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Altamira Musée et Centre de Recherche
Santillana del Mar – Espagne
El Museo Nacional y Centro de Investigación de Altamira
La grotte d’Altamira fut explorée la première fois en 1868. Ce n’est qu’en 1879 que Marcelino Sanz de Sautuol, qui connaissait déjà la cavité, découvrit avec sa fille les peintures qui ornaient son plafond. Il publia l’année suivante un article dans un bulletin de préhistoire mais ses travaux furent dédaignés et remis en doute. Il fallut attendre 1902 pour que l’art pariétal d’Altamira soit enfin authentifié. Afin de réguler les visites dans la grotte, la collectivité utilisa une maison à proximité pour y abriter un gardien et conserver les artefacts découverts sur le site. Mais le passage de milliers de visiteurs mit en péril les peintures. En 1973, la grotte devint propriété de l’Etat Espagnol. En 1979, la grotte fut fermée au public et le ministère de la Culture construisit le premier Musée National et Centre de recherche d’Altamira. Trois ans plus tard, la grotte originale d’Altamira fut de nouveau accessible au public, mais pour seulement 700 visiteurs mensuels. Les études et analyses montraient que la grotte n’évoluait toujours pas de manière positive et il fallut réaménager l’environnement autour d’elle, très sensible à la pollution s’infiltrant dans le sous-sol par les eaux de pluie ou par voie aérienne.
Un nouveau musée fut alors érigé en 2001, présentant une réplique de la grotte ornée et des gravures situées dans les galeries. Afin de préserver la grotte originelle, celle-ci fut à nouveau fermée au public en 2002.
La néogrotte : la nouvelle grotte
Lorsque vous prenez vos billets d’entrée vous pouvez réserver un horaire pour la visite de la reconstitution de la grotte. En effet, du fait de la fragilité de la cavité originale et afin de protéger les peintures pariétales, le grand plafond d’Altamira a été reproduit à l’identique et peut se visiter depuis 2001.
Vous rentrez ainsi par groupes d’une trentaine de personnes dans le fac-similé qui commence, comme il y a 15 000 ans (Magdalénien), par un porche qui descend en pente douce vers le fond de la grotte. C’est dans cette première partie, presqu’à l’air libre, que les chercheurs ont trouvé des traces de foyers et de vie des paléolithiques : parures, coquillages, pointes de sagaies, crayons d’ocre, ambre…
Avec votre guide, en langue espagnole, vous commencez ensuite à parcourir la vaste salle au plafond orné de différents animaux, bisons, biche, chèvre, cheval mais également d’une main positive. Le style des peintures est vraiment spécifique et l’utilisation des couleurs, du brun au noir en passant par le rouge, a donné le nom de « plafond des polychromes » à cette partie emblématique d’Altamira. Afin d’imiter au mieux celui de la grotte, le rocher artificiel est composé à 80 % de poudre de roche calcaire et reprend des matériaux et pigments naturels : ocre, charbon de bois et eau.
Avant de sortir, une présentation de quelques gravures et peintures vous permet de découvrir des représentations provenant de parties moins connues de la cavité.
La découverte de l’art
Altamira est la première grotte où l’art pariétal a été découvert. Mais la reconnaissance de l’ancienneté de cet art préhistorique ne s’est faite que plus de 20 ans plus tard !
Cette partie est consacrée à l’avocat Marcelino Sanz de Sautuola, un naturaliste érudit passionné d’archéologie et de préhistoire. C’est lui qui, avec sa fille, a découvert le plafond des bisons d’Altamira. Le musée présente une reconstitution du bureau, des premiers dessins et recherches qui étaient presque transgressifs à l’époque car remettant en cause la religion et les croyances.
Le premier art
La capacité à transmettre des pensées symboliques via l’expression artistique est une faculté culturelle innée dans notre espèce.
A partir des grandes reproductions de quatre grottes de la Cantabrie, vous découvrez la diversité de l’art pariétal : dessin, soufflage, tamponnage, gravure, application de colorants… Des morceaux de parois entiers sont reconstitués afin de découvrir l’art pariétal dans d’autres grottes espagnoles (Cueva del Pendo, Fuente del Salin, Cueva de las Monedas, Cueva Urdiales…).
L’art mobilier est également présenté et permet d’admirer le travail réalisé sur des objets du quotidien (des parures de coquillage) ou servant dans certaines occasions, comme la production de musique.
Photo Kroko pour Hominides.com
La vie au temps d’Altamira
Au Paléolithique, à Altamira, comme dans le reste de l’Europe, les Hommes avaient maîtrisé le feu et l’utilisaient au quotidien : production de chaleur, cuisson des aliments, source lumineuse pour se retrouver la nuit autour du foyer. Le premier gibier chassé dans la région était le cerf qui était tout à la fois une source alimentaire (viande et moelle), de chaleur (peaux pour l’habillement et disposer sur le sol) mais aussi pratique pour les outils (en utilisant les bois, les tendons et les os de l’animal). Profitant des ressources à disposition, ils consommaient également des mollusques et des poissons. Toutefois, les chercheurs indiquent que 50% de l’apport calorique de l’alimentation devait provenir des fruits, des tubercules et des plantes. A ce travail de collecte et de chasse devait se rajouter la taille d’outils, la couture des peaux, la fabrication de parures…
Entre -22 000 et -13 000 ans, les chasseurs-cueilleurs nomades ont régulièrement fait des haltes plus ou moins prolongées à Altamira.
Avant Altamira
Pendant le Pléistocène, plusieurs espèces d’hominidés se sont développés Homo habilis, Homo erectus, Homo heidelbergensis, Homo neanderthalensis sont parmi les plus connus. Il y a 300 000 ans, les premiers Homo sapiens apparaissent en Afrique du Nord, ils vont s’installer sur l’ensemble de la planète et depuis 28 000 ans c’est la seule espèce humaine rescapée !
Dans cette partie, chaque espèce est présentée avec sa culture, ses outils et l’environnement dans lequel elle vivait.
Nos connaissances sur l’évolution de la lignée humaine s’étant fortement enrichies ces dernières années, certains panneaux et informations sont malgré tout déjà obsolètes.
L’archéologie préhistorique
L’archéologie préhistorique est la science qui nous permet de reconstituer l’époque d’Altamira. Comme dans un laboratoire, à partir des restes et fossiles retrouvés sur des gisements préhistoriques, les chercheurs tentent de déterminer le cadre de vie des hommes de l’époque. Ils utilisent des méthodes scientifiques comme la sédimentologie, la paléontologie, la palynologie et la malacologie…
A droite : Reconstitution d’un laboratoire.
C.R.
Le Musée National et Centre de Recherche d’Altamira en pratique
Adresse
Museo Nacional y Centro de Investigación de Altamira Marcelino Sanz de Sautuola,
S/N 39330 Santillana del Mar
Tlf. (34) 942818005
De mai à octobre: Du mardi au samedi de 9h30 à 20h00. Dimanche et jours fériés de 9h30 à 15h00. Fermé le lundi
De novembre à avril: Du mardi au samedi de 9h30 à 18h00. Dimanche et jours fériés de 9h30 à 15h00.Fermé le lundi
Jours fériés d’ouverture execeptionels :
18-19 ávril, 25 juillet, 15-16 août, 12 octobre, 1 novembre et 6 décembre.
Jours de fermeture exceptionnels :
1 et 6 janvier, 1 mai, 28 juin et 24, 25 et 31 décembre.
Tarifs
Adultes et enfants : 3 €
Réduit: 1,5 €
Abonnement annuel: 25 €
Abonnement annuel pour les musées appartenant à l’État: 36,06 €
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