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Cosquer La grotte inattendue
Cosquer la grotte inattendue Romain Pigeaud Editions Ouest-France À la mémoire de Gilles Delluc (1934-2022)
« Nous n’avons qu’une vue partielle de notre Paléolithique, le Paléolithique provençal est en majeure partie sous la mer. » Escalon de Fonton
Présentation par l’éditeur :
En 1991, au cours d’une plongée dans les calanques marseillaises, Henri Cosquer aperçut des dessins dans les salles d’une grotte au bout d’un boyau sous-marin de 116 mètres de long : des chevaux, des bisons,des bouquetins, des phoques et des pingouins dessinés voici des millénaires et des empreintes de mains qu’on aurait dit soufflées voici quelques minutes seulement ! Les premières images publiées de la désormais « grotte Cosquer » firent l’effet d’une bombe. Des dessins sur parois, à l’écart des grandes zones de concentration de sites comme l’Ardèche, le Quercy ou le Périgord, c’était totalement inattendu !
À présent, avec le réchauffement climatique et la montée des eaux qui menace de la faire disparaître, un fac-similé est là pour garder la grotte ornée sous-marine dans la mémoire des hommes. La grotte Cosquer conserve une part de mystère, même si les recherches actuelles nous rendent plus proches des hommes et des femmes qui l’ont décorée.
Editions Ouest-France
Format 16.6 x 1.6 x 23.9 cm
32 pages
Hominides.com
Une invitation à visiter la grotte Cosquer, mais sans tenue d’homme grenouille ! Romain Pigeaud répond à toutes les questions que vous vous posez sur Cosquer… Origine, découverte, véracité, art pariétal, Romain Pigeaud aborde tous les sujets sur une trentaine de pages illustrées et pour tous les publics.
Une bonne initiation à la grotte Cosquer, en attendant d’aller visiter la réplique à Marseille !
C.R.
Sommaire de Cosquer la grotte inattendue
Avant-propos
Introduction
I Une aventure humaine
Encadré : Portraits de chercheurs
II. Pourquoi la grotte Cosquer est authentique
Encadré : Comment dater une grotte ornée
III. Autour de la grotte
Encadré : Les artistes de Cosquer ont-ils franchi le Rhône ?
IV. Sur les parois
Encadré : Des mains de femmes ?
V. Des artistes professionnels
Encadré : À la recherche du style de la grotte Cosquer
VI. Les mystères de la grotte Cosquer
Encadré : Qu’est-ce que le mondmilch ?
VII. Mode d’utilisation de la grotte
Encadré : Circuler sous terre
VIII. Pourquoi aller dans les grottes ?
IX. Un exploit technique et artistique : la reconstitution 3D et le fac-similé
Encadré : Les fac-similés de grottes ornées, une longue histoire
Conclusion : des recherches pleines d’avenir
Informations pratiques
Bibliographie
L’auteur de Cosquer la grotte inattendue
Romain Pigeaud est archéologue, docteur en préhistoire, spécialiste de l’art des cavernes. Il est chercheur associé à l’UMR 6566 « CReAAH » du CNRS, université de Rennes I, et au Centre de recherches sur les artset le langage (CRAL – UMR 8566 EHESS/CNRS). Derniers ouvrages :
- Lascaux : Histoire et archeologie d’un joyau Préhistorique (CNRS Editions) Parution novembre 2017
- Néandertal versus Cro-Magnon (Ouest France) illustration Eric Le Brun parution mai 2019
Un extrait de Cosquer la grotte inattendue
Pourquoi la grotte Cosquer est authentique ?
La découverte suscita au début la légitime méfiance des préhistoriens (nous avons l’habitude des faussaires. Ceux-ci nous jouent des tours depuis le XiXe siècle, au point qu’il fallut vingt ans pour que la communauté scientifique admette l’âge paléolithique des peintures d’Altamira). En mars 1992, le magazine Science & Vie titrait : « Une grotte bien ténébreuse. » Il se faisait l’écho de suspicions, de la part de spécialistes qui ne disposaient alors que de rares photos : comment se faisait-il que le niveau de la mer se soit arrêté pile au-dessous de deux chevaux peints : ne serait-ce pas la preuve qu’ils auraient été réalisés bien après la montée des eaux ? D’autres trouvaient les dessins peu habiles, d’autres encore pointaient des ressemblances troublantes avec les
peintures de Lascaux. Seul le préhistorien Michel Lorblanchet, auteur de réalisations expérimentales dans des cavités quercinoises, rappelait les difficultés logistiques qu’auraient rencontrées des faussaires pour réaliser autant de figures d’une telle qualité technique, sans attirer l’attention. Et puis, s’il s’agissait d’en tirer profit, pourquoi le faire sous l’eau, dans une grotte aussi difficile d’accès ? Cela ne tenait pas debout ! L’argument de l’isolement pouvait aussi se retourner : d’autres cavités restent à l’écart des grands centres pariétaux, telle Mayenne-Sciences en Mayenne.
Heureusement, les doutes ont fi ni par être balayés, d’abord par l’expertise de Jean Courtin : 1. – les tracés gravés sont patinés et recouverts de calcite, marque d’ancienneté1 ; 2. – aucune trace de pas récente n’était visible ; 3. – un foyer (d’éclairage ?) est également recouvert de calcite ; 4. – les grosses stalactites et stalagmites prouvent de manière incontestable que le sol de la grotte était autrefois émergé, car ces formations ne peuvent apparaître sous l’eau.
Ultime argument : les datations des peintures, une cinquantaine à présent, prouvent que la cavité fut fréquentée et décorée au Paléolithique récent, entre 32 500 et 19 000 ans avant le présent.