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Grotte de Commarque
Des gravures et une sculpture magdaléniennes
Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil
Cette grotte ne se visite pas
Cette grotte ne se visite pas
Situation
La grotte de Commarque est située à Sireuil sur la commune des Eyzies-de-Tayac-Sireuil (Dordogne) en Périgord. Elle se trouve à la base d’une falaise calcaire érodée formant un porche long de plusieurs mètres. Au dessus de celle-ci, le château-fort éponyme, en ruine, est en cours de restauration par le propriétaire, Hubert de Commarque.
De la falaise à la rivière de la Beune du nord (ou Grande Beune) un pré s’étend sur plusieurs dizaines de mètres, accentuant le côté grandiose du promontoire rocheux. Au pied de ce mur de calcaire, l’entrée de la grotte, solidement fermée, cache de véritables trésors de l’art préhistorique pariétal. Pour des questions de conservation et de configuration des lieux la grotte de Commarque n’est pas ouverte à la visite.
Découverte et historique des fouilles
Les gravures pariétales préhistoriques ont été découvertes le 9 août 1915 par l’abbé Breuil, M. Pierre Paris (alors propriétaire du château de Beyssac) et ses fils qui exploraient les cavités de la région. L’abbé Breuil déclare « C’est Pierre Paris qui avait eu l’idée d’examiner les parois des deux grottes situées sous l’abri de falaise de Comarque… la seconde grotte nous réservait au contraire une agréable surprise. Nous y rencontrâmes en effet … les vestiges d’un importante galerie sculpturale très analogue à celle que le Docteur Lalanne a découverte, il y a peu d’années, sous l’abri de Cap Blanc ». Au paléolithique on pouvait accéder à la grotte soit par l’entrée actuelle soit par un autre orifice qui communiquait avec la grotte de Commarque par un boyau étroit au parcours difficile d’une quinzaine de mètres de longueur. Les vestiges osseux retrouvés dans le sol de la salle d’entrée, proche de l’entrée principale, démontrent que c’était un lieu fréquenté par les Paléolithiques. .
Une courte monographie fut publiée par l’abbé Breuil, Denis Peyrony et Capitan en 1915.
A. Laming-Emperaire (en 1962) puis Leroi-Gourhan (1965) consacrent un chapitre à l’étude de Commarque.
De 1977 à 1981 Brigitte et Gilles Delluc reprennent l’étude de la grotte ornée de Commarque et découvrent de nouvelles figures qui complètent l’inventaire. Des sondages et des prélèvements permettent, de plus, de déterminer le contexte archéologique.
En 1992, J.-P. Duhard, B. et G. Delluc reprenant l’étude d’un tracé, relevé par ces derniers dans la salle d’entrée, identifièrent, sur une paroi très altérée, la représentation spectaculaire d’une femme enceinte sculptée en bas relief.
La grotte a été déclarée monument historique le 11 février 1924.
La grotte de Commarque
Actuellement la grotte s’étend sur 65 mètres de long. On accède immédiatement dans une salle de 6 mètres sur 6. Le 2e accès par un boyau étroit et sinueux débouche aussi dans la salle : il est aujourd’hui obturé par une maçonnerie. De la salle, on accède à une longue galerie étroite et sinueuse dont le plafond s’élève à 3 ou 4 mètres : elle s’étend sur la gauche de quelques mètres et sur la droite de 24 mètres. Une cheminée d’une hauteur de 13 mètres s’élève au-dessus de la bifurcation salle-galerie : elle donne accès, au premier étage, à une petite cavité de 8 mètres sur 4, non ornée. La salle conserve quelques vestiges de décoration, en partie détruite par les occupations post-paléolithiques de la grotte : la pièce maîtresse est une femme enceinte sculptée en bas relief. La plus grande partie de la décoration gravée et sculptée se trouve dans la galerie sinueuse, au niveau de la bifurcation et surtout dans la partie droite de la galerie.
Le niveau du sol a beaucoup varié au fil des millénaires. Au Paléolithique (au Magdalénien), le niveau du sol était 25 cm au-dessus du niveau actuel. Au Néolithique, il y a environ 5 000 ans, le sol était plus haut que le niveau actuel de 80 cm à 1 mètre : à cette époque la grotte a servi de bergerie. Au Moyen-âge, au contraire le sol s’était effondré sur plusieurs mètres à la suite d’un épisode très pluvieux : à cette époque, il a été remblayé jusqu’au niveau actuel. Les parois de la salle d’entrée montrent des cicatrices indiquant que des aménagements ont été réalisés avec un outil métallique dans la partie inférieure des parois de la salle d’entrée.
« Les graveurs ont donc connu une galerie étroite, où l’on progressait debout sauf aux extrémités, mais où l’on devait se courber un peu par endroits, notamment au fond de la salle d’entrée pour accéder à la bifurcation, dans la galerie de droite pour rejoindre le panneau du cheval n° 13 et peut-être aussi au niveau de l’orifice d’entrée lui-même. » (B. et G. Delluc).
Les gravures de Commarque
Si la gravure profonde est la technique majoritairement utilisée à Commarque, on dénombre quelques gravures fines et une seule sculpture en bas-relief, un cheval. En outre, dans la salle d’entrée, un relief naturel a été complété par des traits gravés pour réaliser un bas-relief spectaculaire : une femme enceinte étendue bras écartés (la tête n’est pas figurée et les bras sont évoqués par des reliefs naturels).
Avec les derniers relevés on a dénombré 34 gravures (unités graphiques) localisées majoritairement au point de rencontre des deux galeries profondes et dans la galerie nord-ouest. Les équidés sont majoritaires, avec neuf représentations, toutes incomplètes. Six figures sont indéterminées (mais l’une d’elles pourrait être un bison). Pour terminer l’inventaire des figures animales on citera également deux bouquetins, ainsi qu’un boviné.
Elément étonnant dans une cavité aussi réduite, les figures anthropomorphes sont au nombre de onze : une femme enceinte, une tête de profil, une tête bestialisée, trois profils féminins schématisés et cinq vulves.
Le reste des gravures est constitué de signes dont on ne connaît pas la signification : croix, traits doubles, ramiforme…
Un habitat magdalénien
En dehors des magnifiques gravures, les fouilles du sol de la grotte de Commarque ont permis de mettre à jour des traces d’habitat de la cavité. Les Magdaléniens ont utilisé l’entrée de la grotte pour s’abriter, préparer le produit de leur chasse ou du charognage… A l’époque le climat était froid et très sec. La végétation était principalement constituée de pins, de quelques frênes, d’aulnes et de noisetiers. Au milieu des prairies d’herbacées les rennes étaient l’espèce la plus fréquente.
Les ossements retrouvés sont principalement des restes de renne (les trois-quarts des ossements exhumés), de bovinés, de bouquetin, de lièvre variable, ou de renard polaire. On retrouve également quelques restes de canard colvert, de lagopèdes et de faucon crécerelle.
« … la grotte de Commarque a été le siège d’un habitat magdalénien. Elle est en outre une grotte sanctuaire de la même époque. L’habitat, situé dans la salle d’entrée, a abrité des chasseurs magdaléniens qui ont également fréquenté les deux galeries. La faune paléolithique retrouvée comprend pour les trois-quarts du renne (23 individus), tués au cours de la période estivale, ainsi que du grand boeuf (3 individus), du bouquetin, du lièvre variable (1 individu de chaque) et du renard polaire (2 individus). Les rennes, bœufs et bouquetin portent des traces de découpage… » (Delluc).
Les outils
Les hommes de Commarque ont laissé peu d’outils préhistoriques dans la grotte. Les chercheurs ont mis à jour 2 burins (1 burin dièdre d’axe et 1 burin transverse) 1 perçoir d’axe sur lame brute, 7 lames, 1 fragment de lamelle, 13 éclats…
La datation
La datation de la grotte a été réalisée sur les ossements retrouvés dans la salle d’entrée de Commarque. Elles indiquent que la grotte a été fréquentée entre – 13 370 et – 12 760 ans. La moyenne s’établissant à -12 880 ans. La datation est conforme à la faune et les pollens retrouvés, ce qui confirme la période d’occupation et de gravures au Magdalénien moyen.
Sources :
– La grotte ornée de Commarque à Sireuil – Brigitte et Gilles Delluc Lien
– L’art des cavernes – Atlas des grottes ornées paléolithiques françaises
– Europreart
– Nombreux documents provenant de l’iconothèque de Brigitte et Gilles Delluc
C.R.
Type | Technique | Période artistique | Période d’occupation | Restes humains |
Grotte | Gravure | Magdalénien | – 13 000 ans | non |
Dimensions | Nombre de représentations | Outils | ||
65 mètres de galeries | 34 unités graphiques | oui | ||
Localisation | Accessibilité | Date de la découverte | Particularités | |
Région des Eyzies-de-Tayac | Ne se visite pas | 1915 |
Visite du Château de Commarque – Infos pratiques
La grotte de Commarque n’est pas ouverte à la visite.
Le Château de Commarque, situé au-dessus de la falaise, est lui, par contre, ouvert une partie de l’année.
La visite est très interessante et une partie des gravures de la grotte sont présentées sous formes de photographies dans une petite exposition.
Situation
Le Château de Commarque est situé à Sireuil, en face du Château de Laussel.
La visite du château
Elle dure environ 60 minutes.
Horaires des visites du chateau 2014
Ouvert à partir du 30-31 mars et en avril : de 10h30 à 18h
en mai-juin : de 10h à 19h
en juillet-août : de 10h à 20h
en septembre : de 10 h à 19h
en octobre et pendant les vacances de la Toussaint: de 10h30 à 18h.
Tarifs 2014
– Adulte : 7 euros.
– 12 à 17 ans : 5 euros.
– 6 à 11 ans : 3,5 euros.
– moins de 6 ans gratuit .
Reseignements
Site officiel
Mail : secretariat@commarque.com