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Pré-ludes
Pré-ludes
Autour de l’homme préhistorique
Yves Coppens
Odile Jacob
Présentation de l’éditeur :
Yves Coppens nous convie dans ce nouveau livre à l’exploration de l’homme et de son mystère. Éminent préhistorien, il nous invite à nous demander comment est née l’humanité, comment, de bipède végétarien doté d’un petit cerveau, l’homme est devenu un être intelligent et omnivore. Yves Coppens revient sur l’une de ses découvertes majeures réalisée dans les années 1970, la relation entre l’évolution de l’homme et l’évolution du climat.
Il y a 3 millions d’années, en Afrique tropicale, un sévère rafraîchissement ayant en effet asséché la savane, les premiers humains ont dû s’adapter ou disparaître. Il y a dix millénaires, un autre important changement climatique eut lieu : la dernière glaciation s’acheva et les températures se firent plus clémentes. L’homme mit alors fin à sa vie de nomade et se fit agriculteur, puis éleveur.
C’est à cette interaction entre le vivant et son milieu qu’Yves Coppens nous convie ici.
Car les 7 milliards que nous sommes aujourd’hui appartiennent tous à ce genre humain qui a su s’adapter pour survivre.
Odile Jacob
416 pages
22,90 euros
Hominides.com
Yves Coppens le dit lui même : « Dans mon livre « Pré-ludes », je parle des pré-humains, de l’homme et de la raison de son apparition. »
Plus précisément Yves Coppens commence par replacer les ancêtres de l’homme dans leurs contextes (climat, géologie…). Il fait des focus sur la faune qui a pu croiser les hommes préhistoriques (mammouths…). Il nous explique les grandes évolutions de l’homme (redressement, bipédie, débuts de l’art préhistorique…). Une quatrième partie permet au paléontologue d’aborder l’histoire de la préhistoire et l’anthropologie (des découvreurs-chercheurs comme Pierre Teilhard de Chardin, Brigitte Senut…).
Avec des textes mélangeant l’humour et le sérieux Yves Coppens fait passer des messages simples et clairs sur l’évolution de l’homme, les changements climatiques et l’impact sur l’environnement.
C.R.
Yves Coppens
Découvreur mondialement connu de nombreux fossiles humains célèbres dont Lucy, Yves Coppens est paléontologue, professeur honoraire au Muséum national d’histoire naturelle et au Collège de France, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie de médecine. Il est chroniqueur à France Info. Il a notamment publié Pré-ambules, Le Genou de Lucy, L’Histoire de l’Homme et Yves Coppens raconte l’homme qui ont été de très grands succès.
Sommaire de « Pré-ludes »
Préface
Ouverture.
Hypothèses
Le milieu (acceuil du colloque de 1981 sur l’environenment)
Le milieu (conclusions du colloque de 1981 sur l’environnempent)
La charte
Chapitre 1 . Ce aux environs de quoi tournera le livre
Du ciel à l’homme
Les vertébrés
Primates
Le grand embranchement
Notre branche
Son redressement
L’humanisme
Le symbole
L’autre
Prémonition
Chapitre 2. Le contenant. Rivages et failles, sols et sous-sols, érosion et remplissage
Le quaternaire
La géologie
La géographie
… et son avenir
L’argile
Le Rift
Un bout du fossé
La colline du Dragon
La colline du Dragon encore
Le désert du Namib
La Haute-Loire
Chapitre 3. Le contenu, petites bêtes, grosses bêtes, quelques fleurs et quelques senteurs
La gazelle
La vie
La diversité de la vie
La complexité de son organisation
Son rangement
Son inventaire
Son inventaire encore et encore
Le climat et l’adaptibilité
Des bêtes à trompe
D’autres bêtes à trompe
De gros reptiles d’Afrique
De grands mammifères d’Europe
Le cheval
Le mammouth, le renne et le phoque
Le mammouth en majesté
Le mammouth et ses voyages
Proboscidiversité
Le conservatoire sibérien
La savane
Les oiseaux
L’avenir
La rose
Les plantes qu’on mange
Les plantes qui anoblissent les goûts
La vigne
Chapitre 4. Leur histoire, histoire des êtres, histoire des sciences et leur diffusion
Les fossiles
La grande aventure paléontologique est-africaine
Prospections et fouilles
Tradition française des recherches est-africaines
Les grandes cueillettes
Un demi-siècle
Un site
La magie de la science
Et sa magie encore
L’application
L’innovation
Les découvertes
Les résultats
Les idées
Les interprétations
Les conclusions
Lascaux
Les représentations
La triche
Collections
La plus belle des collections
Vigilance
Enthousiasme
Diffusion
Diffusion encore
Diffusion toujours
Chapitre 5. Auteurs et acteurs, gens d’ici, gens d’ailleurs
Deux dames
Mes héros
Bernard Buigues
Les Villeminot
Patrick Bernard
Pierre Teilhard de Chardin
Camille Arambourg
Camille Arambourg encore
Jean Piveteau
Francis Clark Howell, son entrée à l’Académie des sciences de l’Institut de France
Clark Howell, sa mort
Teuku Jacob
Brigitte Senut
Boucher de Perthes
Zacharie Le Rouzic
Roger Grosjean
André Leroi-Gourhan
Jacques Briard et Jean L’Helgouac’h
Jacques Ruffié
Robert Gessain
Jean-Jacques Petter et son équipe
Autoportrait
Wolfgang Amadeus Mozart
Jean-Adrien Mercier
Élisabeth Daynès
Alain Germain
La Charte et ses chartreux
Les compagnons de la Charte
Fermeture(qui ne peut être qu’une ouverture)
Découverte et création
Un extrait du livre « Pré-ludes »
La grande aventure paléontologique est-africaine
L’australopithèque a cinquante ans. Un jour de novembre 1924, R. B. Young, professeur de géologie à Johannesburg, faisait au Bechuanaland, une tournée «sur le terrain». Intéressé par le remplissage des fissures ouvertes dans les travertins de la région de Taung, il alla examiner les carrières de chaux exploitées depuis plus de trente ans par la Northem Lime Company. Reçu par le directeur de l’entreprise, M. A. E. Spiers, il eut la surprise de voir, sur son bureau, le crâne fossile d’un primate encore tout enveloppé de sa gangue de calcaire sableux rouge. Le crâne venait d’être recueilli dans la carrière par M. M. de Bruyn, qui l’avait pris pour celui d’un Bushman fossile; R. B. Young emporta la pièce et la remit à Johannesburg à son collègue Raymond Dart, ,professeur d’anatomie. Dart prépara le spécimen et le décrivit sous le nom nouveau d’Australopithecus africanus, membre de la famille nouvelle des Homo simiadae, dans un article désormais célèbre de Nature paru le 7 février 1925 à Londres. Raymond Dart avait eu le diagnostic très sûr: «li est manifeste, écrivait-il, que nous sommes en présence d’un stock préhumain. »
Aujourd’hui, cinquante ans après, nous pourrions parfaitement reprendre, sans en changer un mot, cette déclaration de février 1925.
L’interprétation de Raymond Dart fut reçue avec un grand scepticisme et, pendant dix années, la bataille entre les partisans de l’australopithèque-singe et ceux de l’australopithèque homme fit rage. C’est durant cette période que Raymond Dart se rendit à Londres pour présenter son «enfant» aux grands anthropologues et paléontologues anglais du moment; et il raconte volontiers comment, dans l’émotion de cette visite, il oublia le crâne de Taung dans un taxi et comment il fallut tout le talent de Scotland Yard pour retrouver le premier australopithèque égaré.
Les carrières de Taung ne devaient pas livrer d’autres restes de ces australopithèques. Mais quatre autres gisements prirent le relais à partir de 1936.
Le docteur Robert Broom, alors au Transvaal Museum de Pretoria, prospectait en effet le pays à la recherche de gisements paléontologiques lorsqu’il visita, le 9 août 1936, la grotte de Sterkfontein. Cette grotte devait donner, le 17 du même mois, un très beau crâne d’australopithèque, le second, que Robert Broom décrivit sous le nom nouveau de Plesianthropus transvaalensis (transformé très vite en «Madame Ples »), Des travaux furent alors entrepris et la grotte de Sterkfontein livra et livre encore de nombreux restes d’australopithèques, de vertébrés et même, en certains points, d’industries préhistoriques.
En 1938, une autre brèche, affleurant à Kromdraai, à côté de Sterkfontein, donna à son tour, la plus grande partie d’un crâne d’un type d’australopithèque différent nommé par Robert Broom, Paranthropus robustus.
Il faut attendre l’après-guerre pour ajouter les deux derniers des cinq sites sud-africains 1 à la liste des gisements à australopithèque.
En 1945, Philippe V. Tobias, professeur à l’école de médecine de Johannesburg, organisa, pour les étudiants en anatomie, une excursion dans la vallée de Makapansgat, au nord du Transvaal ; des restes fossiles et des industries préhistoriques avaient été rapportés de cette vallée quelques années auparavant. Raymond Dart se joignit au groupe, et cette première visite l’intéressa tant qu’il ne cessera plus d’y retourner. Il y découvrit en 1947 les restes d’un australopithèque qu’il appela Australopithecus prometheus…
Sous la direction d’Evelyne Heyer
Préface Yves Coppens
Yves Coppens
Les mémoires d’Yves Coppens
Odile Jacobs
Dir Yves Coppens /Amélie Vialet