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La licorne et les figures insolites de Lascaux
Denis Tauxe Edition Tautem
C’est une licorne, vous êtes sûr ?
Présentation de l’éditeur
La Licorne est l’une des figures les plus célèbres de la grotte de Lascaux. Créature imaginaire, composée à partir de plusieurs animaux ou imaginée à partir de l’un d’entre eux, chasseur déguisé, chamane, divinité, les interprétations sont nombreuses.
Ce livre fait le point sur ce que nous savons et ne savons pas sur la Licorne, ainsi que les autres figures insolites, dissimulées sous d’autres peintures comme l’ours de la Rotonde, juste esquissées comme un félin du Diverticule axial, ou reléguées au fond de boyaux étroits, comme le rhinocéros de la Scène du Puits. Laissez-vous guider par l’un des meilleurs spécialistes de Lascaux, qui vous fera partager sa connaissance intime de la « Chapelle Sixtine » du Périgord.
Broché
15 x 21 cm
84 pages
Hominides.com
Lorsque vous pénétrez dans la grotte, la première figure que vous voyez est un animal inconnu, muni de deux sortes de cornes étroites. Cet animal n’essaye pas de sortir de la grotte, au contraire, il semble fermer la marche d’un défilé d’animaux vers le fonds de la cavité. En le regardant de plus près, il présente des éléments anatomiques composites : la tête est carrée, le ventre arrondi, les pattes epaisses font presque penser à des jambes humaines… L’allure générale pourrait faire penser à une panthère ! Bref cette peinture est une enigme… d’autant plus que, quand le l’abbé Breuil a décrit cet animal pour la première fois, il a affublé du nom de Licorne. D’autant plus etonnant que l’animal de Lascaux ne ressemble pas aux « descriptions » de l’animal mythologique.
Depuis sa découverte de nombreuses hypothèses ont été avancées par les préhistoriens : de l’homme revétu de peaux de bêtes, un renne, un composite d’animaux, une erreur de l’artiste…
Dans ce petit cahier le préhistorien Denis Tauxe présente les différentes hypothèses de cette « Licorne »mais élargit le sujet aux autres animaux masqués ou inattendus dans la grotte de Lascaux.
C’est un petit ouvrage qui se lit rapidement mais qui force à se poser des questions sans forcément obtenir les réponses !
C.R.
L’auteur Denis Tauxe
Denis Tauxe est préhistorien et spécialiste de la grotte de Lascaux, rattaché au département de Préhistoire du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Il est référent préhistoire et formateur des médiateurs du Centre international de l’art pariétal Montignac-Lascaux. Il a également écrit « La grande histoire de Lascaux : de la préhistoire au XXIème siècle«
Sommaire de La Licorne et les figures insolites de Lascaux
Préface
Introduction
Les êtres hybrides
La grotte
Un emplacement calculé
Une silhouette mystérieuse
Les interprétations
Visibles et dissimulé
La Scène du Puits
Les animaux
Les signes
La Licorne et les autres animaux
Chronologie de la Licorne et des animaux rares
La Licorne, l’ours, les félins et les figures du Puits
L’art et limaginaire à l’époque de Lascaux
Conclusion
Bibliographie
Notes
Un extrait de La Licorne et les figures insolites de Lascaux
Les interprétations
Pour André Leroi-Gourhan, la Licorne est bien différente des anthropomorphes à cornes de bison ou à bois de renne, elle ne paraît pas avoir sa source dans un amalgame d’images subconscientes, aucune création dans ce domaine ne pouvant échapper au fait de posséder un corps, des membres et une tête. L’état civil de la « licorne » de Lascaux ne sera peut-être jamais établi, c’est en tout cas une figure unique en son espèce. Aucun autre monstre n’a été repéré parmi les centaines de gravures de la grotte ».
La face rectangulaire décrit plutôt une tête de carnivore (A), voire celle d’un renne. La bosse nucale pourrait appartenir à un ours, à un bison ou à un carnivore (B). Les appendices rectilignes frontaux écartent toute assimilation à une ramure d’un cervidé ( C). L’imposant poitrail, le cou court et massif font penser à un félin (D). Par contre, le poitrail spécifierait davantage celui d’un renne. La ligne ventrale proéminente pourrait insister sur la « féminité » (E), tandis que le long trait noir mettrait l’accent sur la « masculinité » de la figure (F). Rappelons que ce type de tracé a servi à emphatiser le sexe du cerf jaune et noir et de certains taureaux de la Rotonde. En revanche, il est difficile de se prononcer sur l’appartenance zoologique du membre antérieur ( G) et des membres postérieurs, qui pourraient évoquer ceux d’un rhinocéros ou bien d’un humain (H) (Fig. 26).
Quantité d’analyses ont été faites pour éclaircir le mystère de son corps animé par un jeu de formes contrastées. Brigitte et Gilles Delluc résument très bien toutes les interprétations :
On peut y lire un animal imaginaire ou composite : corps ventru de rhinocéros, garrot d’ours, de renne ou de félin, tête rectangulaire et ocelles de félin, queue courte de cervidé, pattes en pilon. On a proposé de voir dans cette figure un félin (panthère) dessiné d’après tradition orale, un personnage barbu revêtu d’une peau de bête ou encore un renne sans bois. On a pensé à un lynx, à une variété de rhinocéros fossile et à une antilope du Tibet…