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La domestication du feu aux temps paléolithiques
La domestication du feu aux temps paléolithiques
Henry de Lumley
Odile Jacob
Présentation par l’éditeur :
L’histoire humaine commence véritablement avec la maîtrise du feu. Survenue il y a environ 400 000 ans, elle représente un tournant décisif dans la grande aventure des premiers hommes. Comment Homo erectus et, plus tard, Homo sapiens et Neandertal ont-ils appris à allumer le feu à leur gré ? Comment expliquer que, sans se rencontrer, ils aient été en mesure au même moment, en des endroits différents de la planète, de l’apprivoiser ?
La domestication du feu permet d’allonger le jour aux dépens de la nuit, d’éloigner les dangers, de s’installer dans des régions auparavant hostiles, de cuire les aliments et d’augmenter ainsi l’espérance de vie, d’améliorer la fabrication d’outils, de cuire l’argile pour façonner des figurines et de peindre les parois des cavernes.
Henry de Lumley prend appui dans ce livre sur les recherches les plus récentes pour retracer cette extraordinaire aventure.
Nb de pages : 175
Format : 14,5 x 22 cm
Editeur/ distributeur : Editions Odile Jacobs
Préhistoire Archéologie
Hominides.com
Les ouvrages sur la domestication ne sont pas fréquents ! Et pourtant, les origines de la maîtrise du feu aux temps préhistoriques est un sujet passionnant pour qui s’intéresse à l’évolution de l’homme.
C’est pourquoi, lors des fouilles d’un gisement préhistorique, la découverte des restes sombres d’un foyer, d’ossements calcinés, de charbon de bois ou de matériel lithique rougi est toujours un événement… Après vient la recherche de preuves d’une action humaine pour démarrer ou entretenir ce feu… Et ensuite, les éventuels restes de combustibles ou des éléments qui ont été cuits. Bref, c’est tout un moment de vie paléolithique qui peut être mis en évidence avec un modeste reste de foyer…
Cet ouvrage recense les gisements dans le monde dans lesquels se trouvent des traces de foyer ou des éléments ayant supporté des hautes températures. Pour certains sites les traces de domestication du feu sont évidentes et reconnues par toute la communauté scientifique, pour d’autres, les éléments carbonisés prouvent surtout qu’il y a eu un incendie… mais pas forcément allumé par l’homme.
Le Lazaret et Terra Amata profitent d’une analyse plus détaillée car ces gisements ont fait l’objet de fouilles par Henry de Lumley et ses équipes.
Un véritable ouvrage de référence sur le sujet qui va passionner les spécialistes !
C.R.
L’auteur La domestication du feu aux temps paléolithiques
Henry de Lumley est l’un des plus grands paléontologistes mondiaux. Il a ouvert des sites de fouille en France, en Afrique et en Géorgie. Après avoir été directeur du Muséum d’histoire naturelle, il dirige actuellement l’Institut de paléontologie humaine-Fondation Albert-Ier Prince de Monaco. Il a notamment publié L’Homme premier, La Grande Histoire des premiers hommes européens et Mémoires de préhistoriens (avec M.-A. de Lumley), qui ont été de très grands succès.
Sommaire La domestication du feu aux temps paléolithiques
Avant-propos par Claude Benahmed
La production du feu, de la magie à la science, par Valérie Moles
Le CERP de Vallon-Pont-d’Arc
Paul Boutié, un Homme passion
Sommaire La domestication du feu aux temps paléolithiques
Introduction
Chapitre I – Avant la domestication du feu
Au temps des australopithèques
La grotte de Makapansgat
Au temps des Homo habilis
Les sites de Gona et de Lokalelei – le site de Fejej FJ1
Au temps des Homo erectus archaïques
En Afrique
Chapitre II – Les plus anciennes traces de feu utilisé par l’homme
En Afrique du Sud
La grotte de Swartkrans – La grotte de Wonderwerk – Le Bed II d’Oldoway – Le site de Gadeb
Au Proche-Orient
le site de de Gesher Benot Ya’aqov – en Arabie du Sud
En Europe
Le site de Bogatyri – La grotte du Vallonnet – Le site de Prezletice – La grotte de l’Escale – La grotte du Cueva Negra del Estrecho des Rio Quipart
En Asie
Au Daghestan – En Chine
Chapitre III – Les premiers témoignages de feux domestiques
Au temps des Homo erectus évolués
En Afrique – Au Proche-Orient – En Europe – En Chine
Chapitre IV – Le site de Terra Amata
Premiers foyers, premiers habitats
Les sols d’occupation des huttes
Le foyer de l’unité archéostratigraphique P4 – Le foyer de l’unité archéostratigraphique DC4 – Le foyer de l’unité archéostratigraphique DA4 – Le foyer de l’unité archéostratigraphique DA4
La maîtrise du feu par les chasseurs de Terra Amata
Des crayons d’ocre jaune et rouge
Chapitre V – La grotte du Lazaret
Les foyers de la grotte du Lazaret
Foyer de l’unité archéostratigraphique UA29 – Foyer de l’unité archéostratigraphique UA25 – Foyer de l’unité archéostratigraphique UA2
Chapitre VI – Au temps des hommes modernes archaïques et des néandertaliens
Domestication du feu, ensevelissement des morts, costumes et habitats
En Afrique
Le site de Florisbad
Au Proche-Orient
La grotte de Kebara – La grotte de Qafzeh – La grotte de Nahr Ibrahim – L’abri de Tor Faraj – La grotte de Dederiyeh – La grotte de Douara – La grotte de Shanidar – Le site d’Umm el Tlell
En Europe
L’abri Romani – La grotte de Boquette de Zafarraya – L’abri Bombrini – Le site du Pech de l’Azé – La grotte de l’Hortus – La grotte XVI
Chapitre VII Au temps des hommes modernes
Les conséquences de la domestication du feu
En Europe
l’abri Mochi – la grotte de Lascaux – Le site de Pincevent – Le site d’Etiolles
En Amérique
Le site de Monte Verde – En Amérique du Nord
Conclusion
Bibliographie
Remerciement
Un extrait La domestication du feu aux temps paléolithiques
La maîtrise du feu par les chasseurs de Terra Amata (page 99)
A Terra Amata, les litières d’herbes marines, dont la localisation est attestée par la dispersion des fragments de coquille marines sont toujours situées dans les zones de plus grande concentration d’industrie lithique, d’ossements de faune quaternaire, de petits fragments d’os brulés et de charbons de bois, correspondant aux aires de plus grande activité des chasseurs. Elles sont localisées à proximités des foyers.
Ces divers foyers structurés de Terra Amata, sur des sols d’occupation acheuléens jonchés de charbons de bois, d’ossements brûlés et de quelques pierres et éclats de taille rubéfiés par le feu, montrent que les chasseurs d’éléphants et de cerfs de ce site avaient, il y a 400 000 à 380 000 ans, domestiqué le feu et acquis la maîtrise de son allumage et de sa maintenance.
Les chasseurs d’éléphants et de cerfs de Terra Amata savaient entretenir durs foyers avec des branches d’arbres, de préférence résineux, ramassés sur le littoral et des herbes marines, provenant des vasières côtières proches du delta du Paillon. Ils savaient certainement aussi produire le feu lorsqu’ils s’installaient dans leur campement pour de courtes haltes de chasse.
La maîtrise du feu par ces chasseurs acheuléens est démontrée par la découverte de foyers structurés, le grand nombre de charbons de bois et d’os brulés répartis sur toutes les surfaces des sols d’occupation, l’évaluation des températures de chauffe de l’ordre de 350 à 400°C, à partir des analyses par spectrométrie infrarouge des charbons de bois et des ossements, par diffraction aux rayons X et par spectrométrie ESR des ossements. La présence de quelques rares os blancs témoigne d’une température de chauffe parfois supérieure à 700°C. L’étude micro morphologique des sédiments prélevés dans les foyers indique la présence , outre de charbons de bois et de cendres, de débris de lamellibranches, de gastéropodes, de banales, de sclérites d’holothuries, de bryozoaires, d’algues, de foraminifères (organismes unicellulaires marins) et de pseudomorphoses de débris végétaux, qui démontrent que ces foyers étaient essentiellement alimentés avec des végétaux marins, récoltés à proximités et avec quelques branches d’arbres, principalement des résineux.
Les os brulés sont toujours nombreux sur les sols d’occupation préhistoriques lorsque le feu a été utilisé. Leur présence est une excellente preuve de l’utilisation du feu.
Les sédiments des foyers de Terra Amata ressemblent beaucoup à ceux mis au jour sur les sols d’occupation acheuléens de la grotte du Lazaret, plus récents, datés entre 190 000 et 120 000 ans, et dont nous parlerons au chapitre suivant.
Bertrand Roussel