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Dernières nouvelles de Sapiens
Révolution dans nos origines
Sylvana Condemi François Savatier
Présentation de l’éditeur :
Homo sapiens est décidément une drôle d’espèce. On le pensait apparu quelque part en Afrique de l’Est il y a 200 000 ans, et voilà qu’on détecte sa présence bien plus tôt, et sur tout le continent. On le croyait sorti de son berceau il y a 80 000 ans, jusqu’à ce qu’on découvre, en Chine, des fossiles beaucoup plus anciens. Pire, ou mieux, comme on voudra : la génétique a montré qu’il y a peu, nous partagions cette planète avec d’autres espèces humaines désormais disparues et avec lesquelles nous nous sommes métissés! C’est dire l’urgence de faire le point sur nos ancêtres et d’écouter les dernières nouvelles de Sapiens. Des australopithèques au Néolithique, les auteurs nous content la fascinante saga d’un étrange primate, à jamais transformé par l’évolution et par notre bien le plus précieux : la culture.
Editions errance
Collection Belin Sciences
31 x 22.4 cm format album de BD
96 pages
Hominidés.com
Depuis presque deux décennies, les hominidés les plus étudiés – ou les plus communiqués – étaient des espèces très anciennes (Toumaï) ou des cousins très proches (Néandertal). Depuis quelques mois, c’est Homo sapiens qui est le plus souvent au centre des articles sur l’évolution :
– des découvertes anthropologiques, comme en 2017, au Jebel Irhoud, (Maroc) avec des Homo sapiens vieux de 300 000 ans, alors qu’on croyait que notre lignée ne s’était développée que 100 000 ans plus tard.
– des études génétiques qui propulsent au grand jour les anciens amours de plusieurs hominidés : des Néandertaliens, des Dénisoviens, des lignées inconnues… Cette histoire se retrouve d’ailleurs en partie dans l’ADN des hommes modernes, démontrant ainsi les hybridations et métissages multiples de notre espèce.
Partant des premiers hominidés, les auteurs expliquent le buissonnement et la simultanéité des espèces, les modes de vie qui changent, les cultures qui évoluent, les nouveaux fossiles à intégrer dans « l’arbre généalogique », les données génétiques qui viennent bouleverser les théories…
Cet ouvrage, le très bien nommé « Dernières nouvelles de Sapiens » inclue et présente les dernières avancées des sciences humaines en anthropologie, archéologie et génétique.
Ce livre raconte de manière fluide et simple les évolutions qui mènent à Homo sapiens. S’appuyant sur des données scientifiques, il ne verse jamais dans le catastrophisme ou à l’inverse dans l’angélisme.
Ici on ne fait pas dans le sensationnel, on fait dans l’information !
C.R.
Flammarion
Hors collection – Sciences
160 pages – 116 x 186 mm
Dernieres nouvelles de sapiens existe également en Ebook format Kindle.
Les auteurs
Silvana Condemi est paléoanthropologue, directrice de recherche au CNRS à Aix-Marseille Université.
En 2024 avec Jean-François Mondot elle publie Néandertal à la plage.
François Savatier est journaliste au magazine Pour la Science où il couvre notamment les sciences du passé.
Leur précédent livre, Néandertal, mon frère (2016), a été traduit en plusieurs langues et a reçu le Grand prix du livre d’archéologie 2017.
Sommaire de « Dernières Nouvelles de Sapiens »
Introduction
Chapitre 1
Un bipède descendu d’un singe
Les hominidés préhumains
Dans les pas des australopithèques
L’Homo, ce bipède intégral
L’Homme, cet exploiteur… de territoire
Un puissant accélérateur d’évolution
Chapitre 2
La culture, accélérateur d’évolution
Cultivé, malgré sa face plate
L’hominisation a fait l’Homo
Plus grande taille, plus grande tête
Chapitre 3
Ma grosse tête m’a (presque) tuer
Une reproduction dopée à la longévité…
… et dopée à la graisse
Les premières viandes bio
Le feu, quel âge ?
Chapitre 4
Ce que la bipédie permanente nous a fait
La main, véritable machine-outil programmable
La bipédie, mère de la main et du corps
Chapitre 5
À la chasse, on s’agite en tous sens
Courir avec les Sans pour revenir avec
À la recherche du premier Homo coureur
Du corps à la main, aux mots, à la parole
Parler par la main
Mais quand est né le langage ?
Chapitre 6
La première conquête de la planète
H. erectus s’invite en Europe sans visa
Chapitre 7
Et H. sapiens émergea…
Sapiens, un homme de réseau depuis longtemps
Une révolution cognitive ?
Croissez et multipliez
La horde, mère de toutes les sociétés
D’où vient le talent sapiens pour se multiplier ?
Chapitre 8
L’expansion de H. sapiens à toute la planète
Ils sont passés par l’Arabie
De l’Afrique à l’Australie à pied
Une progression démographique
Les tout premiers Chinois sapiens
Sapiens dans le froid
Sapiens le métis
Un métissage Néandertal-Sapiens
Chapitre 9
L’émergence de la tribu
Colle sociale
Les artistes subventionnés de la grotte Chauvet
Le corps paré
Un loup pour l’homme
Chasser sans son chien ?
Sapiens, un animal (auto)domestiqué ?
La tombe d’un big man
Chapitre 10
De la guerre à l’État
Les premiers temples de l’humanité
La révolution néolithique n’a pas eu lieu
Du Néolithique à l’État
Conclusion
Un extrait du livre « Dernières nouvelle d’Homo sapiens «
… Le mécanisme qui a poussé d’anciens primates vers la forme humaine est l’exploitation de plus en plus intense de toutes les ressources du sol. Il a non seulement orienté nos ancêtres vers une bipédie de plus en plus efficace et fréquente, mais aussi enclenché une boucle amplificatrice : plus de bipédie a entraîné plus de succès dans la collecte au sol, ce qui a renforcé la bipédie, etc. Cela ne suffit pas, toutefois, à expliquer notre bipédie permanente. C ’est en 1748 que, pour la première fois, les humains deviennent des animaux. Pour eux‑mêmes, du moins ! Dans son livre Systema Naturae (Le Système de la nature), le botaniste Carl von Linné(1707‑1778) nous place dans un groupe d’espèces animales apparentées – un genre – qu’il nomme Homo, et il nous y qualifie de sapiens, c’est‑à‑dire de « sages »…Homo sapiens, que nous nommerons familièrement Sapiens, est aujourd’hui la seule forme humaine. En tant que mammifère – c’est‑à‑dire en tant qu’animal à sang chaud allaitant –, Sapiens fait partie de l’ordre des primates, ces singes munis de cinq doigts, aux yeux en façade et dont le tronc, quand ils sont assis, est vertical. Nous ignorons à quand remontent les primates, mais on sait qu’il yen avait déjà pendant l’Éocène, cette ère géologique qui s’étend de 56 millions à 33,9 millions d’années(Ma) avant le présent. D’où sortaient‑ils ? Cela aussi nous l’ignorons, mais il y a 70 millions d’années, alors que les dinosaures dominaient la Terre, Purgatorius, un petit animal de la taille d’une souris, aurait été un proto‑primate. Quoi qu’il en soit, une fois les dinosaures disparus, les mammifères modernes, dont les primates, ont pu se multiplier. Aujourd’hui, la majorité des primates sont tropicaux et adaptés à la vie arboricole, ce qui suggère que les très lointains ancêtres des humains – les singes hominoïdes – vivaient entre les tropiques au sein de forêts où les arbres étaient hauts et les fruits abondants. Or la plupart des singes hominoïdes actuels vivent en Afrique, ce qui pointe vers une origine africaine du genre humain.
Les hominidés préhumains
Toutefois, c’est surtout le nombre de fossiles africains d’anciens hominidés qui suggère l’origine africaine de Homo. Aujourd’hui, la famille des hominidés comprend les humains, les bonobos, les chimpanzés, les gorilles et les orangs‑outans (de grands singes indonésiens) ; à cela s’ajoutent les hominidés fossiles, principalement les ardipithèques et les australopithèques, parmi lesquels se comptent nos ancêtres pré‑humains (figure 1).Nous voyons que l’on peut résumer la famille hominidée à tous les grands singes à forme humaine et capables de bipédie à un certain degré.Qu’a révélé l’étude des (fragments de) squelettes des formes hominidé des fossiles ? Deux choses fascinantes : d’une part, que l’évolution des hominidés a toujours été buissonnante, c’est‑à‑dire que plusieurs espèces proches ont presque constamment coexisté au cours des sept derniers millions d’années ; d’autre part, qu’au cours de cette même période, les hominidés sont passés par une série de grands stades évolutifs, c’est‑à‑dire de périodes pendant lesquelles plusieurs formes proches possédant à peu près les mêmes structures corporelles et modes de vie coexistaient...