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La Somme des Préhistoires
Exposition temporaire La Somme des Préhistoires
du 23 mars au 3 novembre 2024
Un territoire, notre histoire
Musée de Picardie
Amiens
C’est à un voyage dans les Préhistoires qu’invite cette exposition : celles qu’écrivent les spécialistes au fil de leurs recherches et celles que chacun de nous s’imagine, à tort ou à raison. Partant d’un imaginaire commun, le public progresse de découverte en découverte pour reconstituer un discours intégrant les
savoirs les plus actuels.
Notre ambition ? Que chaque visiteur sortant de l’exposition rapporte avec lui un nouvel univers mental autour de la Préhistoire s’appuyant sur les témoins sensibles que révèle la Somme.
Hominides.com
La Somme a été une très riche région de découvertes préhistoriques avec notamment le « premier préhistorien » Jacques Boucher de Perthes. Les sites, datés jusqu’à – 670 000 ans se sont multipliées montrant les occupation successives d’Homo heidelbergensis, d’Homo néandertalensis et des premiers Homo sapiens. La Somme est une véritable vitrine de toutes les périodes préhistoriques depuis près de 700 000 ans. Après une explication des débuts de la science préhistorique l’exposition montre de nombreux site importants de la région comme La Chaussée-Tirancourt, Abbeville et Amiens-Renancourt 1…
C’est dans ce dernier gisement que, depuis 2014, les archéologues ont exhumés de nombreuses statuettes féminines qui sont souvent appelées des Vénus…
La faune, l’histoire, le climat, les sites archéologiques… vous allez tout savoir sur les préhistoires de la Somme !
C.R.
Cette exposition convient parfaitement aux plus jeunes…
À chacun sa Préhistoire ? – Première étape du parcours
Dès la reconnaissance de la Préhistoire, autour de 1859, la société s’empare des découvertes et des théories scientifiques pour les mettre en images ou en mots. Depuis, le formidable élan créatif que fait naître cette histoire ancienne de l’Homme continue d’agir. Hier comme aujourd’hui, ces oeuvres se révèlent ancrées dans la société et les représentations de leur temps. Et si la Préhistoire parlait d’abord de nous ?
Exposition La Somme des préhistoires – Musée de Picardie – Amiens Photo Kroko pour Hominides.com
Le temps de l’établissement d’une science – Entrée dans l’histoire de la préhistoire
Dans la Somme, les découvertes préhistoriques sont avant tout liées au développement économique et industriel : chemin de fer et croissance des villes suscitent l’ouverture de carrières qui livrent ossements fossiles et pierres taillées. Amiens, les quartiers de Saint-Acheul et Montières, ainsi qu’Abbeville et le quartier Menchecourt, lieux d’exploitation de carrières, ont ainsi joué un rôle déterminant.
Le 15 septembre 1859, le géologue britannique Charles Lyell annonce reconnaître comme valables les indices qui ont été apportés de l’existence de l’Homme en des temps antéhistoriques, en particulier par Jacques Boucher de Perthes oeuvrant à Abbeville. La Préhistoire comme période est reconnue. Avec elle naît la discipline scientifique qu’est la préhistoire, définie comme la science de l’Homme avant l’histoire, mais cette naissance est mouvementée car sa construction bouleverse l’ordre établi. La préhistoire doit se faire une place.
– Photo Kroko pour Hominides.com
Étudier la Préhistoire aujourd’hui – une discipline structurée à la pointe de la technologie
Depuis les premières trouvailles du XIXe siècle, les recherches en préhistoire se sont transformées. Conditions des découvertes, méthodes de fouilles et modalités d’analyse sont aujourd’hui le fruit du travail en commun d’équipes pluridisciplinaires.
Les questions actuelles sont aussi bien différentes. Dans la Somme, l’étude de la succession des climats sur le dernier millénaire est au coeur de l’attention grâce au système des terrasses formées par le fleuve creusant son lit, de périodes glaciaires en périodes tempérées.
Le site d’Amiens-Renancourt 1 – le gisement miracle
Jusqu’aux années 2010, on connaissait mal le Paléolithique supérieur dans le nord de la France.
Le site d’Amiens-Renancourt 1, fouillé de 2014 à 2023 est venu écrire une nouvelle tranche de préhistoire dans la région.
Amiens-Renancourt 1, c’est un campement gravettien datant de 23 000 ans, ou ont été découvert des silex taillés, des ossements d’animaux, des outils en os et ivoire de mammouth mais également et c’est exceptionnel des éléments de parure et surtout plus de 15 statuettes féminines (ou morceaux de statuettes !) en craie.
A droite la Venus d’Amiens-Renancourt découverte en 2014. Elle est datée de – 23 000 ans (culture du Gravettien). Haute de 12 cm c’est la plus grande des statuettes découverte sur le site.
Photo Neekoo pour Hominides.com
Pour aller plus loin sur la Préhistoire dans la Somme
La Somme des Préhistoires Catalogue de l’exposition Au fil d’un voyage de 670 000 ans à travers la Préhistoire et jusqu’à nos jours, on découvrira que non seulement la discipline est née dans la Somme, mais encore que ce territoire est encore aujourd’hui un lieu de référence pour qui veut comprendre les Hommes préhistoriques. Cette exposition présentera les découvertes archéologiques les plus actuelles et en particulier l’exceptionnel ensemble de statuettes d’Amiens Renancourt. Enfin, en mettant en valeur les questionnements des scientifiques, le parcours nous invitera tous à réétudier nos propres a priori sur cette période. Et si la Préhistoire ne parlait que de nous ? | |
En savoir plus sur la Somme des Préhistoire, le catalogue de l’exposition |
A lire également
2014 Renancourt : une vénus datée de – 23 000 ans
2022 Les exceptionelles statuettes féminines gravetiennes d’Amiens-Renancourt 1
2022 Conférence Le gisement gravettien d’Amiens-Renancourt 1, lieu de fabrication de statuettes paléolithiques
Exposition « La Somme des préhistoires » en pratique
du 23 mars au 3 novembre 2024
Horaires
Ouverture tous les jours
sauf les lundis et les 25 décembre, 1er janvier et 1er mai
de 9h30 à 18h du mardi au vendredi
de 11h à 18h les week-end
Tarif :
Exposition temporaire La Somme des Préhistoires et Musée
Plein Tarif : 9.00 €
Tarif réduit : 5.00 €
Enfants de 8 à 18 ans, étudiants, enseignants, familles nombreuses (3 enfants et plus), personnes de plus de 60 ans, accompagnateurs de personnes en situation de handicap.
Lieu de l’exposition La Somme des Préhistoires :
Musée de Picardie
2, rue Puvis de Chavannes
80000 Amiens
Tél. 03 22 97 14 00
museedepicardie@amiens-metropole.com
Les gisements des sites Africains voisins de Hadar et de Gona comme les nombreux autres de la Rift Valley ont livré de nouvelles espèces ancestrales et des outils de pierre très archaïques dits de mode 1, faits de galets fracturés alors que les outils de l’Homo erectus de Tautavel (450 000 ans) appartiennent à un ensemble culturel plus récent de mode 2, celui de l’acheuléen.
“C’est parce que l’homme est devenu chasseur qu’il s’est mis à fabriquer des bifaces les grossiers « choppers » n’étaient bons qu’à désarticuler les
carcasses, et les petits éclats de silex à racler les lambeaux de viande attachés à l’os. Le biface, lui, permet de tuer, dépecer et mettre en quartiers les animaux”. Un changement de mode de vie qui a donné un coup d’accélérateur à l’évolution anatomique de l’homme… Le biface, appelé Abbevillien par l’abbé Breuil a pris le nom d’Acheuléen, est l’outil
caractéristique reconnu par Boucher de Perthes, dont l’ancienneté remonte à 1,7 million d’années en Afrique mais seulement 700.000 ans en Europe. https://www.academia.edu/39463191/L_Homo_Erectus_de_Tautavel_et_la_recherche_arch%C3%A9ologique_de_nos_origines
1974-2024 L’Australopithèque Lucy /Yves Coppens et le Mammouth
En 1957 le professeur Lehman, directeur du laboratoire de Paléontologie du Muséum national d’Histoire naturelle, demanda à Yves Coppens d’achever le montage de ce mammouth. Le spécimen fut présenté dans l’exposition L’Évolution des Vertébrés et l’Origine de l’Homme. Yves Coppens s’intéresse alors à l’évolution des dents fossiles des éléphants et fait des recherches à propos des sites paléontologiques qui regroupent des vertébrés et notamment – éléphants, rhinocéros, chevaux, hippopotames, gros carnivores et homininés.
Ses débuts en Ethiopie se situent au sud de l’Omo dans les années 1960 et il propose alors « l’événement (H)Omo » qui rend compte de l’émergence simultanée des espèces Paranthropus et Homo qui suivent un changement climatique qui partage la savane à herbes hautes. de la steppe à herbes courtes.
Quelques années plus tard, le géologue français Maurice Taieb voyageait le long de la vallée du Rift en Éthiopie et observait des fossiles d’animaux à la surface dans une zone appelée Hadar. Il demande à Yves Coppens d’examiner une molaire d’éléphant de Hadar et l’invite, ainsi que Raymonde Bonnefille qui travaille dans la vallée de l’Omo avec Donald Johanson, à venir rechercher dans l’Afar d’autres fossiles dans leur domaine paléontologique. Le gouvernement éthiopien leur a accordé les permis et ils se sont rendus à Hadar au début des années 1970.
Un deuxième événement paléoanthropologique majeur en Éthiopie a eu lieu lors de leur saison sur le terrain, en 1974, lorsqu’ils ont découvert Lucy Australopithecus afarensis datée de 3,2 millions d’années.
Le mammouth de 1957, qui a ouvert le chemin d’Yves Coppens vers l’Afrique, est actuellement visible à Amiens du 23 mars au 3 novembre 2024- Musée de Picardie – https://lnkd.in/duUscSQD
Références:
-Coppens, Y. Le Mammouth de l’Atrikanova (Sibérie), Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, 2e série, 1958, 30 (4), pp. 402-406
https://lnkd.in/dYChJkNh
-Yves Coppens, l’Evolution et Mozart. Available from: https://lnkd.in/dN7wwDjk [accessed Apr 21 2024],