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Les cavernes de Niaux
Les cavernes de Niaux Art préhistorique en Ariège-Pyrénées Jean Clottes
Présentation par l’éditeur :
Les Pyrénées ariégeoises sont l’une des régions du monde où les traces du passage des hommes préhistoriques sont les plus nombreuses et les plus importantes. Plus de soixante-dix sites témoignent des habitudes de vie de nos ancêtres, qui peuplaient la région il y a environ 14 000 ans. Depuis plus de 40 ans, Jean Clottes mène l’enquête sur ces hommes qui ont parcouru les vallées et les montagnes ariégeoises, y ont habité et chassé, et ont exploré les nombreuses cavernes de la région. Il nous convie surtout, à travers deux grottes distinctes, Niaux et le Réseau Clastres, à la découverte saisissante des chefs-d’oeuvre qu’ils y ont laissés. Sous l’immensité des voûtes du Salon Noir ou le long des galeries surgissent les bisons et les chevaux, les bouquetins, les signes mystérieux, les empreintes animales… Jean Clottes pose des questions à propos de quelques énigmes : comment une exploration aussi profonde – près de deux kilomètres – a-t-elle été possible ? Que sont venus faire ces trois enfants dont les traces de pas émouvantes sont encore inscrites dans le sable de la grotte ? A sa connaissance inégalée des lieux, l’auteur ajoute le talent rare de faire partager son savoir et sa passion. Au moment où le Parc de la Préhistoire attire un nombre croissant de visiteurs, ce livre est l’introduction la plus séduisante à un monde qui ne cessera jamais de nous étonner.
Thématique : Beaux-Arts – Ecrits sur l’art – Arts de la Préhistoire et de l’Antiquité
Éditeur : Errances , Paris
Description : 256 pages
22,3 x 27,8 cm
Hominides.com
Superbe ouvrage de qualité tant par les infomations que par les images…
Retrouvez toute l’ambiance de la grotte de Niaux.
Un must…
C.R
Sommaire de Les cavernes de Niaux
Remerciements
Avant-propos
1 – Les magdaléniens des Pyrénées
2 – La caverne dans l’espace et dans l’histoire
3 – Conserver Niaux
4 – Le réseau Clastres
5 – Niaux, les parcours humains dans les galeries
6 – Le Salon Noir
7 – Les Thèmes
8 – Les Techniques
9 – Styles et dates
10 – Niaux, grotte sanctuaire
Son organisation et sa signification
Notes
Bibliographie
L’auteur Jean Clottes
Jean Clottes, né en 1933 dans les Pyrénées, est un préhistorien français, spécialiste du Paléolithique supérieur et de l’art pariétal.
Un extrait de Connaitre la Préhistoire des Pyrénées
Les peintures pariétales
Outre les traits, les œuvres pariétales comprennent 5 animaux, groupés dans la Salle des Peintures, 3 bisons tout près du banc de sable aux empreintes d’enfant, un cheval et une belette en face d’eux sur la paroi opposée. Ces animaux sont situés en fonction du passage étroit qui donnait jadis accès à la salle. Ils ont une disposition remarquablement symétrique: la tête du cheval est à 4 m à peine de la lèvre gauche de cette haute fissure. Celle du grand bison est à 3,50 m de l’autre lèvre, sur la première portion de paroi qui se prêtait au dessin. Symétrie et proximité de la faille sont donc les conditions recherchées, ce qui explique pourquoi les animaux n’ont pas été figurés vers le milieu de la salle ou en tout autre lieu où les parois étaient aussi propices, sinon plus. En outre, les trois représentations principales (cheval-mustélidé d’un côté, grand bison de l’autre) ont la tête tournée en direction de l’ouverture. Une organisation comparable, en fonction de ce que L.-R. Nougier a appelé de façon poétique une « bouche d’ombre », fut signalée pour des sanctuaires magdaléniens comme Rouffignac en Dordogne ou dans des grottes ornées plus anciennes telles que Le Travers de Janoye, dans le Tarn.
La belette mesure 46 cm de long. Il est très rare qu’un animal soit représenté par les Magdaléniens plus grand que nature. Elle est remarquablement campée avec un minimum de moyens (fig. 62). En effet, un examen attentif de cette œuvre montre qu’elle a été réalisée en 10 coups de pinceau seulement. L’arrondi du museau, la courbure du dos et la silhouette toute de souplesse ne peuvent appartenir qu’à un mustélidé, déterminé comme une belette par une spécialiste venue la voir sur place' ». La tête, dont le trait recoupe nettement le haut de la ligne du dos, a été tracée en dernier, contrairement à l’usage courant. Il est probable que le peintre a voulu rendre l’attitude caractéristique de l’animal, élément majeur dans son identification, alors que la tête, assez gauche au demeurant, avait moins d’importance. Cet animal paraît plein de vie et contraste de ce fait avec le cheval et les bisons, beaucoup plus figés. Le fait que cette représentation animale soit rarissime dans l’art magdalénien prouve que le peintre était parfaitement maître de son art, puisqu’il lui a été possible de dessiner en quelques traits un sujet inhabituel: s’il l’avait voulu, il aurait tout aussi bien pu réussir la figuration de n’importe quel autre anirnal' ».
Grâce aux superpositions, nous nous sommes également efforcés de retrouver les gestes du dessinateur lorsqu’il a tracé le cheval en 44 traits. Il est parti du chanfrein avant d’esquisser successivement la crinière, puis la ligne de dos et la queue, puis la patte arrière, la ligne du ventre, la patte avant et enfin le poitrail (fig. 64). Ce cheval (fig. 63) n’a pu être figuré que par une personne accroupie ou assise, en raison de sa position sur la paroi (haut de la crinière à 1,22 m du sol). Il n’a pas été dessiné pour être vu de la salle, mais son auteur l’a fait, en quelque sorte, pour lui-même. En effet, vu de l’endroit où il fut réalisé, c’est-à-dire par un observateur assis, il présente des proportions parfaites, tandis que contemplé de quelque autre endroit où l’on se trouve dans la salle il paraît étiré et déformé. Il faut croire que, dans ce cas précis, l’important pour l’artiste fut l’acte même de représenter un cheval et non pas l’effet