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L’espérance de vue humaine en hausse depuis la préhistoire
Un homme moderne de 72 ans a une espérance de vie comparable à celle d’un chasseur-cueilleur de 30 ans il y a 10 000 ans…
L’étude entre l’homme d’aujourd’hui et ses lointains ancêtres
C’est une équipe de l’institut Max Planck (Allemagne) qui a étudié l’espérance de vie de différents groupes d’humains (du passé et d’aujourd’hui) et de chimpanzés. Les résultats de l’étude ont été publiés dans les PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) le 19 octobre 2012 par Oskar Burger, Annette Baudisch et James W. Vaupel.
Le constat : une espérance de vie plus longue pour l’espèce humaine…
Les chercheurs indiquent que les hommes modernes survivent beaucoup plus longtemps que leurs « parents » les plus proches, les chimpanzés. Ces derniers vivent rarement, à l’état sauvage, plus de 50 ans.
De même les rares peuplades de chasseurs-cueilleurs encore présentes sur terre présentent une espérance de vie à la naissance deux fois supérieure à celle des chimpanzés sauvages.
Il faut noter que ces peuples de chasseurs-cueilleurs actuels ne bénéficient pourtant pas ni d’une nutrition régulière et contrôlée, ni de soins médicaux comme dans les pays industrialisés.
Quel élément fait la différence entre les grands singes et l’homme ?
La question est de savoir ce qui a changé depuis la séparation de l’espèce humaine de la branches des grands singes il y a entre 8 et 9 millions d’années ? Vivons-nous plus, principalement en raison de changements dans nos modes de vie ou en raison de mutations génétiques c’est à dire par le processus d’évolution ?
Pour comprendre ces différences les scientifiques ont comparé les taux de mortalité dans les pays industrialisés de ceux des groupes de chasseurs-cueilleurs actuels, dont les modes de vie sont relativement identiques à ceux des ancêtres de l’homme au Paléolithique, les Cro-magnons.
Les chercheurs ont constaté que le taux de mortalité chez les plus jeunes, pendant les premières décennies de la vie est environ 200 fois plus faible chez les populations du monde industrialisé que dans l’ensemble des groupes de chasseurs-cueilleurs d’aujourd’hui.
«Nous avons un écart du taux de mortalité plus important entre l’homme moderne (des pays industrialisés) et les chasseurs-cueilleurs qu’il n’y en a entre les chasseurs-cueilleurs et les chimpanzés », a déclaré l’anthropologue Oskar Burger.
La hausse rapide la longévité, une rupture récente
Pour la longévité humaine, la vie moderne a donc un impact beaucoup plus important que l’ensemble des évolutions (ou mutations génétiques) qui se sont accumulés pendant des milliers d’années. Selon l’étude, la plupart des changements dans les taux de mortalité ont eu lieu depuis les années 1900, en seulement 4 ou 5 des 8000 générations humaines qui se sont succédé.
Le professeur Burger déclare « Le nombre des améliorations apportées au cours du siècle dernier est beaucoup, beaucoup plus élevé que les améliorations apportées au cours de l’histoire évolutive entre les chimpanzés et les humains ». Il indique également que « le fait que les populations industrialisées ayant un accès facilité à la nourriture, les vêtements, le logement et la médecine puissent vivre plus longtemps et avoir des niveaux de mortalité plus bas, n’est pas surprenant du tout ».
Une adaptation rapide avantageuse… jusqu’à quand ?
Il est encore difficile de comprendre pourquoi la durée de vie humaine semble si sensible aux changements externes, de l’environnement. « La recherche devrait essayer de comprendre à quel point les changements dans l’environnement et mode de vie ont conduisent à ces augmentations remarquables de la longévité humaine», a déclaré le biologiste Caleb Finch (Université de Californie du Sud). « Il y a un grand nombre de mécanismes biologiques qui devront être étudiés ».
Si la pénicilline a été un facteur important de l’augmentation de la durée de vie humaine, la récente augmentation de « l’épidémie » d’obésité, ou les changements climatiques qui s’annoncent, mettront à rude épreuve la capacité humaine d’adaptation.
C.R.
Sources :
PNAS
National Geographic
Photo : Le crâne de l’homme de Cro-Magnon dit Le vieillard du fait qu’il était partiellement édenté. Il n’avait que 40 ans !