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Roches de mémoire
Roches de mémoire
5000 ans d’art rupestre dans les Alpes en photo
Photographies Emmanuel Breteau
Editions du Patrimoine
Présentation de l’éditeur
Ce livre présente à travers une sélection de 200 photographies un panorama de l’art rupestre dans les Alpes Françaises, Italiennes et Suisses. Une dizaine de chapitres s’arrêtent sur les sites rupestres emblématiques de l’arc Alpin, chacun est introduit par un archéologue qui présente les grandes caractéristiques du lieu qu’il a étudié. Ces spécialistes nous font également part de leurs recherches et de leurs interprétations : qui pouvaient être les auteurs de ces gravures qui nous parviennent aujourd’hui? et quelles pouvaient être leurs motivations?
Il s’ouvre sur le travail d’un ethnologue qui s’est intéressé aux gravures pastorales des années 1950, il est remonté jusqu’à leurs auteurs et les a interrogés sur ce que représente « l’acte de graver ».
Un long et patient travail photographique a permis de souligner les gravures dans leurs moindres détails, pouvant intéresser les spécialistes, mais aussi le grand public, qui grâce à cette technique de prise de vue, peut aisément « lire » les motifs gravés et s’intéresser plus largement au sujet.
22 x 28 cm
224 pages
nombreuses illustrations en noir et blanc – relié
Collection Pierres tatouées dirigée par Jean-Loïc Le Quellec
Ouvrage publié avec le concours du Centre national du Livre
Hominides.com
Sous l’oeil et l’objectif du photographe Emmanuel Breteau complété et analysé par une pléiades d’acrchéologues, préhistoriens et même ethnologues les gravures rupestres des Alpe sont enfin à la portée de tous. Si ce sont principalement des bovidés qui sont représentés on y voit également des humains en action (chasse, incantation..), des armes, des signes indéchiffrables, et des représentations fantasmagoriques (sorciers…).
Avec les photographies de grandes qualité, les gravures vont apparaitre comme si vous y étiez… voir plus !
C.R.
Les auteurs de Roches de Mémoire
Emmanuel BRETEAU est photographe et spécialiste de l’univers alpin. Il a travaillé sur le pastoralisme .
Françoise BALLET est Conservateur du patrimoine. Philippe CURDY est Conservateur du Musée cantonal d’archéologie, à Sion (Suisse). Philippe HAMEAU est Maître de conférences à l’Université de Nice Sophia-Antipolis. Guillaume LEBAUDY est ethnologue et responsable scientifique du Musée des Arts et Traditions populaires de moyenne Provence à Draguignan. Pierre MACHU est Conservateur général du Patrimoine. Raffaella POGGIANI est Direttore archeologo della Soprintendenza per i Beni archeologici della Lombardia (Italie). Odile ROMAIN est ingénieur de recherches, responsable de l’étude du Mont Bégo (Muséum national d’Histoire naturelle). Geoffroy de SAULIEU est docteur en Préhistoire, chercheur rattaché au Muséum national d’Histoire naturelle. Dario SEGLIE est Directeur du CeSMAP (Centre d’Etude de l’Art Préhistorique) et du Musée d’Archéologie et d’Anthropologie de Pinerolo (Italie), professeur à L’Université Polytechnique de Turin (Italie), et directeur général de l’IFRAO (Fédération Internationale des Associations pour l’Art Rupestre.
Sommaire de Roches de mémoire
Préface jean-Loïc Le Quellec
– A travers l’objectif Emmanuel Breteau
– Le rêve et la traces Guillaume Lebaudy
– Les gravures rupestres du Mont Bégo Pierre Machu et Odile Romain
– L’Ubaye Philippe Hameau
– Le Vercors Philippe Hameau
– Les gravures rupestres de Maurienne Françoise Ballet
– Les Alpes suisses Philippe Curdy
– L’art rupestre du Valmonica Raffaella Pogggiani Keller
– Les pierres à cupules, un phénomène planétaire par Dario Seglie
– Le phénomène rupestre alpin protohistorique geaoffroy de Saulieu
– Pour voir des gravures
– Glossaire
– Bibliographie
Un extrait de Roches de mémoire
Les gravures rupestres du mont Bego
Loin du monde des hommes
Lendroit, niché au cœur des Alpes méridionales, dans le massif du Mercantour, est situé à plusieurs kilomètres du premier village. Y accéder l’été, quand les neiges qui recouvrent le lieu sept mois de l’année se sont retirées, sans relever de l’exploit, se mérite … Une poignée d’heures de marche sur des sentiers caillouteux et quelques centaines de mètres de dénivelé sont nécessaires pour découvrir le site du mont Bego, montagne massive culminant à près de 3000 mètres. De son sommet, par matinée calme, quand les brumes de chaleur qui s’élèvent de la côte méditerranéenne – distante d’une trentaine de kilomètres – n’ont pas encore voilé l’horizon, il est possible de distinguer la baie de Nice, Cannes, l’éclat métallique des navires qui naviguent sur l’immensité bleutée de la mer dont les limites se confondent avec l’azur du ciel et même, plus loin encore, les sommets corses.
Mais ce n’est pas cette montagne qui retient ici l’attention. C’est la couronne de vallées d’altitude qui l’entoure: vallée des Merveilles et vallée de Fontanalbe, pour les plus connues et les plus riches en art rupestre, vallée de la Valmasque et vallée de Valaurette, plus modestes, auxquelles il faut rajouter, plus excentrés, le secteur du lac de Sainte-Marie, le col du Sabbion et le lac du Vei del Bouc, seule partie du site archéologique à se trouver aujourd’hui en territoire italien. Le tout forme un très vaste ensemble de plus de 16 krn », aussi exceptionnel en Europe que les sites de Foz Côa au Portugal ou du Valcamonica en Italie.
De mystérieux signes dans la pierre
C’est là, entre 2000 et 2700 mètres d’altitude, que depuis le xvr’ siècle, curieux, érudits, savants puis chercheurs se sont penchés sur la formidable concentration de dizaines de milliers de gravures rupestres tracées sur les supports en schiste et en grès qui parsèment le paysage : blocs isolés, longs moutonnements rocheux, « clappes » vallonnées, tous polis anciennement par l’action des grands glaciers quaternaires qui, il y a 18 000 ans, occupaient l’ensemble de la montagne.
Dans le sillage des premiers grands découvreurs – Clarence Bicknell (1897-1918) et Carlo Conti (1927-1942) -, c’est le professeur Henry de Lumley qui, depuis 1967, a repris l’étude du site. Après quarante années de recherches, ce sont aujourd’hui un peu plus de 40 000 gravures qui ont été découvertes et relevées. De la même manière, les plans des 3700 roches ayant servi de tables de pierre aux graveurs ont tous été établis. Datées de l’âge du Cuivre et de l’âge du Bronze ancien, soit entre 3200 et 1800 ans av. ].-c., ces gravures sont longtemps restées des énigmes à propos desquelles des…