Accueil / Livres et médias / Histoire d’os
Histoire d’os
Histoire d’os
Sur les pas des Néandertaliens
Antoine Balzeau
Tana Editions
Présentation de l’éditeur
Les réponses à toutes les questions que nous nous posons sur les Néandertaliens. Une enquête à rebondissements qui livre les derniers secrets de nos plus proches cousins préhistoriques.
Partez à la découverte des mystères des Néandertaliens et des passionnés qui les étudient ! Le paléoanthropologue Antoine Balzeau nous entraîne dans une enquête captivante sur nos ancêtres préhistoriques. Maîtrisaient-ils le feu ? Avaient-ils des comportements symboliques ? Parlaient-ils ? Pensaient-ils ? Rêvaient-ils ? Ce livre révèle les derniers secrets de nos plus proches cousins, l’Homo neanderthalensis.
Tana Editions du Chêne
Collection Les guides du Chêne
22,4 x 16 cm
144 pages
Hominides.com
Mais comment travaillent les paléoanthropologues ?
On imagine souvent un homme barbu devant un microscope ou une jeune personne qui tente avec un pinceau de dégager un tout petit morceau d’os… la vérité est probablement entre les deux et également tout autour…
Ce que nous montre Antoine Balzeau dans cet ouvrage c’est le travail d’un chercheur sur plusieurs mois avec des méthodes multiples et dans différentes lieux parfois inattendus.
Il faut savoir,
– (re)découvrir des anciens ossements… dans les réserves d’un musée !
– retourner fouiller l’un des site néandertaliens les plus connus et plus riche au monde, La Ferrassie.
– travailler avec d’autres scientifiques pas forcément totalement en accord avec vous
– reprendre l’historique des fouilles d’un site pour comprendre ce qui s’est passé… des dizaines d’années auparavant…
Etre paléoanthropologue c’est un peu être un enquêteur spécialisé dans les cold cases…
C.R.
L‘auteur de Histoire d’os
Antoine Balzeau est paléoanthropologue au CNRS et au Muséum national d’Histoire naturelle. Il effectue ses recherches au musée de l’Homme et travaille sur l’évolution du crâne des humains préhistoriques. Pour cela, il utilise les méthodes d’imageries pour observer les détails cachés dans les fossiles, dont leur cerveau. Il s’attache à diffuser les connaissances scientifiques vers) le grand public à travers les livres, les médias et a même créé un Escape Game autour d’un des fossiles humains les plus importants, le crâne de l’Homme de Florès. Il a participé comme conseiller scientifique au film Les dernier secrets de l’Humanité de Jacques Malaterre, diffusé le 16 avril 2024 sur France 2.
Sommaire de Histoire d’os
Introduction
Première(s) rencontre(s)
Numéro 168
Néandertal et le buisson
En quête d’une nouvelle piste
Un plan sans accroc
Un cadavre dans le placard
Anatomie comparée au XXIe siècle
Back in Saint-Germain
Ou sont passés les autres os ?
Reprendre les fouilles
La Ferrassie revit et je suis comme un gosse
Bataille de concepts
Le carré n° 1
Treize
Tomber sur un os
Tournez la page
Il faut savoir compter
Que de cailloux
Quand les protéines préhistoriques révèlent des secrets
Mettre un crâne sur un code génétique…
Quel âge a ce Néandertaliens ?
Guillaume, une autre approche des datations
L’un des grands mystères
Pourquoi les préhistoriens ne sont pas toujours d’accord
Synthèse des résultats
Attention sujet sensible!
Buzz
Et soudain, une corne de bison
Ce n’est qu’un Au revoir
Glossaire indispensable aux esprits curieux
Remerciements
Un aperçu du livre d’Antoine Balzeau « Histoire d’os«
La Ferrassie revit et je suis comme un gosse
Le mois d’août était là, j’étais comme un gosse. Quelle joie d’être de nouveau à La Ferrassie! Un plaisir mêlé à une forme d’impatience, j’espérais bien trouver quelques morceaux de l’enfant néandertalien dans ma nouvelle cour de jeu. Mais avant de commencer à gratter le sédiment, il fallait faire le tour des lieux.
Ce gisement préhistorique est vraiment extraordinaire. Un caractère exceptionnel en raison de son histoire, La Ferrassie a été un élément essentiel pour l’acceptation des Néandertaliens, mais aussi lié à son envergure pour de nombreux d’aspects. Il est en réalité composé de trois zones différentes. Un petit abri qui a été complètement vidé il y a plus de cent ans, ce n’est évidemment plus l’endroit le plus intéressant aujourd’hui. Plus de sédiments et peu d’informations, même dans une perspective historigraphique. Un peu en hauteur, inattendue, se cache une petite grotte. Elle a été déjà en partie exploitée mais abrite encore un beau remplissage sédimentaire. Juste devant l’ouverture de cette cavité, les niveaux apparents sont d’une richesse incroyable. Emplis d’outils laissés là par des membres de notre espèce durant le Paléolithique supérieur. Cela a été pendant quelques étés le terrain de jeu d’un collègue du Muséum, Laurent Chiotti, spécialiste de l’outillage de cette époque. Enfin, le dernier locus, le plus célèbre et le plus vaste, est le « grand abri » de La Ferrassie. C’est lui qui nous intéresse ici.
Comme son nom d’abri l’indique, l’espace dispose d’un surplomb rocheux qui le couvre aujourd’hui très légèrement. La protection devait être plus importante il y a quelques dizaines de milliers d’années, mais des blocs de calcaire sont tombés et ont été retrouvés dans le remplissage sédimentaire. Les dimensions sont remarquables, non seulement celles du site de fouilles en lui-même, donc de tout ce qui a été dégagé au fil des campagnes, mais aussi de tout ce qui reste, témoin potentiel de la vie des humains du passé. Mettons cela en chiffres pour que vous vous rendiez compte. Il a été estimé que les sédiments fouillés uniquement pour la couche moustérienne, c’est-à-dire les niveaux qui se sont formés durant la présence des Néandertaliens, représentent plus de 150 mètres cubes. Je vous l’ai déjà écrit, les deux coupes visibles à La Ferrassie mesurent environ 25 mètres sur 14 mètres et l’épaisseur du remplissage dépasse par endroits les 7 mètres. Ainsi, une immense surface, au moins 25 x 14, soit 350 mètres carrés, a été dégagée, particulièrement pendant les fouilles d’il y a un siècle, sur une épaisseur de plusieurs mètres. Imaginez le volume que cela représente. Tout ce sédiment a d’ailleurs de bonnes chances de se situer maintenant en partie sous la route et l’aire qui nous sert à stationner, qui sont devant le grand abri. Le plus fou, c’est qu’il en reste probablement encore plus à fouiller! Au fond du gisement, derrière la coupe qui expose toujours tous les niveaux archéologiques, le remplissage se poursuit, intact, sur des dizaines de mètres. Du travail pour des générations de préhistoriens!
Le constat est clair. La Ferrassie est un site majeur, en particulier pour l’étude de la période moustérienne…