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Le clan des brumes
Le clan des brumes
Antonio Pérez Henares
Roman
Traduit de l’espagnol par Anne-Carole Grillot
Editions Hervé Chopin
Le premier tome d’une saga préhistorique magistrale, parfaitement documentée. Véritable phénomène en Espagne.
Présentation de l’éditeur
Au crépuscule du Paléolithique, Œil Perçant est un jeune chasseur courageux et intelligent. Trop indépendant pour suivre les règles de sa communauté enfermée dans des pratiques ancestrales et des rites devenus inacceptables, il décide de partir à la recherche de sa mère disparue. Son voyage l’amène à rencontrer de nouveaux clans, des hommes et des femmes qui développent d’autres façons de vivre… La révolution du Néolithique est en marche. Et dans cette » société » en pleine mutation, les passions humaines reflètent déjà les valeurs éternelles d’amour et de loyauté… même lorsque la nature impose ses propres lois.
Peu d’auteurs ont osé inscrire leurs romans d’aventure et d’amour dans la période préhistorique. Antonio Pérez Henares, le réalise magistralement dans cette » saga préhistorique « . Domination de la nature, domestication des animaux, rôle de la femme dans la société, soif de pouvoir… des thèmes on ne peut plus actuels.
Edition Hervé Chopin
224 pages
14,5 x 22 cm
Hominidés.com
Une véritable épopée préhistorique !
Situé à la fin du paléolithique Le clan des brumes raconte la vie et les aventures d’un jeune Homo sapiens, Œil perçant. Un peu rebelle, il a du mal à supporter les règles du clan. Même si il respecte les autres membres de sa communauté il ne comprends pas vraiment les coutumes ancestrales.
Son individualité et sa curiosité vont pousser le jeune homme vers des aventures loin de ses terres, à la rencontre d’autres tribus, amies mais aussi ennemies… certaines rencontres humaines le marqueront à vie comme Merlette, Vent dans l’herbe, Visage Large… Il va connaitre l’amour physique, la douleur, la mort d’un proche… Riche de toutes ces expériences il va grandir et forger sa carapace.
Un roman dont les personnages, y compris Œil perçant, ne sont pas manichéens : il y a du bon et mauvais chez tout le monde. Cela donne une vraie humanité à tous les personnages qui sont attachants.
L’auteur, très documenté, retranscrit tout ce que nous connaissons de l’environnement de ces premiers humains : la faune et la flore y sont décrit avec un soucis de précision et de détails qui permet au lecteur de se projeter des milliers d’années dans le passé.
Les nombreux rebondissement à la fois surprenants et logiques vont maintenir l’attention du lecteur jusqu’au bout de ce tome 1…
C.R.
L’auteur Antonio Pérez Henares
Antonio Pérez Henares est né en Espagne en 1953. Écrivain et journaliste de renom, il est l’auteur de nombreux romans historiques dont Le Chant du Bison, paru en 2021 en France aux Éditions Hervé Chopin et en poche chez J’ai Lu en 2022.
Table des matières Le clan des brumes
Le clan de la grotte
La chasse au grand sanglier
La blessure d’Oeil Perçant
Le brame du cerf
La triomphe de Visage Large
L’initiation
La Dispertion
Le sacrifice de l’Etoile Vespérale
L’Aigrette
La mort de Vent
L’Amour de Tourterelle
Un extrait de Le clan des brumes Tome 1
« Il ne participerait pas à la partie de chasse du clan, qui réunirait dès l’après-midi les chasseurs du campement et les jeunes de la grotte, en vue de tuer des chevaux sur les gués de la Rivière Argileuse, en aval.
— Cette nuit, j’ai fait le guet jusqu’au lever du jour, s’excusa-t-il auprès de Pas de Loup, et je veux chasser seul cette nuit.
— Seul, tu ne parviendras qu’à être toi-même une proie.
Le vieux sanglier… – Comme tous ici, le chef connaissait son obsession pour l’animal. – … va se moquer du jeune prétentieux.
Méfie-toi des hyènes et du léopard.
Œil Perçant vit les chasseurs et leurs jeunes compagnons partir en colonne derrière Pas de Loup. Visage Large n’hésita pas à lui jeter un regard lourd de reproches, car il privait le clan de sa lance. Cela ne lui plaisait pas. Œil Perçant lui répondit avec un sourire suffisant.
Les autres se contentèrent de passer devant lui en haussant les épaules avec dédain.
Quand ils eurent disparu au loin, il monta au village pour y laisser Truffe, qui le gênerait pendant l’affût. Il l’attacha à un piquet planté dans le sol, à la porte de la cabane de la Velue. Le soleil était déjà bas et l’ombre s’était emparée du versant quand il descendit. Il croisa quelques femmes, qui remontaient de l’eau de la rivière pour la dernière fois de la journée. Il chercha Merlette des yeux, mais elle n’était pas là. Arrivé au méandre de la rivière au crépuscule, il se dirigea discrètement vers son poste de guet. Et, ne faisant pas plus de pas que nécessaire, il monta sur la branche posée contre l’arbre.
Puis il s’installa le mieux possible sur la fourche située au-dessus du bourbier, mit ses armes à portée de main et se prépara à attendre.
L’affût pourrait être bref. Il savait que le sanglier venait parfois avant la nuit noire, directement de la forêt. Ce n’était pas habituel, mais un jour Œil Perçant l’avait vu arriver dès la tombée de la nuit. Et ce serait peut-être le cas cette fois.
La lumière se dissipa définitivement. Ses créatures se retirèrent, tandis que celles de l’obscurité ne se montraient pas encore. Un silence magique s’empara de l’espace et donna au moindre son, au moindre bruissement de feuilles ou d’herbes une netteté inquiétante.
Un merle se fit entendre. Dans un massif de roseaux, les étourneaux remuaient et sifflaient avant de s’endormir. Lorsqu’ils se turent, on n’entendit plus que les bruissements d’ailes et le cri du merle. Puis plus rien. Le silence semblait total. Mais Œil Perçant savait que d’autres bruits, déplacements et cris allaient commencer à remplir tout l’espace. Un cri lointain traversa la forêt. Puis se répéta. Une, deux, trois fois. C’est un renard qui cherche une femelle, songea le chasseur. Ce furent ensuite les roseaux à ses pieds qui prirent vie.
De petits animaux s’égaillaient entre les plantes. Il devait y avoir des rats d’eau qui sortaient chercher de quoi se nourrir. Mais un bruit plus furtif indiqua la présence d’un petit prédateur, comme une belette ou un vison en quête d’une proie, peut-être un des oiseaux qui dormaient dans les roseaux. Œil Perçant plissait les yeux et tendait l’oreille pour le repérer, lorsque s’éleva au-delà de la rivière le hurlement puissant et agressif d’un loup.
C’est l’appel.
La réponse ne tarda pas à arriver. Un autre hurlement et un autre encore inondèrent la nuit. Puis, tout à coup, le silence revint.
La chasse a commencé.
L’obscurité s’épaississait lentement. Les pupilles d’Œil Perçant s’agrandissaient pour s’adapter au manque de lumière et capter le peu qu’il en restait. Il put encore voir au loin les cerfs qui descendaient boire à la rivière. C’était une harde de femelles et de petits.
Il n’y a aucun mâle. Ils sont encore dans la forêt en train de frayer leur tête aux arbres pour détacher la peau de leurs bois.
Les combats vont bientôt commencer.
Au sommet d’une colline, Œil Perçant vit la silhouette d’un chevreuil qui paissait se découper un instant sur l’horizon. Puis il entendit un petit troupeau de chevaux descendre. Ils se dirigeaient vers l’eau, s’arrêtaient, piaffaient. La femelle qui guidait les autres levait sans cesse la tête et soufflait. Quelques poulains frappaient la terre de leurs sabots antérieurs.
Ils sont nerveux. Que la chasse sur les gués soit bonne pour le clan.
La nuit remuait, pleine de vie. Œil Perçant s’imprégnait de tous ses battements de cœur et les unissaient aux siens, là, immobile sur la fourche du vieux peuplier vermoulu. La lune commença à apparaître.
Elle a de nouveau dormi dans une des grottes du Canyon de la Rivière Douce.
Quand elle baigna son visage, sa lumière éclaira ses yeux à l’affût, pointés vers la terre comme une lance. Avec elle se mirent à briller d’autres esprits qui, à cette période, l’accompagnaient toujours dans son voyage. Il y en avait de plus en plus. Mais il ne savait pas les compter ni quels noms leur donner. Les regarder lui donnait le vertige, mais comme avec le feu, il y avait des nuits où il ne pouvait pas quitter des yeux cette voûte noire où ils étaient suspendus comme de petites flammes dans une immense grotte. »