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Et l’évolution créa la femme
Coercition et violence sexuelle chez l'Homme Pascal Picq
« Les mâles de notre espèce sont parmi les primates les plus violents envers leurs femelles, les femmes »
Présentation par l’éditeur :
La femme est-elle l’avenir de l’homme ? Au présent, elle a du mal à se faire entendre sans élever la voix… Qu’en était-il dans le passé ? Paléoanthropologue, Pascal Picq enquête ici sur la femme des origines.
Dans ce livre, il ne se contente pas de présenter ce que l’on sait des rapports entre hommes et femmes dans les premières sociétés humaines, il entend placer l’histoire et la préhistoire humaines dans la perspective de l’évolution. Pour embrasser le passé évolutif, il faut élargir le regard : explorer le passé, mais aussi comparer l’humain à ses plus proches cousins, singes et grands singes. Car nos points communs avec les espèces apparentées ne sont pas seulement biologiques, ils concernent également les comportements et la vie sociale, et jusqu’aux rapports entre les sexes.
La coercition envers les femmes est-elle une fatalité évolutive ou une invention culturelle ? Comment s’est instaurée la domination masculine, qui semble être devenue la règle pour notre espèce ?
Un livre qui bouscule les idées reçues pour penser autrement l’évolution des femmes et leur rôle dans l’évolution.
commune dont nous sommes les héritiers.
Et si l’âge de glace était aussi l’âge de la femme ?
Odile Jacob
464 pages
14,5 x 22 cm
Le livre Et l’évolution créa la femme existe également en format Kindle
Hominides.com
Dans la première partie, c’est la vie et les pratiques des grands singes qui passe sous le microscope de Pascal Picq. A l’exception d’une, toutes des espèces de grands singes sont assez violentes dans leurs rapports (sexuels mais pas que…). Il remarque également que plus le dimorphisme sexuel est accentué, plus les contacts sont violent entre les mâles et les femelles : c’est le cas pour les gorilles, les orangs-outans, et dans une moindre mesure chez les chimpanzés… Il reste donc une espèce qui, sans aller à vivre uniquement d’amour et d’eau fraiche, fait un peu figure de hippie non violents chez les primates : les bonobos. Les macaques, lémuriens et babouins font également partie du voyage…
Après cette partie réservée à nos frères poilus, Pascal Picq s’intéresse à l’espèce qui nous passionne… à savoir nous mêmes, les Homo sapiens. Il commence bien sûr par nos ancêtres (Le Dernier ancêtre commun ou DAC), Lucy, et les membres du genre Homo. Il parvient avec les études disponibles à délivrer les différentes hypothèses sur nos ancêtres allant du gentil sauvage en harmonie avec la nature au méchant singe hargneux et bagarreur même avec ses congénères.
Avec tous ces éléments Pascal Picq nous apporte un éclairage particulier sur la place de la femme (femelle) dans les sociétés des grands singes, démontrant également qu’il n’y a pas qu’une seule voie possible de l’évolution.
Un livre « pavé » qui nécessite parfois la relecture d’un paragraphe pour bien assimiler. Beaucoup des termes employés ne font pas partie du langage courant. Un livre qui vous permettra de changer d’avis sur les sociétés de singes mais aussi sur celles des humains…
C.R.
L’auteur de « Et l’évolution créa la femme »
Pascal Picq est paléoanthropologue, maître de conférences au Collège de France. Il a écrit notamment Au commencement était l’homme, Lucy et l’obscurantisme, De Darwin à Lévi-Strauss et, plus récemment, L’Intelligence artificielle et les Chimpanzés du futur, qui sont de très grands succès.
Sommaire de « Et l’évolution créa la femme »
Préambule.
Introduction
PREMIÈRE PARTIE
Sexe, sexualité et coercition sexuelle chez les singes et les grands singes
Introduction
CHAPITRE I – Deux sexes, pour le meilleur et le pire
Pourquoi deux sexes ?
Sélection sexuelle : de la préférence à la coercition
Asymétrie de reproduction et coercition sexuelle
Les contre-stratégies des femelles
CHAPITRE 2 – La condition des femelles chez les primates et les singes
Lémuriens et domination féminine
Généralités et particularités des système sociaux des singes
Voyage chez les babouins
Voyage chez les macaques
Macaques, babouins et coercition sexuelle
Un survol des autres lignées de singes
Unité et diversité des sociétés des singes cercopiyhécoïdes
CHAPITRE 3 – Femelles et femmes dans les sociétés patrilocales de grands singes
Splendeur et déclin des hominoides
Des monogamies dans les canopées
Des monogamies et des primates
Monogamie et harmonie chez les gibbons
La diversité des monogamies
Gynocratie et phallocratie chez les grands singes
Évolution de la coercition sexuelle chez les primates
Tendances sociales sexuelles et coercitives chez les primates
Monogamies sans retour
SECONDE PARTIE
Évolution humaine et coercition sexuelle
Introduction
CHAPITRE 4 – Lucy et les femmes .
La société et la sexualité du dernier ancêtre commun (DAC)
Lucy et ses mâles
La femme : un genre humain très particulier
Les propre des humains La vraie révolution sexuelle d’Homo
la femme et la naissance : la double malédiction
Parentés et alloparentalités
La reproduction communautaire chez Homo
Obligations, langage et société
La femme-collectrice et l’homme-chasseur
Le long accouchement de l’humanité
Le dilmene obstétrique
Femmes, cultures et évolution
Le cas Sapiens
Balade entre les tombes du Paléolithique
Images de femmes de la préhistoire
Préhistoire de la coercition sexuelle entre idéologies et incertitudes
CHAPITRE 5 – La discrimination des femmes : entre nature et culture .
Le matriarcat, paradis perdu des femmes ? .
La difficile rencontre entre les sciences humaines et les sciences de l’évolution .
La condition des femmes dans les sociétés traditionnelles d’aujourd’hui
Esquisse d’une préhistoire sociale et silencieuse des femmes .
Entre la préhistoire et l’histoire .
CONCLUSION – La femme qui a évolué
Glossaire
Note bibliographiques
Remerciements
Un extrait du livre « Et l’évolution créa la femme »
Généralités et particularités des systèmes sociaux des singes
Les singes et les grands singes comptent environ 120 à 140 espèces avec différentes formes de structure et d’organisation sociale. La structure donne le nombre de femelles et de mâles adultes formant un groupe stable ; l’organisation décrit les relations privilégiées entre les individus, par filiation ou affinités.
Pour les structures, on peut avoir théoriquement des individus vivant en solitaires, en couples, en harems polyandres – une
femelle et plusieurs mâles – ou polygynes – un mâle et plusieurs femelles-, en groupes multifemelles/multimâles (polygynandres), multifemelles (que des femelles et leurs enfants) ou multimâles (que des mâles). On rencontre toutes ces situations parmi les singes avec une diversité de systèmes sociaux qui leur est propre, augmentée des différents types d’organisation pour les mêmes structures. Du fait de toutes ces combinaisons, chaque espèce possède un système sociaél unique.
Quelques exemples. Les espèces solitaires sont rares chez les singes et les grands singes. C’est le cas des orangs-outangs, qui vivent selon un système dit « en noyau ». Chaque femelle dispose de son territoire tandis que celui du mâle résident recouvre plusieurs territoires de femelles. Les mâles non installés sont vagabonds. Les espèces monogames comme les gibbons se répartissent par couples avec leurs enfants sur un territoire défendu par divers moyens, comme les vocalises. Les harems polyandres se rencontrent chez des espèces d’Amérique du Sud, comme les tamarins et les marmousets. Les harems polygynes sont plus fréquents, isolés les uns des autres comme chez les gorilles ou au sein de systèmes multiharems comme chez les babouins hamadryas. Les groupes polygynandres avec plusieurs femelles et mâles adultes s’organisent soit autour de femelles apparentées, comme chez les babouins de savane et les macaques – femelles dites matrilocales-, soit autour des mâles apparentés, comme chez les chimpanzés – mâles dits patrilocaux. La fusion-fission décrit des sociétés dans lesquelles des individus ou des sous-groupes se séparent – fission – et se réunissent – fusion – en réponse à divers facteurs : affinités,
répartition des ressources, coalitions, escapades amoureuses, etc. Il faut souligner deux caractéristiques très importantes dans les sociétés de singes : il y a toujours un ou plusieurs mâles résidents – ce qui n’est pas le cas chez la plupart des espèces de mammifères – et il n’y a pas de saison de reproduction, à quelques exceptions près. Ces deux caractéristiques interviennent dans la coercition masculine.