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Et le singe se mit debout
Et le singe se mit debout
Préface d’Yves Coppens
Brigitte Senut avec Michel Devillers
Le point sur les dernières découvertes et études scientifiques sur les origines de l’homme de Lucy à Néandertal… une nouvelle évolution de l’homme. |
Présentation de l’éditeur
Dans ce récit qui mêle adroitement l’exposé scientifique aux aventures humaines (des rencontres inattendues avec les rebelles ougandais ou les mineurs des gisements diamantifères de Namibie à la confrontation avec un lion mangeur d’hommes), Brigitte Senut nous emmène à la découverte des êtres vivants qui peuplaient l’Afrique équatoriale et australe à la fin de l’ère tertiaire et au début du quaternaire.
Par son travail de terrain, elle reconstruit pour nous, telle une détective, les environnements et les conditions de vie des lignées pré-humaines peu après leur séparation avec celles des grands singes. C’est ainsi qu’au cours de fouilles dans le Rift kenyan elle a mis au jour les restes d’Orrorin tugenensis. Incontestablement bipède, ce premier hominidé s’est révélé deux fois plus âgé (6 millions d’années) que la célèbre Lucy, ce qui a bousculé bien des idées reçues sur la nature même de l’humain.
Ce témoignage passionnant d’une paléontologue de renommée internationale apporte un éclairage sur le mélange de haute technicité et d’improvisation qui fait le quotidien des scientifiques de haut niveau.
Hominides.com
Brigitte Senut nous raconte tout d’abord sa vie de paléontologue à la recherche des restes d’hominidés en Afrique. Sur fond de guerre civile, de coup d’état la scientifique a réussit à explorer des gisements en Ouganda, en Namibie et en Angola. La recherche sur le terrain est parfois intimement mêlée aux événements politiques d’une région !
Les ancêtres défilent au fur et à mesure des travaux : les ramapithèques, les Kenyapithèques, Otavipithécus, Proconsul, Lucy…
Nous suivons ensuite la découverte, avec Martin Pickford, en l’an 2000, des restes fossiles d’Orrorin tugenensis, l’un des premiers hominidés bipèdes.
Brigitte Senut termine par son point de vue sur les origines des la bipédie humaine en la comparant avec celle des grands singes et des anciens hominidés.
Accessible à tous, cet ouvrage met en lumière le travail de terrain souvent ignoré du grand public. C’est également le premier texte sur la découverte d’Orrorin tugenensis par son inventrice.
Pour tous !
Albin Michel
192 pages,
14,5 X 22,5 cm
L’auteur de l’ouvrage Et le singe se mit debout
Professeure de paléontologie au Muséum national d’histoire naturelle, spécialiste du Miocène, Brigitte Senut consacre ses travaux aux grands singes africains et aux pré-hominiens fossiles.
Sommaire de l’ouvrage Et le singe se mit debout
Préface d’Yves Coppens Introduction: Les prémices d’une carrière africaine 1. Les pistes initiales La biologie moléculaire à la recherche de nos parentés Lucy vivait-elle dans les arbres? Grandeur et décadence des Ramapithèques et des Kenyapithèques L’East Side Story 2. Nos premières aventures ougandaises Les hypothèses initiales 1985 : l’Uganda Paleontology Expedition se met en place Pris dans un coup d’Etat Premières prospections, premières émotions Des résultats encourageants A la découverte de l’Ouest Une succession de climats variés Où chercher nos plus anciennes origines? 3. Dolomites, dunes et diamants de l’Afrique australe En reconnaissance dans le Kalahari Echec personnel en Angola Vers la Namibie Découverte d’Otavipithecus Dans les dunes de Namibie A la recherche de l’âge des niveaux à diamants Un climat… d’il y a 17.5 millions d’années Dans les dunes fossiles Des autruches disparues Et qu’en est-il de nos ancêtres? L’apport de l’Afrique subsaharienne 4. Le Karamoja et ses gisements En route pour le Karamoja Les grands singes de Napak Le plus vieil ancêtre des rhinocéros Embuscade et excuses Où je découvre ma valeur… marchande Ugandapithèque et Proconsul 5. Orrorin, la fierté d’une communauté Découverte d’un très vieil ancêtre Orrorin tugenensis, deux fois plus ancien que Lucy Vie et mort d’Orrorin Notre ancêtre était bipède et arboricole 6. Bipédie, bipédies Comment a émergé la bipédie de type humain? 7. En guise d’épilogue Les défis du troisième millénaire Paléontologie et développement durable Remerciements Crédits photographiques |
Un extrait de l’ouvrage Et le singe se mit debout
Lucy vivait-elle dans les arbres?
Vous l’aurez compris, j’accorde plus de confiance à l’étude des os qu’à celle des molécules, du moins en l’état actuel de nos savoirs.
Cette étude des os a débuté quand il s’est agi de comprendre Lucy et sa locomotion. Ses membres supérieurs avaient-ils pu être utilisés pour la pratique du grimper? Lucy vivait-elle dans les arbres? Les Australopithèques étaient-ils des animaux de savane sèche ou plutôt de milieu arboré? Là étaient les questions. Lucy, notre mascotte paléontologique, a donc été l’objet de nombreux débats et ceux-ci sont encore loin d’être clos. Plus on avance dans les découvertes, plus on se pose de questions, et moins il est simple d’y répondre.
Après deux ans de travail sur des restes de plusieurs centaines d’os de primates actuels et des moulages de fossiles, les os de Lucy me furent confiés pour étude. Ma rencontre avec cette «jeune» personne a eu lieu à Cleveland en mars-avril 1978, dans le laboratoire de Donald Johanson. Les conditions étaient loin d’y être tropicales, le lac Érié était gelé, mais l’accueil, dans le laboratoire situé au sous sol du Cleveland Museum of Natural History, fut très chaleureux. Ce furent aussi mes premiers pas sur le sol américain et la première confrontation avec la culture du Nouveau Monde.
On admettait alors que si les Australopithèques étaient bipèdes, leurs membres supérieurs n’étaient pas différents, en apparence, de ceux de l’homme moderne. Or, il n’en était rien. Si l’humérus ou le cubitus étaient en gros similaires à ceux de de l’homme, les régions articulaires ressemblaient beaucoup à celles des grands singes…
A suivre !