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Avant nous le déluge !
Avant nous le déluge !
L’humanité et ses mythes
Jean-Loïc Le Quellec
Une déambulation dans les mythes qui accompagnent l’humanité. Comment ils émergent, se partagent, circulent. Un émerveillement de récits, dans le monde entier, depuis nos origines.
Editions du Détour
Présentation de l’éditeur
Depuis le début de l’humanité, nous inventons des récits, les mythes, pour mieux comprendre notre monde. Jean-Loïc Le Quellec les collecte, les étudie, les compare, à toute époque même la plus reculée, dans tout peuple, dans autant de langues que possible.
On explique l’universalité des mythes aujourd’hui par une transmission au fil des migrations. Cette diffusion n’est pas systématique, elle se fait ou pas, ou de différentes manières, dessinant ainsi les évolutions des peuples en une fabuleuse cartographie historique du monde.
Mythes cosmogniques ou héroïques, animaux mythiques (jusqu’à notre pangolin)… L’auteur nous emmène dans une histoire infinie, poétique, puissante, pour réfléchir au rôle des mythes dans notre humanité.
Ce tour du monde nous invite à nous détacher de notre perception européano-centrée, à revoir nos certitudes (mythiques elles aussi ?). Une lecture jouissive et éblouissante.
Editions du détour
264 pages
16 x 24 cm
L’auteur de Avant nous le déluge
Jean-Loic Le Quellec est anthropologue, directeur de recherche émérite au CNRS. Spécialiste des images rupestres, il étudie leurs aspects mythologiques
Sommaire de Avant nous le déluge
Table des matières
Mythe, mythique et mythomane
Recueillir les mythes: un long cheminement
L’anthropologie: qu’est-ce que c’est ?
Un pas de côté
Les collectes
Les difficultés du métier
Les mythes sont-ils intraduisibles ?
Une maladie du langage ?
Expliquer les mythes: une bien sinueuse histoire
De quelques monomanies
Pourquoi des mythologues ?
Mythologie et anthropologie:des sœurs jumelles ?
Grecs et sauvages, même combat!
Quelle distance ?
Croyance et incroyance
Du fétichiste au civilisé ?
Les Anglais sont-ils des sauvages ?
C’est çui qui l’dit qui l’est !
Drôle de mentalité !
Étudier les mythes
L’histoire des religions
Un faux universel
La religion
Et maintenant: le «fait religieux»
Une brève typologie des mythes
Où pousse la pensée sauvage ?
Bricolons donc!
Une brève histoire de l’aréologie
Quelques développements
Plonger au nord du monde
Zoom arrière
Projections et points de vue
Figurer le monde
Une hypothèse
Pourquoi trois ? (ou quatre)
Questions d’axiologie
Pourquoi des oiseaux ?
Pourquoi un sanglier ?
Quelle ménagerie !
Une pause archéologique
La diffusion des mythes
Terre-père et Ciel-mère
Une écologie des récits ?
L’anthropogonie
L’Émergence primordiale
Phylogramme, «mythe et mythe et cladogramme»
Encore les écotypes
Mythologie contemporaine
Le New Age.
Mythes scientifiques
Le chaînon manquant
Un fond de vérité
Une pluie d’explications
La «psychologisation» des mythes
Il y a déluge et déluge
Des déluges chinois
Mythes migratoires.
Actualité du catastrophisme
Archéologie et mythologie
Table des matières
Mythes politiques
Continuités et résurgences
Pour ne pas finir
Sources
Un extrait de Avant nous le déluge
… La recherche d’une bonne définition du mythe, la plus complète et la plus synthétique possible, est un exercice qui fut mille fois pratiqué depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Au IVe siècle, Aelius Théon d’Alexandrie, père de la célèbre Hypatie qui, dit-on, surpassa en savoir tous les philosophes de son temps, affirmait que le mythe «est un discours mensonger qui exprime la vérité en mages» (Progymnasmata, III). Ensuite, c’est une véritable «frénésie définitionnelle» qui s’est poursuivie jusqu’à nos jours. De nombreuses études conseillent de bien distinguer le mythe du conte, de l’épopée, de la légende et d’autres genres de la littérature orale, suivant une opération qui le constitue ipso facto comme genre littéraire; et bien des gens se sont appliqués à respecter ce type de distinction à la lettre, mais cette maniaquerie classificatrice n’a guère fait avancer notre compréhension du domaine. Au contraire, même. De ce point de vue, il en est ici de la mythologie comme de la poésie : l’une et l’autre dépassent toujours toute tentative de définition, et les définir n’aide en rien leur compréhension. Comme le disait Jean Guiart (1925-2019), pourtant spécialiste des mythologies océaniennes, «nous savons confusément ce qu’ils sont sans jamais pouvoir les définir». C’est pourquoi un auteur comme Lévi-Strauss, que l’on peut considérer comme le mythologue par excellence, a délaissé cet exercice, tant il lui semblait évident que tous les mythes du monde présentent un air de famille permettant de les reconnaître immédiatement. Et comme il l’explique dans l’ouverture de son cycle des Mythologiques, quiconque travaille sur les mythes «ne s’interdit pas de puiser dans les contes, les légendes, les Mythe, mythique et mythomane traditions pseudo-historiques, ni de faire largement appel aux cérémonies et aux rites»...