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La vie au grand air ! Il y a 23 475 ans : chroniques solutréennes
La vie au grand air !
Il y a 23 475 ans : chroniques solutréennes
Les groupes d’Homo sapiens au Solutréen
Exposition temporaire du 12 octobre 2024 au 12 mai 2025
Musée national de Préhistoire Les Eyzies
Plantons le décor… Il y a 23 000 ans l’Europe est recouverte d’une steppe froide. Quelques forêts sont toujours présentes mais elles sont rares… Au milieu de ces plaines glacées des clans nomades se déplacent, ils vivent de la chasse mais également de cueillette.
Ces sociétés humaines que l’on connait principalement pour leur productions de pierres taillées ont également tout un artisanat qui donne une identité forte à ces groupes humains. Parallèlement aux fameuses « feuilles de laurier » typique du Solutréen, les clans travaillent la pierre pour réaliser des armes spécifiques comme les pointes à cran, ils sculptent l’os pour réaliser des armes comme les harpons ou des superbes éléments de parures.
Ce sont des groupes regroupant plusieurs familles qui s’installent en campements… Ils ont une culture, des pratiques, des techniques qui leur sont propres… Cette exposition tente de retrouver le mode de vie, l’organisation sociale et les habitudes de ces femmes et de ces hommes qui vivaient il y a 23 475 ans…
Hominides.com
Une très bonne idée cette exposition sur le Solutréen. En effet c’est une période qui n’est pas souvent mise en avant dans les expositions. Une autre volonté est de présenter des pièces qui sont rarement exposées au public. On pourra parfois regretter la disposition des spots disposés derrière le visiteur pour éclairer certaines pièces.
L’harmonie des couleurs (bleu-vert) des vitrines et des panneaux permet de repérer facilement les éléments qui font partie ou pas de l’exposition temporaire. Ce code couleur est très pratique pour se repérer dans le musée.
Une exposition riche avec un nombre incroyable d’artefacts présentés qui permettent de mieux imaginer la vie nomade au Solutréen.
C.R.
Une exposition temporaire qui envahit toutes les salles du Musée !
Pour la première fois une exposition temporaire du MNP sort de la salle prévue à cet effet et rebondit de salles en salles dans tout le musée (et même en dehors des murs !).
Au coeur du dispositif : la salle d’exposition temporaire
Sous forme d’approches thématiques dans la salle d’exposition temporaire, avec la présentation de pièces exceptionnelles : les célèbres “feuilles de Volgu”, un bloc orné du Roc de Sers, des objets de parures en ivoire,…un parcours en énigmes à destination des familles viennent accompagner les visiteurs.
Bloc aux bouquetins affrontés. L’art sculpté du Roc de Sers (Sers, Charente) Calcaire. MAN80208 La sculpture en bas-relief présente une scène animée de combat entre deux bouquetins mâles. Ce bloc faisait autrefois partie d’une frise pariétale effondrée, dont treize blocs subsistent. Abri du Roc-de-Sers (Sers, Charente), série L. Henri-Martin Musée d’Archéologie nationale – Domaine de Saint-Germain-en-Laye Photo Kroko pour Hominides.com | Foyer solutréen du Cuzoul de Vers (Lot) Couche 31, Fouilles Jean Clottes et Jean-Pierre Giraud Moulage réalisé par Françoise Chavignier Cette grande structure de combustion, creusée en cuvette et garnie de pierres et galets chauffés témoigne de plusieurs utilisations. Ce foyer était un élément central de l’organisation des activités dans cet abri-sous-roche, en bord du Lot, occupé à de multiples reprises au Solutréen (puis au Badegoulien). Photo Kroko pour Hominides.com |
Les feuilles de laurier, le solutréen « Prestige »
En 1874, la découverte fortuite des « lames » de Volgu (Saône-et-Loire) marque le début de la renommée à la fois du Solutréen et des feuilles de laurier. Celles de Volgu restent exceptionnelles par leurs dimensions et leur finesse d’exécution. Très tôt, elles ont été perçues comme des chefs-d’œuvre à la fonction sans doute plus symbolique que pratique.
Lames de Voglu
Photo Kroko pour Hominides.com
Photo Neekoo pour Hominides.com
Armes et outils du Solutréen
Les activité du campement étaient principalement tournées vers l’acquisition de nourriture ce qui à cette époque concernait la chasse. Il fallait des armes pour chasser, des outils pour extraire et découper la viande. Mais la bête n’avait pas tout donné : le solutréen pouvait encore utiliser les os, les bois, les tendons, les peaux… Les proies de choix étaient le cheval et le renne mais l’opportunités pouvaient varier le menu : aurochs, bouquetins ou bisons…
Voir La chasse à la préhistoire
9 pointes de pointes à cran 7 bases de pointes à cran 4 pointes à cran entière – Photo Kroko pour Hominides.com
Un gattoir sur lame retouchée et deux gattoirs sur lame, silex,
Le Pech de la Boissière (Carsac, Dordogne), série E. Peyrony
Photo Kroko pour Hominides.com
MNP1932-2-282 et MNP1932-2-283
Le Fourneau-du-Diable (Bourdeilles, Dordogne), série Peyrony
Photo kroko pour Hominisdes.com
Des innovations solutréennes ?
Il n’est pas forcément facile d’attribuer une nouvelle technique à une époque spécifique. Un objet a peut existé auparavant mais sans laisser de vestiges ou tout simplement parce qu’il était réalisé dans une matière périssable. Parmi les plus significatives le propulseur et l’aiguille à chas sont le plus souvent présentées. On a également retrouvé, sur plusieurs sites des traces de pierres ou de minéraux ayant subi une cuisson pour renforcer l’objet ou en changer la couleur.
Voir Les vétements de la préhistoire
Combe Saunière (Sarliac-sur-l’Isle, Dordogne), fouille J.M. Geneste Photo Kroko pour Hominides.com
Photo kroko pour Hominisdes.com
L’art au Solutréen
En grotte, abri ou plein air, sur blocs ou petits objets : l’art au Solutréen
Ces manifestations artistiques se retrouvent a la fois en grotte, en abri ou en plein air, sur des parois. des blocs ou sur de petits objets. Il est toutefois difficile de parler d’un art qui serait propre au Solutreen, en particulier pour l’art pariétal et les blocs ornes.
Voir Art mobilier
Vallée de l’Erve
Photo Kroko pour Hominides.com
A gauche cervidé complet, à droite avant-train de cervidé
Photo Kroko pour Hominides;com
Pech de la Boissière (Carsac, Dordogne), série E. Peyrony – Photo Neekoo pour Hominides.com
Photo Kroko pour Hominides.com
Découverts dans plusieurs sites du Sud-Ouest de la France ces petits galets brillants, souvent trouvés par lots, ont longtemps intrigué les archéologues. Les nombreuses stries très fines que l’on voit à leur surface sont le résultat d’un polissage intentionnel ou lié à un transport dans un petit sac en cuir.
Photo Kroko pour Hominides.com
Parures du Solutréen
Pour les parures du Solutréen c’est l’os et l’ivoire qui sont le plus utilisés. Le travail est impressionnant de finesse et de précision. Cette minutie devait conférer à ces artefacts une grande valeur pour son ou sa propriétaire.
Voir Parures et bijoux de la préhistoire
L’os hyoide est situé entre le larynx et la base de la langue, Combe Saunière (Sarliac-sur-l’isle, Dordogne), fouille J.-M. Geneste Photo Kroko pour Hominides.com
Le Placard (Vilhonneur, Charente), série de Maret
Photo Neekoo pour Hominides.com
Os cranté, os façonné, cranté et strié (Fourneau du Diable), Perle e,n Ivoire de Mammouth, Pendeloque en ivoire, Epingle crantée (Jean-Blancs) Photo Kroko pour Hominides.com
De rares restes humains solutréens
Découverts en 2008 les restes d’un Homme Anatomiquement Moderne (HAM) ont été mis au jour sur le site du Piage. En tout ce sont 24 morceaux de voute crânienne et 13 dents dont une trouvée à part.
Pour Bruno Maureille « il s‘agit d’un jeune adulte qui ne montre aucune atteinte pathologique. Un os de cette voûte crânienne et une dent ont été directement datés au carbone 14, attribuant au fossile un âge solutréen (il y a environ 23 500 ans avant le présent).«
Le Piage attribuables au Solutréen
Photo Neekoo pour Hominides.com
Photo Neekoo pour Hominides.com
L’exposition « déborde » sur les salles d’exposition permanentes
L’exposition sort de son cadre et se propage dans les autres espaces du musée. De grand panneaux d’illustration réalisés par Gilles Tosselo donnent une vision des paysages et de l’environnement au Solutréen.
Plusieurs sites sont ainsi présentés avec les artefacts qui y ont été retrouvés. Au milieu des collections permanentes retrouvez les sites spécifiques : l’habitat de Fariseu (Vallée du Côa) au Portugal, Laugerie-haute, Combe-Saunière, la Doline de Cantalouette ou le Fourneau-du Diable récemment réétudiés.
Fouilles sous la direction de Laurent Bourguignon
Photo Kroko pour Hominides.com
(vallée du Côa) au Solutréen
encres, plume et infographie Gilles Tosello, 2024
Photo Kroko pour Hominides.com
Photo Kroko pour Hominides.com
La terrasse de la salle d’exposition du MNP est également investie
Et avec des propositions de restitutions d’habitats nomades en extérieur (terrasse de la salle d’exposition et terrasse du musée).
Exposition « La vie au grand air ! Il y a 23 475 ans : chroniques solutréennes » en pratique :
du 12 octobre 2024 au 12 mai 2025
Horaires
Juillet et août : de 9h30 à 18h30, ouvert tous les jours.
Septembre : de 9h30 à 18h, fermé le mardi.
Octobre à mai : de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h30, fermé le mardi.
Dernière entrée 45 minutes avant chaque horaire de fermeture
Accès libre à l’exposition temporaire après acquittement du droit d’entrée aux collections permanentes du Musée.
Tarif :
Plein tarif : 6 € ; tarif réduit : 4,50 €
Gratuit pour les moins de 26 ans (ressortissants de l’UE ou en long séjour dans l’UE) et pour tous les publics le premier dimanche du mois.
Lieu de l’exposition :
Musée National de Préhistoire des Eyzies
1, rue du Musée 24620 Les Eyzies-de-Tayac
Information et réservation :
Tél : 05 53 06 45 65
reservation.prehistoire@culture.gouv.fr
www.musee-prehistoire.fr
Site officiel
Bertrand Roussel