Néandertal
Lui et nous
Sous la direction de Marylène Patou-Mathis et Pascal Depaepe
Coédition Gallimard / Muséum national d’histoire naturelle
Catalogue officiel de l'exposition présentée au musée de l'Homme. Destiné au grand public, cet ouvrage invite à la redécouverte de l'homme de Néandertal en trois temps : Le temps d'une journée : Comment vivait l'homme de Néandertal? Son quotidien est décrypté et interprété pour comprendre les grands traits de sa culture et la relation à son environnement. Le temps d'une vie : À l'appui des représentations artistiques et des découvertes archéologiques majeures depuis le milieu du XIXe siècle, c'est l'évolution du regard porté sur cette « autre humanité » qui est présentée. Le temps d'une espèce : Quel a été le degré de métissage entre Néandertal et Homo Sapiens? Quelles ont été les causes de son extinction? Les diverses hypothèses qui prévalent aujourd'hui.
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Présentation par l'éditeur
Qui était Néandertal? Où et comment vivait-il? Pourquoi a-t-il disparu? Que nous a-t-il transmis? Autant de questions auxquelles Marylène Patou-Mathis, Pascal Depaepe et une vingtaine de chercheurs répondent dans une passionnante synthèse, illustrée de nombreux témoignages matériels, de fossiles et de représentations artistiques. Ils brossent le portrait de chasseurs-cueilleurs nomades, qui ont exploité avec talent les ressources naturelles nécessaires à leur quotidien, et parcoururent, entre -350 000 et - 35 000 ans, de vastes territoires en Eurasie continentale et au Proche-Orient. La découverte de vestiges atteste que cet habile artisan avait des préoccupations esthétiques, symboliques, voire même métaphysiques. Pourtant, pendant plus d'un siècle et demi, Néandertal fut victime de préjugés et de fantasmes, considéré au mieux comme un brouillon d'humain, au pire comme un singe. La révolution génomique de ces dernières années a prouvé que Néandertal et Homo sapiens eurent des enfants fertiles, explosant ainsi le concept de l'espèce. Néandertal est notre cousin et le représentant d'une humanité à part entière, dont la connaissance est sans cesse renouvelée.
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192 pages,
195 x 255 mm
Sommaire Néandertal lui et nous
Sommaire
L’ENVIRONNEMENT
Des biotopes variés Jean-Jacques Bahain, Vincent Lebreton et Marylène Patou-Mathis
Climats et migrations Gilles Boeuf
LE TEMPS D'UNE JOURNÉE
Une exploitation maîtrisée des ressources Marylène Patou-Mathis
Hors des grottes : un nomadisme saisonnier Laurence Bourguignon et Pascal Depaepe
Territoires et mobilité Alain Turq
La conquête de l'espace Jean-Paul Demoule
LE TEMPS D’UNE VIE
À quoi ressemblait-il. .. ? ... Un cousin costaud à grosse tête! Christine Verna
Paléobiologie du Néandertalien Erik Trinkaus
DES HOMMES DE PAROLE? Louis-Jean Boë
Cannibales? Marylène Patou-Mathis
Symbolique néandertalienne : sépultures, parures, objets insolites Jacques Jaubert
Néandertal a-t-il inventé la métaphysique? Philippe Charlier
LE TEMPS D'UNE ESPÈCE
Phylogenèse et lignée néandertalienne Bruno Maureille
QU'EST-CE QU'UNE ESPÈCE? Jean-Luc Voisin
Etude paléogénétique des Néandertaliens Céline Bon
Des cultures lithiques diversifiées Pascal Depaepe
Ailleurs dans le monde :
Les Néandertaliens et les autres Dominique Grimaud-Hervé
Des hommes, des cultures Wil Roebroeks
Les Néandertaliens ont-ils réellement disparu? Marylène Patou-Mathis et Pascal Depaepe
Entre Néandertaliens et transhumains Hervé Le Bras
LE TEMPS DES REPRÉSENTATIONS
Comment se fait une réputation ... Arnaud Hure!
Regards d'artistes Marylène Patou-Mathis
Le préjugé des origines Marc Crépon
ANNEXES
Un extrait du livre Néandertal Lui et nous
Les spécialistes retiennent une cinquantaine de sépultures attribuables à Néandertal, réparties de la Charente-Maritime (Saint-Césaire) à l'Ouzbékistan (Teshik-Tash) en passant par le Kurdistan irakien et le site qui en a livré le plus, la grotte de Shanidar. En Europe, la plus ancienne actuellement datée est le Roc-de-Marsal (Dordogne), vers - 80 000 ans; les plus récentes. ceile de Spy (Belgique), peuvent être attribuées à un groupe de "transition " entre Paléolithique moyen et récent le long de la grande plaine nord-européenne LRJ (Lincombien, Ranisien, Jerzmanovicien) , vers - 36 000 ans, donc con· poraines des premiers hommes modernes d'Oase (Roumanie). La sépulture Tabun C1 (Israël), datée d'environ - 170 000 ans, si elle est bien attribuable à une forme orientale de Néandertalien ancien, pourrait quant à elle devancer les sépultures d'hommes anatomiques modernes du Proche-Orient de Qafzeh et Skühl (Levantine Mousterian), datées entre - 120 000 et - 90 000.
Toutes sont sous abri ou à l'entrée de grottes : sépultures simples, aménagées dans de simples fosses, des dépressions naturelles du sol de la cavité, corps déposes souvent dans une zone centrale des abris, qui sont dans le même temps des habitats.L'existence de structures associées, type accumulation de sédiments ou larges pierres couvrant le défunt (Le Moustier), est encore discutée sinon remise en question (La Ferrassie, Le Regourdou) car les fouilles ont été conduites trop tôt et avec des méthodes ne permettant plus clairement de statuer. L'âge des individus inhumés est variable, du fœtus de La Ferrassie 5 à de très jeunes enfants morts-nés Le Moustier, La Ferrassie 4), des adolescents, de jeunes adultes, jusqu 'au « vieillard » de La Chapelle-aux-Saints, âgé de la cinquantaine. Il n'y a pas plus de sélection par sexe ou statut social, non démontré pour ces temps reculés. Si quelques vestiges remarquables ont pu être décrits jouxtant les restes humains (La Ferrassie 5), la présence d'objets accompagnant le défunt n'a pas été clairement démontrée, contrairement aux évidentes offrandes (bois de cervidé, mandibule de suidé, ocres) des sépultures d'hommes modernes de Qafzeh et Skühl. La présence de pierres couvrant la sépulture a été signalée pour La Ferrassie ou Le Moustier 2, ou encore celle d'un coffrage en matériaux périssables avec déplacement post mortem du crâne et d'un membre pour Kébara (Israël).
Est-il nécessaire de rappeler que le seul fait de prendre soin du corps d'un congénère défunt, de lui réserver un traitement autre que le simple abandon à l'érosion naturelle, notamment celle des grands prédateurs - à moins qu'il s'agisse d'un rite assumé-, signe l'entrée définitive de l'humanité dans une forme de modernité qui nous est plus familière ?...
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