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Préhistoires imaginaires
Quand les hommes des siècles précédents trouvaient des ossements géants, différents… ils imaginaient des animaux étranges et les reliaient souvent à d’anciennes croyances ou de vieux mythes…
Tome 1 - Dents de géants et cornes de licornes Bertrand Roussel
Présentation de l’éditeur :
La préhistoire est une discipline scientifique qui n’apparaît que dans les années 1860. Auparavant, les objets préhistoriques mis au jour de façon fortuite conduisaient à des interprétations variées, destinées à donner du sens à leur présence. Les restes d’ossements fossiles d’animaux – certains aujourd’hui disparus – laissaient souvent perplexes …
L’auteur remonte au temps où ces restes d’ours des cavernes, de rhinocéros ou de mammouths, étaient interprétés de façon merveilleuse, donnant vie à des êtres extraordinaires : géants, licornes, dragons, etc.
Ce premier volume consacré aux restes, principalement osseux, des animaux de la préhistoire sera suivi d’un second sur les outils des hommes préhistoriques.
Book-e-Book
92 pages
format 14 x 21 cm
Hominides.com
De tous temps l’Homme s’est plu à imaginer des monstres, des créatures effrayantes, des animaux aux pouvoirs extraordinaires. Pour rendre cette imagination plausible les Hommes des siècles précédents se sont souvent appuyés sur la mythologie, les croyances, les livres religieux… Et quand en plus ils ont trouvé des ossements, des cornes, des défenses, des dents cela a permis de matérialiser leurs fantasmes !
Dans le premier tome de ces Préhistoires imaginaires Bertrand Roussel remonte dans le temps et nous raconte comment nos aïeux se sont laissés berner par ces croyances souvent un peu magiques et fantastiques. Il est souvent plus facile de croire que de comprendre…
Il faudra attendre que des chercheurs, avec des yeux scientifiques, explorent ces « découvertes » pour expliquer simplement ces ossements et les affectent à la bonne espèce !
Bertrand Roussel nous explique l’origine de ces animaux fantastiques et leur disparition avec l’arrivée des scientifiques comme les préhistoriens, les paléontologues, les naturalistes…
Un ouvrage facile à lire pour les lecteurs qui s’intéresse à l’histoire de la préhistoire !
C.R.
L’auteur
Bertrand Roussel est docteur en préhistoire, spécialisé dans l’industrie lithique du paléolithique* et directeur des musées d’archéologie de Nice.. Il porte un intérêt tout particulier aux passerelles existant entre la science et l’art, ainsi qu’aux croisements des compétences. Il est l’auteur ou le coauteur de nombreux ouvrages, tels que Le Guide des sites préhistoriques : Provence-Alpes-Côte d’Azur, Produire le feu de la préhistoire à nos jours, Les Temps suspendus, Langage de pierre, La Grande Aventure du feu et Les Idées reçues de la préhistoire, N° 29 dans cette même collection.
Sommaire de « Préhistoires imaginaires »
Sommaire
Chapitre 1 : Introduction
Chapitre 2 : Les géants médiévaux
Chapitre 3 : Les géants de l’époque moderne
Chapitre 4 : Theutobochus et le temps des polémiques
Chapitre 5 : Les derniers géants
Chapitre 6 : Les licornes
Chapitre 7 : Les monstres, dragons, griffons et présence diabolique
Conclusion
Un extrait du livre « Un bouquet d’ancêtres »
Chapitre 3 / Les géants de l’époque moderne, p.19
[.. Durant l’époque moderne, plusieurs décou-vertes d’ossements de géants vont interpeller les savants. Cependant, l’accès plus aisé à des restes d’éléphants va peu à peu commencer, chez cer-tains esprits particulièrement éclairés, à semer le doute sur certains os interprétés comme étant ceux de géants.
Helvetus gigas, le géant de Lucerne
La Suisse a livré un célèbre géant dans le canton de Lucerne. Il s’agit d’Helvetus gigas (le géant de Suisse) ou géant de Lucerne ou encore le géant de Reiden. L’histoire commence en 1577, à proxi-mité du monastère de Reiden, dans la vallée de Wiggertal. Des ossements extraordinairement gros apparaissent sous un chêne qui avait été déraciné par la tempête. Des os aussi gros ne pou-vaient être attribués à aucun animal connu à ce moment-là.En 1584, le célèbre médecin et érudit de Bâle, Félix Platter (1536-1614), déclare que l’os de Reiden devait appartenir à une personne énorme1. Sur la base de la longueur de l’os, il estime que le géant de Reiden devait mesurer 5,60 mètres.
Helvetus gigas était né2 ! Les ossements sont alors rapidement exposés dans la tour de l’hôtel de ville de Lucerne.Pendant longtemps, cette détermination de l’os et de la taille du géant de Reiden n’a pas été ébran-lée.
Chapitre 6 / Les licornes, p.45
[.. La licorne devient l’animal imaginaire le plus important de l’Occident chrétien, depuis le Moyen
Âge, jusqu’à la fin de la Renaissance3. Évoquée dans certains passages de la Bible, comme dans le
Livre d’Isaïe, elle entre dans la mythologie chré-tienne : « Et les licornes descendront avec eux, et les veaux avec les taureaux ; leur terre sera eni-vrée de sang et leur poussière sera engraissée de graisse4. »
La corne de la licorne
Des objets présentés comme d’authentiques « cornes de licornes » s’échangent et sont crédi-
tés du pouvoir de purifier les liquides des poisons
et de guérir la plupart des maladies5. Elles sont même utilisées lors des épidémies de peste. Les apothicaires réduisent en poudre la fameuse corne et vendent cette dernière à des prix très élevés. Ambroise Paré, en 1580, note qu’elle est plus chère que l’or et cite l’exemple d’un mar-chand allemand qui vendit un morceau de corne au pape Jules III pour la formidable somme de
12 000 écus. Ce commerce florissant perdure
jusqu’au xviiie siècle.
Chapitre 7 / Les monstres, dragons, griffons et présence diabolique, p.59
[.. La caverne des dragons à Mixnitz
Les dragons des légendes occidentales sont étroitement associés aux régions souterraines. Il n’est donc pas étonnant qu’au Moyen Âge, les ossements, notamment d’ours des cavernes, découverts dans des grottes, aient été identifiés
comme des squelettes de dragon. De nombreuses cavités ont été appelées grotte du Dragon ou trou du Dragon (Drachenhöhle et Drachenloch6).La plus célèbre est la Drachenhöhle, la « caverne des Dragons », à Mixnitz, dans la province autrichienne de Styrie [..]. Le premier accès documenté à la grande chambre de l’extrémité de la caverne a été rapporté par le clerc Otto von Bruck, en 1387, date à laquelle des os de dragons ont été mis au jour7. Plusieurs savants de l’époque moderne comme Gessner et Kircher8 évoquent cette découverte, qui est associée à une ancienne légende selon laquelle un dragon avait été tué par un jeune héros.Une carte du xviie siècle mentionne cette grotte comme un lieu où l’on pouvait récolter des
ossements de dragons (certainement à des fins
médicinales). Une expédition dans la grotte est réalisée, en 1748, par J.-A. Nagel. Comme dans le cas du dragon Klagenfurt, que nous verrons plus loin, c’est le botaniste et paléontologue Franz Unger (1800-1870) qui sera
le premier à identifier correctement les os comme
des restes d’ours.Par la suite, des fouilles seront conduites, notam-ment par Othenio Abel, à partir de 1919. Durant ces travaux, une grande quantité d’ossements d’ours des cavernes seront mis au jour.