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Chimpanzés, mes frères de la forêt
Chimpanzés, mes frères de la forêt
Sabrina Krief, Stéphane Durand
Chloé Couturier (illustrations)
Sabrina Krief nous démontre qu’il faut sauver les chimpanzés et que nous pouvons jouer un rôle. |
Présentation de l’éditeur
Sabrina Krief nous convie à pénétrer dans l’intimité des seigneurs de la forêt africaine. Dotée d’une patience infinie, elle est parvenue à gagner la confiance de l’une des plus denses communautés de chimpanzés au monde, celle de Sebitoli, dans le parc national de Kibale, en Ouganda. Extraordinairement vivant grâce aux extraits de ses carnets de terrain, ce livre nous permet de vivre ses interminables attentes, ses doutes, ses peines, ses joies et ses découvertes. Au fil des années passées dans la forêt ougandaise, Sabrina a appris à identifier ces chimpanzés au premier coup d’œil, à percevoir leurs personnalités, leurs humeurs et leurs histoires de vie. Ils sont ses meilleurs guides pour mieux connaître la forêt équatoriale et en découvrir les secrets.
Sabrina nous fait également partager son indignation face à l’injustice sociale et environnementale qui touche autant les chimpanzés que les paysans qui vivent autour du parc national. Elle nous montre comment les chimpanzés parviennent à s’adapter à la présence croissante des humains sur leur territoire et combien les hommes pourraient, à leur tour, gagner à faire une place auprès d’eux à leurs frères de la forêt.
Hominides.com
Un ouvrage qui commence comme un roman d’aventures, mais qui, au fur et à mesure, devient un ouvrage d’observation éthologique et naturaliste.
C’est passionnant d’un bout à l’autre et l’on prend vite fait la cause pour nos cousins chimpanzés qui vivent avec des émotions et un comportement similaires aux nôtres. Avec l’auteur, nous découvrons que les chimpanzés utilisent des plantes pour se soigner, pratiquent l’entraide ou même créent des outils dans la vie courante.
Sabrina Krief n’intervient pas, elle reporte les faits et aborde bien sûr le côté obscur des relations hommes / chimpanzés. Si ces deux espèces cohabitent, l’une des deux, envahissante, rogne sur les forêts pour produire toujours plus de maïs, étend des pesticides et finalement réduit tout simplement l’espace vital de l’autre…
C’est un vrai livre – témoignage plein d’humanité et d’humilité qui ne peut que vous donner envie de défendre par tous les moyens ces frères primates.
C.R.
Collection Mondes Sauvages
Actes Sud
176 pages,
11 X 21 cm
Les auteurs de l’ouvrage Chimpanzés, mes frères de la forêt
Sabrina Krief, vétérinaire et professeure au Muséum national d’histoire naturelle, est spécialiste de l’automédication des grand singes. Ses travaux portent également sur l’effet des activités humaines sur le comportement et la survie de ces animaux. Elle a fondé en 2006 l’association Projet pour la conservation des grands singes.
Biologiste et ornithologue, Stéphane Durand participe comme coauteur et conseiller scientifique aux aventures cinématographiques de Jacques Perrin depuis 1997. En 2020, il rejoint les éditions Actes Sud après avoir créé la collection Mondes Sauvages. Il y anime le pôle Sciences, Nature et Société.
Sommaire de l’ouvrage Chimpanzés, mes frères de la forêt
Sommaire complet à venir… |
Un extrait de l’ouvrage Chimpanzés, mes frères de la forêt
“Le singe”.
“Le singe médecin”.
“Le singe, le plus proche parent de l’Homme”.
“Le singe, un homme comme les autres”.
Je suis enseignante-chercheuse au Muséum national d’Histoire naturelle et, au service de cette belle et vénérable institution, je tente de contribuer au mieux à ses cinq missions : enseignement et recherche, donc, mais également expertise, conservation et enrichissement des collections, et diffusion des connaissances auprès du public.
C’est dans le cadre de cette dernière tâche que des titres qui tournent autour “du” singe sans jamais essayer d’en capter l’essence propre m’ont été proposés pour des conférences, des articles, des chapitres de livres. Ils ont été adoptés parfois par les organisateurs ou les journalistes, malgré mes réponses argumentées pour tenter de les en dissuader…
“le singe”…, une expression qui me hérisse. Et parfois j’aimerais que ce soit aussi visible que chez mes frères de la forêt ougandaise, j’aimerais pouvoir doubler de volume grâce à la pilo-érection de ma fourrure et devenir très impressionnante. Mais sans être violente ni agressive. Comme eux, juste exprimer de façon bien visible que je suis irritée ! Peut-être serait-il plus facile alors de faire comprendre que… non, décidément, je ne travaille pas sur “le singe” !
Il existe encore aujourd’hui sur Terre plus de 500 espèces de primates, toutes différentes, toutes uniques.
Je ne sais pas qui serait “ce” singe, celui qu’on oppose à l’humain ou celui qui serait censé représenter nos origines, notre part d’animalité. Un hybride de babouin, de macaque, de ouistiti et de gorille vraisemblablement, ces primates connus du grand public. Un chimpanzé ?
Non, car la plupart des personnes interrogées ne citent que rarement notre plus proche parent. Trop proche de nous, trop dérangeant par ses expressions faciales et son comportement qui nous tendent un miroir troublant.
Je ne travaille pas sur les singes non plus. Les chimpanzés ne sont pas des objets, des modèles, des cobayes.
Ils l’ont été, trop longtemps, pour d’autres. Aujourd’hui, je considère que ce sont des partenaires de travail qui me révéleront qui ils sont, seulement s’ils le veulent.
Leur monde est inaccessible à la plupart des humains, même aux chercheurs, et seuls quelques rares privilégiés ont la chance de partager leur vie. Et je suis heureuse d’avoir parfois forcé le destin pour pénétrer leur univers. Ce sont eux mes guides, ils m’apprennent à mieux connaître la forêt africaine, à être attentive à des détails que j’aurais totalement ignorés sans eux.
Je travaille donc avec des chimpanzés. Et si cette vie m’enchante, c’est qu’elle fait aussi le bonheur de Jean-Michel, mon mari. Une immersion dans l’univers bouleversant et enchanteur des chimpanzés que nous avons partagée quand nous avions vingt-cinq ans et qui nous captive toujours autant, moi jumelles autour du cou, à l’affût de leurs étonnants comportements, et Jean-Michel captant avec ses photos des moments de vie, des expressions, des regards qui témoignent de leur intimité. Aujourd’hui, nous travaillons à Sebitoli, dans le parc national de Kibale, en Ouganda, avec une centaine de chimpanzés qui, pour la plupart, nous ont acceptés dans leur milieu de vie. Certains y sont encore réticents et nous tentons de ne pas trop nous imposer, juste de leur offrir le meilleur possible : une cohabitation harmonieuse en évitant les blessures et en réparant les offenses faites à leur territoire et à leur vie sociale. Hier, c’était à Kanyawara, à une vingtaine de kilomètres au sud de Sebitoli, dans ce même parc de Kibale, avec une autre communauté d’une cinquantaine d’individus dont je peux décrire le tempérament, la morphologie, l’allure de chacun et dont Jean-Michel garde précieusement les images.
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