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L’art de l’époque glaciaire
Images of the Ice Age Paul G. Bahn Traduit de l'anglais par : Jean-Loïc Le Quellec
Présentation par l’éditeur :
De quand datent les premières manifestations artistiques de l’Humanité et quelle était leur fonction ?
Quels arts étaient pratiqués au Paléolithique supérieur ?
En quels endroits du monde trouve-t-on des grottes ornées ?
Peut-on déchiffrer leur message ?
Ce livre répond à toutes ces questions, et à mille autres. Enfin disponible en français, c’est le seul véritable manuel consacré à l’art préhistorique de l’époque glaciaire.
Peintures, gravures, sculptures et parures de tous les continents (à l’exception de
l’Antarctique !) y sont systématiquement passées en revue et leur âge connu ou probable est examiné. Les méthodes d’étude les plus récentes sont exposées, qu’elles s’appliquent à l’art des grottes, au travail de l’argile, aux figures en plein air ou à l’art mobilier du monde entier. On y découvrira une histoire des recherches truffée d’anecdotes significatives et une analyse critique de toutes les hypothèses d’interprétation, des plus anciennes aux plus récentes.
Paul Bahn, qui a lui-même visité des milliers de sites d’art rupestre, nous livre ici un véritable tour du monde des arts de l’Âge Glaciaire.
editions errances
Collection Pierres taouées
22 x 28 cm
368 pages
Hominides.com
Un ouvrage de très grande qualité à la fois par son iconographie mais également par ses textes. Ce « beau livre » est d’une grande rigueur scientifique.
C’est un pavé indispensable pour qui s’interesse à la préhistoire et à l’art préhistorique.
C.R.
L’auteur, Paul G. Bahn
Paul Gerard Bahn est un préhistorien anglais. Il a publié de nombreux articles et ouvrages sur l’art préhistorique. Il a codirigé aux éditions Errance « Chamanisme et arts préhistoriques Vision critique » (2006). Il est également l’auteur de « L’art des cavernes : Guide des grottes ornées de la période glaciaire en Europe (2007)
Sommaire de L’art de l’époque glaciaire
Table des matières
Avertissement au lecteur
Remerciements
Introduction
La découverte de l’art paléolithique
Objets mobiles
L’art pariétal
Altamira
L’acceptation finale
Le plus ancien « art » du monde
Le paléolithique inférieur
Les perles du Paléolithique ancien et moyen… Blombos
L’art néandertaliens
Pas de « révolution »
Un phénomène mondial
Le Nouveau Monde
L’Afrique
Le Moyen-Orient, l’Asie centrale et l’Inde
L’Extrême-Orient
L’Australie
L’Europe
Enregistrer
Tracer et copier
Breuil
les méthodes de relevé
Les moulages
La photographie
La quête de l’objectivité
Quel âge à cet art
L’art mobilier
L’art pariétal
La stratigraphie des figures
Dater par le style
Les cycles de Breuil
Les styles de Leroi-Gourhan
L’échelle et le buisson
La datation directe : le radiocarbone
Le casse-tête de Chauvet
Datations directes : autres méthodes
Faux et contrefaçons
Art mobilier
Art pariétal
L’art mobilier
La musique
Peaux =rouges ou peaux tannées ?
Les techniques de l’art mobilier
Les objets naturels légèrement modifiés
Les pierres gravées ou peintes
L’os peint et la gravure sur os ou andouiller
Les os et andouillers sculptés
Les statuettes et sculptures en ivoire
Blocs, abri-sous-roche et grottes
Formes intermédiaires – l’art « pseudo-pariétal »
Art pariétal
les formations naturelles légèrement modifiées
Tracés digitaux
Gravure
Travail de l’argile
bas et haut-relief en pierre
les pigments
Les mains négatives
Quelques techniques de peinture
Faire la lumière sur le sujet
Conclusion : art mobilier versus art pariétal
L’art de plein air
Qu’est-ce qui fut représentés ?
Les figures animales
Le cheval
Le bison
L’aurochs
Cervidés
Le bouquetin
Le mammouth
Les grands carnivores
Le rhinocéros
Les mammifères rares
Poissons, reptiles, oiseaux insectes et plantes
Humains
Les humains indéniables
la représentation des femmes
Les « humanoïdes »
Les composites
Le non-figuratif : les signes
Les schémas chromatiques
Lire les messages
Les premières théories : l’art pour l’art
Chasse et magie de la chasse
L’impasse chamanique
La magie de fertilité et le sexe
Laming-empereur et Leroi-Gourhan : le féminin et le masculin
Pourquoi là ?
Le public et le privé
Combien y-avait-il d’artistes ?
L’art comme information, l’art pour survivre
Tout dans la tête ?
Conclusion
Conservation et négligence
De quoi s’agit-il ?
Glossaire
Bibliographie
Un extrait de L’art de l’époque glaciaire
Extrait
Les grands carnivores
Dans l’art, les grands carnivores comprennent les ours et les grands félins. De par le passé, on a dressé, pour les représentations de ces animaux, des inventaires manquant particulièrement de sens critique et qui incluent des images que mêmes les auteurs trouvaient hautement douteuses, alors qu’ils en oubliaient d’autres – inévitablement, il s’appuyaient beaucoup sur des interprétations anciennes et des relevés non fiables ; depuis lors, ils ont été dépassé par des études plus objectives, basées sur une expertise en anatomie – une fois de plus, il s’agit avant tout du travail de Léon Pales sur les figures de La Marche.
D’après les restes fauniques, les ours du Paléolithique supérieur européen comportaient deux espèces principales – l’ours des cavernes (Ursus spelaeus) et l’ours brun (Ursus arctos). Le premier se caractérise par la forme bombée de son crâne, et on a traditionnellement supposé que toute représentation d’ours au front similaire pouvait être attribuée à cette espèce avec certitude. Pourtant, on a maintenant montré que tout un spectre de formes de tête pouvait se présente dans l’art –seules quelques-unes, comme celles des galets de Massat et de la Colombière, ont des crânes réellement bombés – et ce critère n’est donc pas fiable pour permettre une identification. Dans la grotte Chauvet, qui contient au moins quinze figures d’ours, dont un superbe spécimen en rouge à l’estompage complexe et qui utilise la convexité de la roche pour le rendu de l’épaule, il existe au moins un animal qui d’après la frome de don crâne, parait être un ours des cavernes, mais ses taches ont conduit certains chercheurs à l’identifier comme hyène – alors que bien sûr, nous ne savons aucunement si les ours du Paléolithique avaient des taches ou non !
Il est remarquable que tous les ours de la Marche regardent à droite ; un certain nombre de postures peuvent s’observer dans l’art paléolithique, en particulier des ours en train de marcher ou levant le nez, ou baissant la tête – ce dernier cas étant considéré comme la posture de menace que cet animal adopterait face aux humains. La scène de Péchialet mentionnée plus haut semble montrer un ours dressé sur ses pattes de derrière et menaçant deux « humanoïdes ».
Les têtes d’ours et de lion peuvent paraitre très similaires, et il a donc été difficile de les différencier sur les figurines de terre cuite fragmentaires de Dolni Vestonice ; ce site, comme celui de Pavlov, est important parce que son art est dominé par les carnivores : parmi les 77 figurines en bonne condition, on pense que pas moins de 21 sont des ours, 9 des lions, 5 des loups et 3 des renards (soit, au total, 50% de carnivores).
Les seules à être perforées et à porter des petites encoches ‘décoratives » sont celles d’ours et de lion, mais toutes les figures sont caricaturales, avec peu de détails, et on ne peut donc pas en déduire grand-chose à propos des espèces représentées…