Des derniers chasseurs aux premiers agriculteurs
(le grand abri de Châteauneuf-les-Martigues)
Jean Courtin & Ingrid Sénépart
Éditions Mémoires Millénaires

Présentation de l'éditeur Le Grand Abri de Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône) a été occupé durant la Préhistoire par deux populations distinctes. La première, au VIe millénaire avant notre ère, appartenait au Mésolithique, la seconde au Ve millénaire avant notre ère, au Néolithique ancien. La charnière entre ces deux périodes constitue un moment-clé durant lequel s’opère une révolution dans l’histoire de l’Humanité : les chasseurs-cueilleurs cèdent la place aux premiers paysans. Considéré comme un site majeur de la Préhistoire régionale et européenne, le Grand Abri de Châteauneuf-les-Martigues offre un témoignage capital pour évoquer cette transition et les modes de vie de ses occupants : la chasse, la pêche et la collecte des coquillages pour les Mésolithiques ; la culture des céréales et l'élevage des ovins pour les premiers agro-pasteurs.

22 x 22 cm,
96 pages
Livre en couleur et illustré

Les auteurs :

Jean Courtin est directeur de recherche honoraire au CNRS, un des plus grands Préhistoriens
Français et qui a fouillé de très nombreux sites en Provence dont la grotte Cosquer.

Ingrid Sénépart est docteur en Préhistoire et archéologue à la Division archéologique de la Ville de Marseille. Elle a fouillé sur plusieurs sites préhistoriques à Marseille et en Provence.

Double page de l'ouvrage Des derniers chasseurs aux premiers agriculteurs

L'abri mesure 35 m de long, pour une profondeur moyenne de 4 à 5 m. La paroi rocheuse forme plusieurs alvéoles favorisant l'édifications de huttes en matériaux légers adossés au rocher. Le remplissage, constitué de foyers cendreux alternant avec des cailloutis, atteignait par endroits près de 4 m d'épaisseur (cf. Escalon de Fanton, Préhistoire de la Basse-Provence, 1956). Le substrat rocheux est en pente d'ouest en est, favorisant l'écoulement rapide des eaux de pluies. Toutefois, la hauteur de la falaise assure une assez bonne protection, comme l'atteste l'excellente conservation des dépôts cendreux, livrant des vestiges fragiles tels que coquilles d'œufs, macro-restes végétaux carbonisés, microfaune, et jusqu'à des écailles de poissons ! Le gisement, de par sa configuration dans une gouttière d'érosion, n'est cependant pas totalement à l'abri des eaux de ruissellement, surtout lors de forts orages. Toutefois, quelques gros blocs rocheux, dont certains, dans la partie amont de l'abri, ont été disposés par les occupants mésolithiques à la limite du surplomb (voir plan pages 36-37) formant obstacle à ces ravinements.

« Lorsque le soleil est bas sur l'horizon, comme en hiver, l'abri est exposé à ses rayons toute la journée. En été, au contraire, la ligne de faite projette, par la suite de la hauteur du soleil sur l'horizon, une ombre suffisante pour protéger tout ce qui se trouve sous le rocher. De telle sorte que la station était chaude en hiver et relativement abritée du soleil en été ».

(J. Repelin, 1901, Recherche sur le Préhistorique de la Basse-Provence)