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Le soleil dans la peau
Le soleil dans la peau
L'homme et le soleil, un lien amoureux, un lien dangereux
Jean-Marc Bonnet-Bidaud, Dr Alain Froment, Dr Patrick Moureaux, Dr Aymeric Petit
Passé, présent et futur de la peau...
Présentation par l’éditeur :
On le veut, on le recherche, on le craint, on s’en protège… Depuis bien longtemps, l’homme entretient avec le soleil une relation de fascination/répulsion.
Comment se faire plaisir sans mettre sa vie en danger ? Quelle stratégie privilégier pour conserver son capital solaire ? C’est à un voyage interdisciplinaire passionnant que nous invitent ici les auteurs, chacun dans sa spécialité : l’astrophysique, l’anthropologie, la dermatologie et l’addictologie.
L’objectif de ce livre n’est pas de nous inciter à nous cloitrer, mais de nous faire accéder à une pratique responsable du soleil en permettant à chacun d’évaluer son identité solaire. Car si le soleil procure une sensation de bien-être à tout moment et pour tout individu, notre patrimoine génétique et notre type de peau ne nous autorisent pas tous à nous exposer de la même façon.
Grace au code solaire décrit ici, et conçu dans une approche environnementale et médicale, toute personne pourra adopter un comportement adapté et donc continuer de profiter durablement des effets du soleil sans prendre de risque.
225 pages
Robert Laffont
Collection Réponses
Le soleil dans la peau existe également en Ebook format Kindle
et en format Ebook format Epub2
Hominides.com
Depuis l’apparition des premiers organismes sur terre, le soleil joue le rôle principal dans le scénario de l’évolution de la Planète, et de la vie. L’espèce humaine, elle aussi, est le résultat d’une longue évolution sous le soleil. La peau des premiers hominidés en Afrique, était-elle aussi noire qu’on pourrait le penser ? Comment avons-nous perdu ce beau pelage que nous partagions avec les autres primates ?
Et aujourd’hui, comment notre peau s’adapte-t-elle à toutes les latitudes sous lesquelles notre espèce migre ou émigre ? Comment devons-nous la protéger ? Nos comportements d’Homo sapiens doivent être différents selon notre type de peau, notre région d’habitation mais aussi notre profession ! Pourquoi notre « envie de soleil » fait adopter à certains d’entre nous des comportements à risque ? Comment prévenir et soigner cette addiction au soleil et sauver notre peau !
Avec quatre spécialistes dans leurs domaines ce livre nous donne une vue globale des effets du soleil sur la peau. Depuis les débuts de notre histoire d’amour avec l’astre céleste jusqu’au soleil, drogue addictive, en passant par un besoin impératif de vitamine D et de mélanine protectrice, nous découvrons au fil des pages que cette relation amour/haine nous vient dès le début de l’humanité, et va durer probablement encore très longtemps.
C’est un véritable « code solaire » que nous donne les auteurs, en nous expliquant le pourquoi et le comment.
C.R.
Les auteurs du Soleil dans la peau
Jean-Marc Bonnet-Bidaud est astrophysicien au Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives. Spécialiste de l’astrophysique des hautes énergies, il étudie en particulier les derniers stades de la vie des étoiles et les astres hyperdenses de la galaxie. .
Dr Alain Froment est docteur en médecine et en anthropologie biologique, directeur de recherches à l’IRD (Institut de recherche pour le développement), directeur des collections d’anthropologie du musée de l’Homme, secrétaire général de l’Ecole d’anthropologie, professeur invité d’anthropobiologie à l’université du Maryland.
Dr Patrick Moureaux est dermatologue à Vannes, membre exécutif du Réseau Mélanome Ouest et de la Société française dermatologique et de chirurgie esthétique, chargé de cours dans les IFSI et de formation médicale continue en onco-dermatologie.
Dr Aymeric Petit est psychiatre-addictologue au centre hospitalo-universitaire Bichat-Claude Bernard/ Université Denis Diderot Paris VII.
Sommaire Le Soleil dans la peau
Prologue
Premier temps : L’homme et son étoile
Deuxième temps : Evolution humaine et rayonnement solaire
Troisième temps : L’interface peau et soleil par Patrick Moureaux
Quatrième temps : Le comportement solaire addictif par Aymeric Petit
L’homme et son étoile
Jean-Marc Bonnet-Bidaud
Le Soleil d’hier : la naissance du soleil
Le Soleil d’aujourd’hui
Le Soleil de demain
Evolution humaine et rayonnement solaire
Alain Froment
Diversité biologique et évolution humaine
La mélanine, pigment naturel
L’hormone du soleil
La couleur de peau de nos ancêtres
Pour conclure
L’interface peau et soleil
Patrick Moureaux
La peau est plurielle
Dans ses expressions
Dans ses origines
Dans ses fonctions
La carte d’identité solaire
Les comportements solaires
Quel est l’impact du soleil sur notre vie et notre survie ?
Quelles stratégies préventives durables proposer ?
L’écologie médicale comportementale
Le comportement solaire addictif
Aymeric Petit
Du bronzage à la tanorexie
Etes-vous addict au soleil ?
Différents facteurs de risque
Quand la dépendance au bronzage s’associe à d’autres troubles
Pourquoi cette addiction ?
Quelle thérapie ?
Conclusion
Remerciements
Références
Un extrait Le soleil dans la peau
… Au vu de ce qui précède, il est logique de penser que les premiers hominiens avaient la peau foncée. On a vu que l’Homme de Néanderthal, présent en Europe depuis 400 000 ans, avait pu éclaircir alors que notre ancêtre direct, l’Homme de Cro-Magnon, sorti d’Afrique beaucoup plus récemment, bien qu’il soit portraituré en leucoderme dans les reconstitutions des musées et les films sur la préhistoire, aurait trouvé un avantage à garder sa couleur foncée pour mieux absorber la chaleur du peu de soleil dont il pouvait disposer, comme on l’observe sur les ours polaires ou, à l’inverse, la perdre pour bénéficier de la photo synthèse de vitamine D. De fait, dans un roman du paléontologue Bjôrn Kurtén? », les Néandertaliens sont dépeints comme blancs, comme il sied à des habitants des contrées froides, et les Cro-Magnon comme noirs puisque venus des pays chauds. Il y a une relation significative entre les marqueurs d’ancestralité africaine et l’intensité de la couleur de peau, et une bonne corrélation entre le taux de vitamine D circulante et le niveau de métissage européen chez les Noirs américains, avec une baisse de 1 ng/ml par tranche de 10 % d’augmentation de l’hérédité africaine. Lors de la première migration, vieille de presque 2 millions d’années, on ne sait pas si les Hommes, encore primitifs (stade Homo erectus débutant), avaient développé des vêtements efficaces ; chose étonnante, on n’a pas la preuve que lors des premières vagues d’émigration, ils aient même été en mesure de maîtriser le feu. On constate qu’ils suivent avant tout les régions tropicales, jusqu’à l’Indonésie, mais le site de Dmanisi, en Géorgie, daté de 1,8 million d’années, atteste d’une présence humaine déjà organisée à des latitudes bien plus sep tentrionales. La deuxième migration hors d’Afrique concerne les Hommes modernes, semblables à nous, et a lieu vers 110 000 ans avant notre ère, une période où la technologie est beaucoup plus évoluée. En Asie, où leur présence est attestée en Chine dès cette époque, contre seulement 40 000 ans en Europe orientale, ils vont être confrontés à de rudes périodes glaciaires, avec des températures maximales ne dépassant pas 5 à 10°C en été. Le froid culmine il y a 18 000 ans; à cette période la calotte polaire est très épaisse, et piège d’énormes quantités d’eau de mer qui abaissent le niveau marin de 120 mètres par rapport au niveau actuel; dans ce contexte une grande partie de l’Europe du Nord est inhabitable, mais certains plateaux marins continentaux sont à sec et autorisent des expansions humaines dans des zones qui deviendront des îles à la fonte des glaces, telle paléo continent de Sahul, qui a fait pont entre la Mélanésie et l’Indonésie.
Un pelage dense, perdu depuis longtemps, n’est pas revenu quand les Hommes modernes ont colonisé des terres australes comme la Tasmanie et la Terre de Feu, où les natifs pouvaient dormir nus par grand froid, grâce notamment à des adaptations physiologiques vasculaires, des shunts artério-veineux qui dans les membres augmentent le flux de sang chaud venu du cœur vers les veines sans s’attarder trop longtemps dans les capillaires périphériques où il se refroidit rapidement. Des observations faites sur les tirailleurs sénégalais en 1914-1918 et sur les soldats noirs américains pendant la guerre de Corée ont montré que la peau africaine était moins résistante aux gelures; la peau des Européens est elle-même plus sensible au froid que celle des Inuits et des Amérindiens, faisant de la gelure une véritable pression de sélection. L’invention de l’habillement, sous forme d’abord de peaux d’animaux, a certainement été une façon de retrouver la fourrure perdue, et un préalable à la conquête des régions à climat hostile, ce qui a rendu de fait la couleur de peau moins déterminante pour s’adapter au climat…