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La plus ancienne trace d’art préhistorique en Australie : moins 28 000 ans
Australie – Dans le cadre d’un programme australo-français, des chercheurs australiens ont mis au jour, puis daté, un dessin paléolithique provenant d’un site du nord de l’Australie. Son âge de 28 000 ans fait de cette pièce la plus ancienne œuvre rupestre connue du pays, comme l’expliquent les scientifiques sur le site de l’Université du Queensland.
La découverte
En juin 2011, le Pr Bryce Barker, archéologue à l’Université du Queensland du Sud (Australie), effectue des fouilles sur le site paléolithique nommé Narwala Gabarnmang, un abri sous roche situé en terre d’Arnhem (Territoire du Nord, Australie). Quelques mois plus tard, examinant en laboratoire les échantillons qu’il a prélevés dans des couches relativement anciennes du gisement, il découvre, sur un petit bloc de granit, un dessin réalisé au charbon de bois – un matériau organique qui va donc permettre une datation absolue.
Photo du morceau de granit : Bryce Barker Universidad de Queensland del Sur
Confié aux spécialistes du Laboratoire de radiodatation de l’Université de Waikato (Nouvelle-Zélande) dirigé par le Dr Fiona Petchey, l’objet livre enfin son âge : 28 000 ans. Il devient ainsi le plus ancien élément d’art rupestre d’Australie, bien plus ancien que les peintures figuratives dites ‘de Bradshaw’ (région de Kimberley, ouest australien) datées (sans certitude, toutefois) de 17 000 ans BP, qui détenaient jusqu’à présent ce record.
Un contexte archéologique local
Situé près de l’embouchure d’une rivière et occupé dès -45 000 ans, l’abri sous roche de Narwala Gabarnmang, qui, dit-on, partage avec la grotte de Lascaux le surnom de ‘Chapelle Sixtine’ de l’art préhistorique à cause des peintures qui ornent son plafond, est l’un des plus riches, des plus vastes et des plus anciens d’Australie. Une équipe internationale y a déjà découvert une hache de pierre vieille de 35 000 ans au bord aiguisé – une pratique développée bien plus tard dans le reste du monde.
« Lorsque j’y suis entré, j’ai été absolument estomaqué. Je n’avais jamais rien vu de tel. (…) L’art rupestre est notoirement difficile à dater, et même si nous savions que des gens ont occupé ce site il y a au moins 45 000 ans, nous ne savions pas quel âge avait l’art [rupestre] », a déclaré le Pr Barker.
Un projet à enjeu scientifique et humain
La découverte s’inscrit dans le projet de recherche ‘Connecting Country’ , initié par la communauté aborigène des Jawoyn, qui occupent la région et souhaitent à la fois protéger et tirer profit de leur territoire ancestral et de ses richesses, grâce à l’étude, la mise en valeur et le partage de leur patrimoine, ainsi qu’à un tourisme écolo-responsable. Ce projet, dirigé par le Dr Bruno David, de l’Université Monash (Australie), intègre également le Pr Jean-Michel Geneste (Université de Bordeaux) et Jean-Jacques Delannoy (Université de Savoie).
F. Belnet
Sources :
DailyMail
www.usq.edu.au