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Les Chamanes de la préhistoire
Les Chamanes de la préhistoire : Texte intégral, polémiques et réponses
de Jean Clottes et David Lewis-Williams
Nouvelle édition 2015
editeur Points
collection histoire
Présentation par l’éditeur :
Partout dans le monde, à toutes les époques, les hommes ont cherché à entrer en contact avec les esprits par l’intermédiaire des chamanes et de leurs voyages pendant la transe. Il était donc légitime de chercher à discerner la part de ces pratiques dans l’art préhistorique des cavernes.
Paru en 1996, le livre Les Chamanes de la préhistoire a fait date : sans constituer le chamanisme en explication unique, il avance des hypothèses et ouvre des pistes intéressantes. Accueilli avec passion en France et à l’étranger, il a aussi trouvé des détracteurs et fait naître des polémiques.
Editeur Points
collection histoire
Format poche
240 pages
Hominides.com
Ce livre est basé sur l’hypothèse que les peintures pariétales paléolithiques sont le fruit de pratiques des chamanes dans un état second.
La première partie de l’ouvrage est consacrée au chamanisme, aux visions de ces « sorciers » sous l’emprise de produits ou de danses hypnotiques.
Les auteurs reprennent alors l’étude de certaines grottes ornées en appliquant leur hypothèse chamanique. Il est évident que les thérianthropes que l’on retrouve dans ces grottes apportent une argumentation troublante : ces étranges mélanges « animal-homme » sont des représentations typiques des chamans tel qu’on les imagine !
Cette hypothèse du chamanisme n’est pas nouvelle et tous les spécialistes sont d’accord sur un seul point… ils ne sont pas d’accord !
C.R.
Les auteurs
Jean Clottes
Préhistorien, ancien conservateur général du Patrimoine et président du Comité international d’art rupestre, il a publié La Préhistoire expliquée à mes petits-enfants (Seuil, 2002) et dirigé La Grotte Chauvet. L’art des origines (Seuil, 2010).
David Lewis-Williams
Archéologue et docteur en anthropologie sociale, il a été directeur du Rock Art Research Institute à Johannesburg.
Sommaire de Les Chamanes de la préhistoire
Avant propos
Le chamanisme
L’art des cavernes et des bris
Cent ans de recherche des significations
Art des cavernes et chamanisme
Le monde chamanique
Notres
Bibliographie
Après Les Chamanes, pélémique et réponses
Notes
Bibliographie
Extrait Les Chamanes de la péhistoire
Le monde chamanique
Chaque caverne paléolithique est unique. Pourtant, derrière le décor des grottes et la façon dont elles furent utili-sées, nombre de préhistoriens perçoivent instinctivement que, malgré leur diversité apparente, un dessein et une structure sont perceptibles. Après tout, les comportements humains – sauf dans les cas de folie avérés – ont un sens et donc une logique. En outre, les observations discutées dans les chapitres précédents suggèrent que les grottes étaient organisées d’une façon que nous pouvons saisir en nous attachant aux caractères clés qui définissent leurs struc-tures. Il est certain que nous ne devons pas nous attendre à trouver une organisation simple, facile à détecter, fruit d’un mythogramme rigide et inchangé.
En effet, la manière dont chaque caverne fut utilisée et ornée est la résultante unique de l’interaction de quatre éléments :
- la topographie de la grotte, de ses couloirs et de ses salles ;
- le fonctionnement universel du système nerveux humain et ses réactions aux états de conscience altérée;
- les conditions sociales, les cosmologies et les croyances religieuses au cours des différentes périodes d’utilisation des sites ;
- enfin, le catalyseur: comment individus et groupes exploitèrent tous ces éléments et les manipulèrent à leur avantage.
L’interaction de ces quatre éléments a eu pour résultat que chaque grotte présente un ensemble complexe de zones chamaniques rituelles, probablement en liaison étroite les unes avec les autres: les rites se succédaient dans un ordre prédéterminé, bien qu’il n’ait sans doute pas été nécessaire de les suivre tous chaque fois que l’on pénétrait dans la grotte. On s’y rendait pour toutes sortes de raisons.
Mais la réalité est encore plus complexe. Nous savons que certaines cavernes furent utilisées à intervalles éloignés et que, de plus, leurs modes d’utilisation changèrent peu à peu. Les croyances relatives à chaque grotte furent élaborées au cours de laps de temps plus ou moins longs.
Les activités qui s’y déroulèrent et les images qui y furent créées contribuèrent aux changements dans l’usage des différentes salles et galeries, en fonction de l’évolution des croyances chamaniques et des conditions sociales. La topographie de la grotte, le premier et le plus rigide des quatre éléments interactifs, offrait un cadre qui présentait certaines possibilités et en excluait d’autres. Telles cavernes favorisaient des formes de croyances particulières et leurs rites associés; d’autres ont pu inhiber le développement de certains aspects du chamanisme.
Nous allons maintenant considérer une séquence idéale de zones rituelles. Cette séquence débute avec des localisations extérieures. Elle continue avec des salles ornées, des couloirs, des zones dépourvues d’art, des camarins et, finalement, elle inclut l’art mobilier. Nous pensons que cette séquence témoigne d’une complexité sociale évolu-tive. Même à cette époque reculée, à l’éclosion de l’huma-nité, religion et art furent des instruments d’inégalité et de différenciation sociales !













