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La « tombe de chef » de Pauilhac
La « tombe de chef » de Pauilhac
Une mystification archéologique ?
Alain BEYNEIX
Préface de Wiktor Stoczkowski
Parution Janvier 2024
Mot de l’éditeur
Depuis des lustres, le petit monde de l’archéologie s’agite autour d’un lot d’objets néolithiques exposé au musée d’Aquitaine à Bordeaux et considéré comme le mobilier d’une sépulture d’un grand personnage. Même si certaines pièces ont été mises au jour en 1865 à Pauilhac, dans le Gers, au moment de la construction de la ligne de chemin de fer d’Agen à Auch, moult inexactitudes, extrapolations et manipulations entachent le dossier. L’auteur reprend la chronologie des événements, en exhumant des documents d’archives inédits et en démêlant les agissements des acteurs successifs de cette affaire. Tous les indices convergent vers l’hypothèse d’une mystification, la constitution d’une panoplie funéraire fantasmée.
Editions Jérôme Million
Hors collection Histoire
Année : 2024 – 144 Pages
L’auteur, Alain Beyneix
Né à Agen en 1972, Alain Beyneix est enseignant, docteur en préhistoire et chercheur associé à l’UMR 7194 du CNRS et du Muséum national d’Histoire naturelle (Paris). Il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages principalement consacrés aux sépultures et aux comportements funéraires au Néolithique ainsi qu’à l’archéologie préhistorique sous la Troisième République. Alain Beyneix est chevalier des Palmes académiques et chevalier des Arts et des Lettres
Sommaire de « La « tombe de chef » de Pauilhac«
Table des matières / Extraits
Remerciements
Préface de Wiktor Stoczkowski
Introduction
Un bien obsédant sujet
Chapitre premier
En préambule, l’arrivée du chemin de fer dans le Gers
Chapitre II
Premières résonances, premières joutes et polémiques
Chapitre III
Une confession inédite d’Édouard Bischoff retrouvée !
Chapitre IV
De l’Exposition universelle au musée des Antiquités nationales
Chapitre V
Nouveaux rebondissements : la collection Chasteigner dévoilée
Chapitre VI
Plusieurs générations d’archéologues dans l’embarras
Chapitre VII
Un assemblage d’artéfacts hautement improbable
Chapitre VIII
« L’affaire du collier », le diadème en or et les défenses de sanglier
En conclusion
Le sceptique persiste et signe
Bibliographie
Table des illustrations
Une extrait de La « tombe de chef » de Pauilhac
« Au risque de nous répéter, jamais au grand jamais, Alexis de Chasteigner n’indiqua publiquement que le mobilier de sa « Sépulture de chef » provenait tout ou partie de Pauilhac. Il se borna à stipuler simplement : « Comne de ***, France » sur le cartel de l’écrin de présentation. Malgré son engagement pris en 1866 (Chasteigner, 1866), il ne publia aucune ligne sur cet ensemble de matériel archéologique et se garda de le faire figurer dans le catalogue de l’exposition bordelaise de 1895 (Collectif, 1895). Il ne voulut pas donner de fausses indications sur un montage de sa conception. En cela, on peut l’exempter de l’accusation de falsification de provenance. Ce sont d’autres, Émile Cartailhac et Camille de Mensignac, qui supputèrent cette source gersoise pas lui. Le comte se complut à reconstituer, au fil du temps, sur trois décennies, le dépôt « funéraire » qui fit couler tant d’encre. Nous pouvons poser l’hypothèse qu’il adjoignit à la hache en jadéitite et aux lames de silex recueillies par l’intermédiaire de son beau-frère – mais en se montrant discret sur leur origine, surtout après les remous de la querelle avec Édouard Bischoff – plusieurs parures au moins en deux temps : d’abord les perles en or, ensuite le diadème et les canines de sanglier. Ceci s’opéra après les disparitions d’Édouard Bischoff et de Louis de Béchade, respectivement en 1875 et en 1879, afin de ne pas s’aventurer à ce que ces derniers dévoilent le pot aux roses. Les dates concordent chronologiquement. Quel fut le mobile de cette fraude nous diriez-vous ? En un mot comme en cent : la fortune – au sens célébrité – qui lui procura prestige et notoriété. Nous rôdons autour de la vérité sinon de la vraisemblance.
Pour faire court, dès le début puis tout au long de cette affaire jusqu’à aujourd’hui encore, vous avez pu le constater, rien n’est clair, rien ne coule de source. Face à cet assemblage fictif de pièces archéologiques hétérogènes – osons le mot sans fard, il s’agit d’une supercherie – les archéologues eux-mêmes cultivèrent des convictions divergentes et en perdirent amplement leur latin comme nous allons vous le narrer dans les pages suivantes. »
Laurent Carozza, Cyril Marcigny