Préhistoire(s), l'enquête &
Préhistoire(s), complément d'enquête
1 exposition, 2 lieux :
- Musée des Eyzies-de-Tayac
- Pôle International de Préhistoire
du 9 juillet 2012 au 12 novembre 2012

Préhistoire(s), l'enquête
Centre d'accueil du Pôle International de la Préhistoire
30, rue du Moulin 24620 Les Eyzies-de-Tayac
05 53 06 06 97

Préhistoire(s), l'enquête au Pôle International de Préhistoire propose au visiteur une manière très originale d'aborder
la Préhistoire, en le mettant lui-même dans la peau d'un archéologue.
Le parcours de l'exposition Préhistoire(s), l'enquête s'articule autour d'une scène de crime préhistorique vieille de 7 400 ans : la double sépulture de Téviec.
Découverte en 1928 au large de Quiberon, elle est au coeur de toutes les interrogations :
- qui sont ces deux êtres humains qui ont été enterrés l'un contre l'autre ?
- pourquoi sont-ils décorés de bijoux et de coquillages ?
- s'agit-il d'un couple ?
- que leur est-il arrivé?
- à quelle époque vivaient-ils ?
- à quel âge sont-ils morts ?


Des sciences traditionnelles aux techniques les plus contemporaines dont se servent les héros de séries télévisées, une multitude d'outils sont au service des chercheurs et à la portée des grands et des petits, invités à faire preuve d'observation et de déduction.

Téléchargez le livret de l'exposition.

Des conférences :
Tout public - Gratuit - Sur réservation
Auditorium du Centre d'accueil du Pôle International de la Préhistoire

12 Juillet à 21h
La paléopathologie, entre médecine et archéologie : l'exemple de la sépulture. mésolithique de Bonifacio.
Henri Duday.
Archéologue. Directeur de Recherche au CNRS. Université de Bordeaux 1.
Laboratoire PACEA. Directeur d'Etudes à l'École Pratique des Hautes Etudes. Laboratoire de paléoanthropologie de l'EPHE.

10 Août à 21h
Chasseurs et pêcheurs des rivages atlantiques : les nouveaux visages du Mésolithique.
Grégor Marchand.
Archéologue et préhistorien. Chercheur au CNRS. Université de Rennes 1. Laboratoire CReAAH.

Exposition réalisée par le Musée national de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac en complément de l'exposition Préhistoire(s), l'enquête produite par le Muséum de Toulouse et présentée simultanément au Centre d'accueil du Pôle International de la Préhistoire.
A la fin des temps glaciaires, entre 10 000 et 6 000 avant notre ère, les sociétés de la préhistoire se modifient : les hommes créent de nouveaux outils et des rituels funéraires inédits voient le jour en Europe avec notamment les premières nécropoles.

Le Mésolithique, une période de mutation importante du milieu
Cette période est marquée par un adoucissement du climat qui aboutira aux conditions tempérées que nous connaissons aujourd'hui. Le réchauffement de la terre fait disparaître les effets de la dernière glaciation. Les paysages qui composent la France se couvrent d'épais massifs forestiers constitués de pins tout d'abord, puis de feuillus qui les remplacent peu à peu. En fonction des petites oscillations de la température ou de l'humidité de l'air, cette évolution aboutit au développement de la chênaie qui culmine lors des premiers défrichements nécessités par les débuts de l'agriculture vers 5 500 avant J-C.

Des conséquences culturelles et techniques
Les chasseurs-cueilleurs de la préhistoire traverseront ces changements d'environnement en s'y adaptant, sans modifier radicalement leur mode de vie. Les espèces animales peuplant la forêt succèdent à la faune froide glaciaire. Les techniques de chasse se modifient en conséquence. L'usage de l'arc par exemple se généralise avec des flèches garnies de pointes en silex de plus en plus petites et montées en série, dites microlithes.
L'art figuratif disparait et seuls de rares objets mobiliers présentent encore une décoration abstraite ou géométrique.
Période de transition, longtemps éclipsée par les témoignages extraordinaires de la fin du Paléolithique, ces quelques millénaires sont liés à de nombreuses transformations culturelles, au premier plan desquelles se place l'attachement à un territoire restreint.

La meilleure illustration en est la régionalisation des styles et des outillages notamment en silex. Cette dernière porte certainement en germe les prémices de la sédentarisation qu'induira le passage à l'économie de production des premiers agriculteurs du Néolithique.

Nécropole de la Vergne (Charente-Maritime), sépulture 10.
Plusieurs individus dont un adulte et un enfant entièrement ocrés, accompagnés de parures préhistoriques en coquillage et déposés avec les restes d'une crémation et deux crânes d'aurochs. Cliché à droite H. Duday et P. Courtaud, UMR 5199 Pacea - Bordeaux 1

Des rapports nouveaux des hommes avec leurs ancêtres
Les rites funéraires se diversifient également. Si les tombes préhistoriques restent rares, elles sont fréquemment le théâtre de pratiques complexes. Motivations et significations des gestes funéraires nous sont en grande partie inaccessibles aujourd'hui. Toutefois la présence spectaculaire de restes d'animaux ou d'objets de parure, le dépôt simultané de plusieurs personnes - voire leur crémation ou leur position étrange - ainsi que la mise en scène de certaines tombes ou leur regroupement en un même lieu pendant une longue durée, montrent que les défunts tiennent une place nouvelle dans les sociétés préhistoriques.
Objet de travaux récents dans différentes régions françaises, les tombes présentées dans ce « complément d'enquête », sont l'illustration de ces comportements singuliers. Elles n'ont pour l'essentiel jamais été présentées au public. Elles proviennent de fouilles faites au cours des vingt-cinq dernières années en Charente-Maritime (gisement de La Vergne), d'Eure-et-Loir (Auneau) et de la Somme (La Chaussée-Tirancourt). Les études très pointues dont elles ont été l'objet permettent aujourd'hui d'en déchiffrer l'histoire et de lever un coin du voile de la pensée de leurs auteurs.