Accueil / Livres et médias / Femmes : naissance de l’homme
Femmes : naissance de l’homme
Livre sur les statuettes, venus de la préhistoire Icônes de le préhistoire Florient Berrouet avec Alexandre Hurel
Présentation par l’éditeur :
Entre – 40 000 et – 15 000, les civilisations européennes préhistoriques nous ont transmis plus d’une centaine de petites statuettes et de gravures anthropomorphes. Curieusement, les hommes sont pratiquement absents. De fait, les femmes ont été presque exclusivement représentées. Souvent fortes en début de période, leurs silhouettes s’affinent et se simplifient au fil du temps. Mais que signifient-elles ? S’agit-il d’une ode à la fécondité ? Les femmes étaient-elles déjà prisonnières de leur représentation ? Ou avons-nous affaire aux vestiges d’un matriarcat des origines ?
Editions quai des brunes
Collection Le temps des femmes
16x,5 x 23 cm
104 pages
Hominides.com
Un ouvrage superbe présentant certes les représentations féminines à la préhistoire, mais Un ouvrage entièrement consacré aux vénus et représentations féminines préhistoriques… Près de 35 figures sont présentées : en statuette, en gravure, en modelage, en peinture, partielles, schématiques. Les choix de l’auteur permettent de dresser un véritable panorama de ces « icônes de la préhistoire ».
Emblématique (comme la femme de Willendorf) ou moins connue (la femme de Savignano) les représentations sont classées par époque ce qui permet de montrer, en partie, l’évolution des styles.
Disséminées dans l’ouvrage, des articles hors de la chronologie permettent à Florian Berrouet d’aborder des thématiques spécifiques qui questionnent toujours les spécialistes : « le pouvoir des femmes », « absence de visage », « mains positives et négatives », « l’art une affaire d’hommes ou de femmes »…
Un livre que tout passionné de préhistoire se doit de faire figurer dans sa bibliothèque !
C.R.
L’ auteur et l’éditeur
Florian BERROUET, Docteur en Préhistoire spécialisé en art pariétal (grottes ornées), travaille dans l’édition et est auteur pour la revue Archéologia. Sa thèse de doctorat a porté sur une forme de concrétionnement dans la grotte de Lascaux. Il participe actuellement à la campagne de relevés d’art pariétal de la grotte du Sorcier (Saint-Cirq, Dordogne).
Alexandre HUREL, éditeur depuis 20 ans, il est cofondateur des éditions Quai des Brunes. Son histoire personnelle l’a amené à réfléchir à cette thématique clef qui précède la période historique.
Sommaire de « Femmes : naissance de l’homme »
Sommaire
Introduction
Aurignacien
39 000 – 29 000 ans BP
– Hohle fels, Chauvet-Pont d’Arc.
Galgenberg
Gravettien
29 000 – 22 000 ans BP
– Dolni Vestonice, Savignano, Arcy-sur-Cure, Pech-Merle, Cussac, Tusac et Sireuil, Brassempouy, Lespugue, Willendorf, grimaldi, Monpazier, Laussel, Moravany, Abri PataudSolutréen
22 000 – 12 000 ans BP
– El Pendi
Magdalénien
18 000 – 12 000 ans BP
– Arianpe, Le mas-d’Azil, La Magdeleine-des-Albis, Laugerie-Basse, Le Courbet, Gönnersdorf & Lalinde
Un extrait de « Femmes : naissance de l’homme »
La fascination du silence
La femme de Brassempouy, -26000/-24 000 ans
La star de la Préhistoire. La Mona Lisa du Paléolithique. Car, à la manière de l’énigmatique Joconde, l’intrigante demoiselle de Brassempouy parait sourire. Qu’y a-t-il de si drôle ? – Elle seule sembles le savoir, et c’est ça qui est amusant. Ses hautes pommettes, l’étroitesse de son menton confèrent à son singulier minois force et finesse. Une attention extrême a été portée à sa réalisation. Car cette femme a un vid=sage qui n’est pas éludé comme dans la majorité des autres représentations préhistoriques. Un visage ? – ou plutôt son abstraction. Pas d’yeux, mais la suggestion d’un regard, que vient souligner un relief sous-orbitaire marqué, comme un trait de khôl sur une paupière lasse. Un petit nez élégant surmonte l’absence de bouche – mais néanmoins protubérance légère, telles ces bulles prêtes à éclater à la surface de la lave : que voulait-elle dire ? Las ! La dame de Brassempouy ne parle pas, pas plus qu’elle ne voit. Elle tait le mystère dont elle est la dépositaire. La dame de Brassempouy sent. Ou plutôt ressent, perçoit. On dirait qu’elle sait tout, en vérité. Elle a le menton volontaire de qui avance la tête haute, contre vents et marées, drapée de la sagesse des âmes nobles. Seul détail d’exécution : les cheveux semblent soigneusement tressés, sur toute leur longueur, peut-être recouvert d’une coiffe. Ils renvoient, par leur délicatesse, à l’ambiguïté du sourire.
Serait-il possible que cette femme gracieuse soit, forte de sa beauté, au faîte de sa puissance et que, comme la Mona Lisa de la Renaissance, elle sourit des désires patauds qu’elle suscite Ou faut-il s’engager vers une interprétation diamétralement opposée : elle serait descendue du piédestal imposant ou trônaient les plantureuses matrones qui l’ont précédée et, malgré le sourire qu’on devine derrière le masque d’ivoire, serait la première spectatrice de la désacralisation de son propre sexe ? Le sort a voulu que cette minuscule tête soit un fragment détaché d’une statuette plus grande…
; et le corps très simplifié se termine en haut par un renflement triangulaire antérieur, sein ou museau ? Le second personnage manque de jambes, mais la cuisse et le corps sans bras paraissent bien humains et ce dernier se termine par un cou et une petite tête en forme d’une petite oreille pointue.’ Aujourd’hui nous pouvons répondre à la question de Breuil – « sein ou museau ? » : il s’agit bien entendu d’une poitrine. Le buste de la forme la plus à droite de ce couple? est plus épais et incliné en avant, la fesse proéminente, sans solution de continuité avec la ligne de dos…
–