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Archéologie mode-emploi
Archéologie - Mode d'emploi Dominique Cliquet Orep Editions Collection : Archéologies normandes
Présentation de l’éditeur :
Cet ouvrage vous livre les clés pour comprendre le travail des archéologues dont la mission est de tenter de restituer « au plus juste » les conditions de vie des hommes du passé.
Dans cette « quête », pour ne pas dire cette enquête, diverses disciplines apportent leur précieux concours ; ce sont les sciences ou disciplines dites « connexes » de l’archéologie : sciences de la Terre, sciences naturelles, sciences physico-chimiques,
sciences et techniques et sciences de l’Homme. Elles permettent d’appréhender les milieux dans lesquels évoluaient hommes et animaux, les techniques mises en oeuvre pour l’élaboration de l’outillage et enfin, de resituer ces occupations dans le temps.
Cette recherche d’indices participe à la reconstitution du puzzle de l’histoire de nos lointains prédécesseurs, comme en témoigne l’étude conduite sur le site de Port-Racine, à Saint-Germain-des-Vaux, sur un gisement occupé par les néandertaliens durant le début de la dernière glaciation, il y a 70 000 ans
Orep Editions
Collection : Archéologies normandes
Format : 170 x 240 mm
48 pages
L’auteur, Dominique Cliquet
Après des études en histoire suivies à Caen, puis en histoire de l’art et archéologie à la Sorbonne,
Dominique Cliquet se consacre à l’étude des premiers peuplements du Grand-Ouest de la France (doctorat en ethnographie préhistorique sur le nord du Cotentin) et à la diffusion de cette connaissance : conservateur chargé de l’archéologie au musée d’Évreux de 1982 à 1998 et chargé de cours à l’École du Louvre depuis 1995. Paléolithicien et archéologue pratiquant le terrain, il anime un projet collectif de recherche intitulé « Les premiers hommes en Normandie » au sein du Service régional de l’Archéologie de Basse-Normandie (Ministère de la Culture) qu’il a rejoint en 1998.
Sommaire de « Archéologie mode d’emploi »
SOMMAIRE
PREFACE
VERS UNE ARCHEOLOGIE PREVENTIVE PROFESSIONNELLE
METHODES UTILISEES EN ARCHEOLOGIE
LES TECHNIQUES DE FOUILLES
LES TECHNIQUES « CLASSIQUES »
LES CAS PARTICULIERS
LA PROTECTION MATERIELLE DU SITE
TOPOGRAPHIE ET OCCUPATION DE L’ESPACE
POST-FOUILLE
EXPERIMENTATION
LES SCIENCES ET DISCIPLINES CONNEXES À L’ARCHEOLOGIE
SCIENCES DE LA TERRE
SCIENCES NATURELLES
SCIENCES PHYSICO-CHIMIQUES
SCIENCES DE L’HOMME
ETUDE DES SAVOIR-FAIRE TECHNOLOGIQUES
LES TECHNIQUES DE DATATION
CAS PRATIQUE : LE CHANTIER DE FOUILLES DE SAINT-GERMAIN-DES-VAUX
EN GUISE DE CONCLUSION
Un extrait du livre « Archéologie mode d’emploi «
TOPOGRAPHIE DE L’ESPACE ET OCCUPATION
L’analyse de l’occupation du territoire aux différentes périodes implique l’intégration des données environnementales de l’époque, notamment des données spatiales (topographie des lieux) et le recours à différentes méthodes de prospection (prospections pédestres, photographie aérienne) et à différentes méthodes de restitution (représentations 3D), fondées sur l’observation des vestiges, leur analyse et leur interprétation.
La constante évolution technologique des moyens d’investigation permet de mieux appréhender l’occupation de l’espace, de mieux repositionner les vestiges dans les couches sédimentaires et dans le paysage (relief, réseau hydrographique).
L’enregistrement topographique
L’enregistrement topographique peut s’effectuer avec différents outils. Parmi les plus performants et accessibles, figurent les tachéomètres dont le tachéomètre GPS. Ces appareils permettent l’enregistrement fin et géoréférencé (donc restituable dans l’espace à partir d’un fond cartographique) des structures et des objets au sein d’un niveau archéologique, d’une couche sédimentaire. La précision de l’enregistrement autorise une analyse fine de l’agencement des vestiges au sein d’un horizon archéologique participant de ce fait à l’analyse taphonomique du gisement. La taphonomie évalue les modifications d’ordre naturel ou liées aux activités humaines entre le moment où le sol a été abandonné et le moment où les archéologues le remettent au jour.
A une plus grande échelle, ces enregistrements géo-référencés permettent l’analyse de l’agencement des espaces structurés (bâtiments, villages, villes) par rapport aux contraintes du relief et des réseaux naturels (cours d’eau, par exemple).
Ces relevés participent largement aux restitutions 3D de grottes, de bâtiments, de villes …
Les vues aériennes
La photographie aérienne est à la fois un moyen de prospection, et d’appréhension des traits structurants du paysage (reliefs, formations superficielles, vallées, etc.)
Rappelons pour mémoire que la photographie aérienne permet de déceler des anomalies de pousse des végétaux dues à l’histoire du soussol. Ainsi, une maçonnerie importante en milieux limoneux des grandes plaines céréalières se traduit par un déficit de pousse et une coloration plus « jaune» des végétaux, du fait d’une moindre épaisseur de terre végétale pour l’enracinement et une humidité moins importante du sol, alors qu’un fossé comblé de niveaux d’occupations riches en matières organiques, se matérialise par des céréales plus vertes et plus hautes, en raison d’un sol plus riche, plus profond et davantage humide.
La restitution 3D
La représentation 3D est maintenant classique en « archéologie du bâti ». Elle permet de restituer les élévations à partir des éléments architecturaux et des maçonneries, rencontrés sur les gisements. De nombreuses émissions télévisées nous ont fait la visite de tel palais ou de tel temple. Cependant, cette technique est aussi utilisée pour les périodes plus anciennes afin de matérialiser les niveaux archéologiques par rapport aux traits structurants du relief et d’interroger la documentation en fonction des questions que l’archéologue est susceptible de se poser. Par exemple, il est possible de positionner dans l’espace d’un campement préhistorique, tous les silex taillés provenant d’un même bloc de matière première. Cette interrogation permet de mieux comprendre comment les hommes préhistoriques ont procédé pour la taille (technologie lithique) et l’utilisation de leur outillage, de circonscrire des aires d’activités (travail du bois, des peaux, de boucherie, etc.), donc de mieux appréhender la manière dont vivaient ces populations (ethnoarchéologie).