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Il était une fois l’homme, en Chine
Homme de Dali en Chine, Homo sapiens ou Homo erectus ou ?
A partir du crâne de Dali trouvé en 1978. Un scientifique chinois tente à nouveau de déplacer le berceau de l’humanité en Chine
En 1978 ce sont des équipe chinoises qui ont trouvé un crâne à 30 km au nord de la ville de Dali dans la province du Shaanxi, dans le centre de la Chine. Il serait daté entre – 267 et – 258 000 ans. Du fait de crêtes sus-orbitaires robustes et d’insertions musculaires importantes le crane, très bien conservé, a été attribué initialement à l’espèce Homo erectus.
Les études qui ont suivi (Wu 1981, 1989) ont revu les dimensions du crâne pour aboutir à la conclusion que ses caractéristiques morphologiques étaient à mi-chemin entre Homo erectus et Homo sapiens.
Une nouvelle étude à été publiée dans American Journal of Physical Antrhopologie.
Crâne découvert à Dali en 1978
Profil Photo par Sheela Athreya
Une nouvelle étude du crâne
Une nouvelle analyse, menée par des experts de l’Académie chinoisedes sciences à Beijing, indique que le crâne partage de nombreuses caractéristiques avec les humainsmodernes. L’équipe de chercheurs déclare que les restes fossiles sont semblables aux crânes d’Homo sapiens trouvés dans les années 60 sur le gisement de Jebel Irhoud au Maroc. Ce dernier a fait l’objet d’une récente et importante communication car il a été daté de -300 000 ans, ce qui en fait le plus ancien Homo sapiens connu dans le monde.
Pour le professeur Sheela Athreya, co-auteur de la nouvelle étude chinoise : «Cette similitude avec Jebel Irhoud est surprenante parce que nous nous attendions à ce que le crâne de Dali montre des ressemblances avec d’autres spécimens chinois, en particulier avec ceux qui l’ont précédé (Homo erectus)… »
Crâne de face Dali Photo par Sheela Athreya
Des implications sur l’évolution des hominidés ?
Les chercheurs chinois indiquent que cette ressemblance avec les fossiles d’Afrique du Nord démontre que les origines d’Homo sapiens sont plus complexes que ce qui était généralement admis.. . A la place d’une origine africaine unique l’équipe penche pour une évolution à plusieurs niveaux.
Sheela Athreya précise « Ceci indique un processus complexe qui implique une grande partie de l’Eurasie dans l’évolution de notre espèce, plutôt qu’un seul événement, un seul point d’origine et un seul processus. »
Sachant que le plus ancien Homo sapiens est africain et daté de 300 000 ans alors que le prétendant asiatique n’est âgé que de 260 000 ans, les chercheurs ont essayé d’imaginer des allers retours nombreux entre l’Asie et l’Afrique pour essayer de mettre Dali au centre de l’évolution humaine…
Les chercheurs imaginent que de petits groupes d’ancêtres africains ont émigré en Eurasie il y a 200 000 ans. Ces individus ont alors développé des traits d’hommes modernes en Asie de l’Est avant de repartir vers l’Afrique et se mélanger avec des populations autochtones.Homo sapiens aurait évolué à partir de ces groupes croisés et se serait alors répandu dans le monde entier, emportant avec lui des éléments de son passage en Chine. Ces multiples déplacement de population sont tout à fait possible mais on a vraiment l’impression que l’on cherche à nous imposer une belle histoire pour déplacer en partie les origines de l’homme moderne en Chine…
Une hypothèse très fragile
D’un point de vue génétique, toutes les études réalisées par différents laboratoires vont dans le même sens : les origines d’Homo sapiens sont africaines. A aucun moment les chercheurs internationaux n’ont trouvé des traces d’ADN asiatique dans les différentes études. Il apparait difficile d’imaginer que les brassages génétiques avec l’Eurasie n’aient laissé aucun vestige dans notre évolution.
Le professeur Chris Stringer (Natural History Museum de Londres) a déclaré à la revue New Scientist que les découvertes marocaines et chinoises étaient similaires d’un point de vue anthropôlogique, mais il emet des doutes sur les conclusions du professeur Athreya.«Quand on prend en compte la grande quantité de données génétiques, il devient très difficile de donner à la Chine un rôle significatif dans les origines de l’homme moderne», a-t-il déclaré. Il rajoute être « ouvert aux relations Asie-Afrique à l’heure actuelle, mais l’Asie occidentale et l’Afrique, pas plus loin géographiquement parlant ».
C.R.
Sources
A multivariate assessment of the Dali hominin cranium from China: Morphological affinities and implications for Pleistocene evolution in East Asia
Sheela Athreya Xinzhi Wu
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