Accueil / Accueil – articles / La grotte Chauvet remise à neuf !
La grotte Chauvet remise à neuf !
La grotte Chauvet remise à neuf…
Pour le futur espace de restitution de la grotte Chauvet les artistes sont à l’oeuvre !
Alain Dalis nous a ouvert les portes de l’atelier Arc & Os à Montignac.
La réplique de la grotte Chauvet
L’espace de restitution de la grotte Chauvet doit ouvrir au printemps 2015. Principal attrait, mais non unique, de cet espace, la réplique de la grotte Chauvet sera grandiose. Les dimensions de cet ouvrage laissent pantois : au sol, ce sont plus de 3000 m2 de galeries qui seront foulés par les futurs visiteurs… Mais ce n’est pas tout. En effet, les parois des galeries seront intégralement reproduites : aussi bien les concrétions, stalagmites et stalagtiques, que les parties ornées. Au total c’est 9 000 m2 de sol, de plafond et de parois qui seront fidèlement dupliqués.
Pour l’art pariétal, 2 artistes ont été choisis pour réaliser les 22 panneaux
Pour les représentations de la grotte Chauvet, deux entreprises ont été choisies pour réaliser les panneaux qui s’incluront dans le décor. Sur les 240 m2 de panneaux pariétaux, 100 ont été confiés à l’atelier du préhistorien Gilles Tosello (Toulouse) et 140 à la société Arc et Os du plasticien Alain Dalis (Montignac). Un choix judicieux quand on connaît les précédentes réalisations des artistes (la restauration de Lascaux II avec Monique Peytral, Font de Gaume, Combarelles, Marsoulas…). Les 2 ateliers ont déjà commencé à livrer les premiers panneaux et nous avons pu visiter l’atelier Arc & Os situé à Montignac (sur la même commune qu’une autre grotte célèbre, Lascaux !).
Une réalisation au millimètre près
Les parois de la grotte originale ont été relevées au scanner laser par un géomètre. Ces mesures permettent d’obtenir une finesse inégalée de reproduction de la paroi. Les panneaux pariétaux à fabriquer sont donc livrés à l’atelier Arc & Os de façon numérique. Ce chiffrement permet de réaliser le moule d’où seront extraits les modules réalisés en résine et matières naturelles.
Une projection grandeur nature
Sur ces modules « en blanc » sont projetés les représentations fidèles des peintures pariétales. Un travail de calage précis de l’image sur la paroi blanche est nécessaire pour retrouver le positionnement exact des figures. Il y a 36 000 ans, les artistes de Chauvet ne pouvaient pas se douter que leurs dessins seraient autant analysés, disséqués et reproduits avec une telle minutie !
Il faut noter que non seulement les figures sont reproduites, mais aussi les couleurs de la paroi avec ses reflets, sa patine, son micro-relief ou la « transparence » de certaines coulées.
Un travail d’artiste pour retrouver le mouvement originel
Dans la grotte Chauvet, les figures ont été différemment réalisées selon le support que l’homme de l’Aurignacien avait choisi. Le dessin au charbon de bois a été utilisé pour la majeure partie des œuvres, mais dans le cas de parois « molles » c’est le doigt de l’artiste qui a creusé un sillon pour réaliser la figure.
De la même manière, les 8 artistes (Didier, Yoann, Julie, Marie, Lila, Romy, Emeline, Ezékiel) de l’atelier d’Alain Dalis doivent retrouver le geste et le mouvement de l’artiste paléolithique en utilisant presque les mêmes outils.
Des contrôles réguliers
Tous les quinze jours une délégation comprenant les promoteurs du projet et des scientifiques (le préhistorien Jean-Michel Geneste, le géologue Jean-Jacques Delannoy…) vient contrôler l’avancée des travaux. Ils peuvent ainsi faire des remarques pour coller au plus près de l’original. Pour respecter l’œuvre originale, les artistes de l’atelier ont également pu visiter plusieurs fois la vraie grotte pour s’imprégner de l’ambiance et retrouver le relief et la patine des parois.
En voyant la qualité de ces reproductions on attend avec impatience l’ouverture de l’espace de restitution de Chauvet !
Photo Kroko et Neekoo pour Hominides.com
C.R.
Lors de notre visite, Alain Dalis a insisté sur le fait que la réalisation de l’Espace de restitution de la grotte Chauvet implique un grand nombre de sociétés et d’hommes. Chaque morceau devant s’imbriquer parfaitement avec les autres, c’est un véritable travail d’équipe, même si plusieurs centaines de kilomètres séparent tous les intervenants.
On peut citer, Richard Buffat du SMERG qui dirige l’ensemble du projet. Patrick Palem de la Socra, mandataire, Bernard Campenon (Vinci), Freyssinet et Cofex (Vinci) pour les structures métalliques et les projections de bétons, AAB pour la sculpture de cet immense volume, Phénomènes pour les spéléothèmes : calcites, concrétions, stalactites et stalagmites, gours, planchers stalagmitiques… et nous n’oublierons pas Bernard Toffolleti (Déco Diffusion) chargé du démontage, transport et pose des panneaux !