de l’aire géographique de cette cul-ture. Il s’agit majoritairement de sépultures en pleine terre. Elles sont le plus souvent simples, comme dans la grotte de Cavillon, en Italie, où un adulte féminin, avec une riche parure au niveau de la tête, reposait sur le côté gauche, les mains ramenées vers le visage ; mais elles sont aussi parfois doubles comme à Sungir en Russie, ou encore triples comme à Dolni Vestonice en République tchèque. Ces deux derniers cas sont si exceptionnels qu’ils méritent d’être détaillés.
Sungir est un site de plein air qui a livré les vestiges d’une culture dont l’industrie est riche en objets faits d’os, de bois animal et d’ivoire de mammouth. En 1964, un crâne humain, face tournée vers le sol, est découvert dans une couche d’ocre rouge, ainsi que, environ soixante centimètres au-dessous, une fosse ovalaire de deux mètres de long sur soixante-dix centimètres de large qui contient le squelette d’un adulte masculin.
Le sommet de la fosse est ocré, alors que le sédiment la comblant est cendreux. Le squelette est en décubitus dorsal, la tête légèrement ramenée vers le tronc, les deux mains posées l’une contre l’autre sur la symphyse pubienne. C’est une sépulture en pleine terre vieille de près de 23000 ans.
Le corps, recouvert d’ocre rouge, est accompagné de 2936 perles en ivoire de mammouth, de quelques canines perforées de renard polaire et de 25 bracelets en ivoire peints en noir et rouge. La disposition de ces éléments de parure suppose qu’il a existé un…
Laurent Carozza, Cyril Marcigny