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Album de famille
Album de famille La grande histoire de nos ancêtres de Guido Barbujani Albin Michel
Présentation de l’éditeur :
Le visage de ceux qui nous ont précédés raconte une histoire : la nôtre. Aujourd’hui, grâce aux archéologues et paléontologues qui ont reconstitué avec patience les squelettes de nos ancêtres, et grâce aux généticiens qui ont étudié leur ADN, des artistes ont pu recréer les traits des premiers hommes, de Lucy à la momie Ötzi en passant par Néandertal.
À travers quinze visages, le généticien italien Guido Barbujani raconte la vie quotidienne de ces hommes et femmes. Il retrace pour chacun leur parcours, leur origine, le monde dont ils sont issus, leurs migrations… jusqu’à la découverte de leur sépulture. Au fil des récits, nous comprenons qui nous sommes et à quel point nous sommes proches de nos ancêtres dans cette longue chaîne généalogique émergeant du fond des temps.
Album de famille
368 pages
23 euros
Hominides.com
Le généticien Guido Barbujani rythme son ouvrage sur 15 reconstructions d’hominidés effectuées par des plasticiens comme les frères Kennis (en majorité) ou les ateliers Elisabeth Daynes. A chaque reconstitution correspond un chapitre décrivant la découverte du (ou des) fossile(s) et son mode de vie imaginé par le scientifique. Une partie de ces chapitre est consacrée à une thématique génétique, pas forcément en rapport direct avec l’hominidé choisi.
Ce livre destiné au grand public présente des hominidés dont la découverte a été exceptionnelle, soit par le lieux géographique, soit par les circonstances, soit par l’état des ossements… Du coup on ne sait pas pourquoi des « célébrités » comme Homo luzonensis ou Homo naledi n’ont pas droit à un chapitre : ils ont pourtant été découverte respectivement en 2019 et 2015.
L’auteur, utilisant le ton d’une conversation avec son lecteurs est toutefois obligé d’employer régulièrement des termes assez techniques (c’est quand même un généticien !) qui rendent certains paragraphes difficiles à lire. Ceci est également compliqué par la longueur d’un trop grand nombre de phrases (souvent plus de 60 mots ! ) qui enchainent les idées, les remarques et noient le lecteur, même passionné.
Les idées de l’auteur et les hypothèses sont le plus souvent argumentées et Guido Barbujani nous fait même part de ses doutes ce qui rend le personnage très sympathique.
N’ayant pas lu l’ouvrage en italien il n’est pas possible de savoir si les problèmes de lecture viennent de la traduction ou si le texte était aussi compliqué dans la langue d’Umberto Eco !
C.R.
L’auteur, Guido Barbujani
Guido Barbujani est généticien des populations, biologiste de l’évolution et professeur de génétique à l’université de Ferrare.
Sommaire de « Album de famille »
Sommaire
Protase et invocation
I. Lucy il y a 3,3 millions d’années – Sur ses deux jambes : Australopithecus afarensis
II. Le garcon du Turkana, il y 1,6 million d’années – A deux mains : Homo ergaster
III. Dmanissi 2, il ya 1,! million d’années – Là-haut dans le Caucase : Homo georgicus
IV. Trinil, il y a 500 000 ans Loin là-bas, en Asie, le feu – Homo erectus
V. L’homme de Steinheim, il y a 350 000 ans – Un jungle généalogique : Homo heidelbergensis
VI. Feldhofer, il y a 40 000 ans – Un monsieur à l’ancienne : Homo neandertalensis
VII. L’Homme d’Altamura, il y a 150 000 ans – L’homme dans la stalactite : Homo neandertalensis
VIII. L’Eve mitochondriale il y a 200 000 ans – La grand mère de toutes les grand-mères : Homo sapiens
IX. Oas 2, il y a 37 000 ans – Des métis : Homo Sapiens
X. Flo, il y a 60 000 ans – Des êtres humains minuscules : Homo floresiensis
XI. La femme de l’abri de CAp Blanc, il y a 15 000 ans – L’art des dents de sagesse : Homo sapiens
XII. Luzia, il y a 11 500 ans – Les Amériques : Homo sapiens
XIII L’Homme de Cheddar, il y a 10 000 ans – Des européens à la peau sombre : Homo sapiens
XIV Ötzi il y a 5 200 ans – Du pain, du vin et du lait : Homo sapiens
XV. Charles Darwin, il y a 200 ans – Décrire, classer, comprendre : Homo sapiens
Remerciements
Un extrait du livre « Album de famille »
Le garçon du Turkana, il y a 1,6 million d’années
A deux mains : Homo ergaster
Connu sous le nom de garcon du Turkana, découvert en 1984 par Kamoya Kimeu sur les rives de la Nariokotome, une rivière proche du lac Turkana, au Kenya
Le lac Turkana, de même que les sites mentionnés au chapitre précédent, se trouve dans la vallée du Grand Rift. En venant du sud, la route aboutit au village des El-Molo, un millier de personnes qui pratiquaient traditionnellement la pêche mais qui semblent maintenant vivre surtout de l’aumône des touristes. Les enfants y sont très gentils et vous prennent par la main pour vous conduire à un promontoire, d’où l’on aperçoit, en bas, des crocodiles. Lorsque j’y suis allé, l’un de ces enfants portait un tee-shirt délavé sur lequel était imprimée la carte du lac de Garde et de sa région, et qui lui avait été donné par Dieu sait qui ; il a ri quand, quelques centimètres plus loin sur sa poitrine, je lui ai indiqué Padoue, la ville dont je venais. Le lac Turkana se situe plus ou moins à mi-chemin entre Laetoli, où cinq australopithèques ont laissé des traces de leur passage, et Hadar, où Donald Johanson a retrouvé les restes de Lucy. Mais ici, les restes de nos ancêtres sont plus récents, et cela se voit. Comparé à Lucy, le garçon du Turkana nous apparaît d’emblée plus humain, malgré ses arcades sourcilières très saillantes et l’absence de menton en bas de son visage. Et de fait, nous le classons déjà dans le même genre que nous, le genre Homo : peut-être à cause du bâton qu’il porte sur ses épaules, ou peut-être encore parce que son visage et sa poitrine sont glabres. À vrai dire, nous en sommes réduits à imaginer son degré de pilosité : pour ce détail comme pour tant d’autres, les jumeaux Adrie et Alfons Kennis ont dû faire appel à leur imagination. Le parti pris de ces deux artistes n’est cependant pas privé de fondement, car il ne fait aucun doute qu’au terme d’un processus de plusieurs millions d’années,nous avons perdu nos poils au point de devenir ce que Desmond Morris a appelé des « singes nus ». Quant à l’explication de ce phénomène, les avis sont partagés. Selon certains, il serait lié à une meilleure régulation de notre température corporelle. Selon d’autres, il serait en rapport avec des motifs d’ordre esthétique. Les deux hypothèses ne sont d’ailleurs pas incompatibles, comme nous le verrons plus loin. Pour le moment, il faut nous occuper de nos mains...
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