Dinosaure
La vie en grand
Grande Galerie de l'évolution
Museum National d'histoire naturelle
Du 24 octobre 2012 au 24 juin 2013
L'exposition Dinosaure, la vie en grand explore l'incroyable biologie des plus grands dinosaures de tous les temps : les sauropodes.
Comment ces herbivores géants, parfois longs de 40 mètres, hauts comme quatre autobus, et pouvant peser 90 tonnes, ont-ils pu se développer pendant environ 140 millions d'années ?
L'exposition est nourrie des recherches les plus récentes en paléontologie, physiologie et biomécanique. Les sauropodes n'y sont pas abordés
comme de lointains fossiles mais comme des créatures vivantes à la biologie complexe, dont le gigantisme est source d'étonnement et de questionnement :
- comment ces herbivores trouvaient-ils suffisamment d'aliments pour obtenir les
100 000 calories qui leur étaient nécessaires chaque jour ?
- comment se faisait la circulation de leurs quelque 600 litres de sang ?
- quelle pouvait être la taille de leur coeur ?
- à quelle vitesse grandissaient-ils ?
- quel mécanisme permettait à leurs poumons de véhiculer près de 75 litres d'air à chaque inspiration ?
- comment leurs muscles pouvaient-ils "porter" et faire bouger un tel poids ?
- quel était le mécanisme de digestion des plantes particulièrement coriaces sans les mâcher ?
- comment fonctionnait leur système dentaire ?
Regardez bien au-dessus de votre tête !
A peine entrés dans l'exposition, les visiteurs tombent nez à nez avec l'un des plus grands sauropodes du monde : l'Argentinosaurus.
Découvert en Argentine, il est doté de mensurations exceptionnelles : pas loin de 90 tonnes pour quelque 42 mètres de long… Il projette le visiteur au coeur de la problématique de l'exposition : quelles sont les conséquences biologiques de la taille de ces gigantesques animaux ?
Rencontre avec Mamenchisaurus.
Mesurant 3 mètres de haut au garrot et 18 mètres de long, soit à peu près la taille d'un semi-remorque, la pièce maîtresse de cette exposition est une maquette (écorché) grandeur nature d'un Mamenchisaurus femelle âgé de 18 ans. Bien qu'il ne s'agisse pas du plus grand des sauropodes, Mamenchisaurus se distingue par son incroyable cou de 9 mètres de long qui représente la moitié de la taille de son corps. L'un des côtés de l'animal, recouvert de peau, donne un aperçu de son énorme apparence ; l'autre apparaît disséqué, révélant ses organes principaux, notamment le coeur et les poumons, mis en relief et présentés en taille réelle. Une projection vidéo montrant la section longitudinale de l'animal permet de comprendre comment les systèmes respiratoire, circulatoire et digestif lui ont permis d'atteindre cette taille.
Alimentation.
De quoi se nourrissait un sauropode ? Comment pouvait-il trouver suffisamment de nourriture pour survivre ? En explorant son système digestif, comparable à une cuve de fermentation, cette partie de l'exposition dévoile
une véritable « machine à manger géante » : on découvre le régime herbivore de l'animal, ses dents semblables à des incisives et son mécanisme d'ingestion sans mastication.
Un seul cerveau.
La tête relativement petite des sauropodes renfermait aussi un petit cerveau.
Celui d'un Apatosaurus ne pesait pas plus de 113 grammes – alors que le poids moyen d'un cerveau humain est de 1350 grammes. Cette partie de l'exposition consacrée à la taille du cerveau brise le mythe d'un deuxième « cerveau » situé au niveau de la vertèbre caudale chez certains sauropodes. Les visiteurs peuvent observer une coupe de cerveau d'un Diplodocus ayant permis aux scientifiques de découvrir des données importantes sur la structure à grande échelle du cerveau de ce dinosaure disparu.
Toujours plus haut.
Grâce à leur cou comparable à une grue, les sauropodes étaient capables
d'atteindre des aliments inaccessibles à d'autres animaux. Cette partie de l'exposition aborde la biomécanique et les avantages en matière d'adaptation d'un cou très long, mais étonnamment léger. La structure complexe des vertèbres des sauropodes est illustrée par un énorme os de cou fossile. On peut également découvrir l'efficacité d'un long cou faisant office de « système de refroidissement ».
Grand comment ?
Au cours de ces 140 millions d'années, les sauropodes ont évolué en une diversité
de formes et de tailles, et une variété de couleurs et de caractéristiques physiques.
Grâce aux preuves apportées par les fossiles et l'étude parallèle des animaux vivants aujourd'hui, les scientifiques ont pu déterminer la taille et le poids approximatifs des diverses espèces de sauropodes. Une fresque témoigne de la diversité de ce groupe. Les visiteurs découvrent également le fémur de près de 2 mètres de haut et vieux de 155 millions d'années d'un Camarasaurus, un dinosaure dont les scientifiques ont estimé le poids à près de 22 tonnes.
Bébés dinosaures.
Sortant d'un oeuf de la taille d'un ballon de football, les petits sauropodes atteignaient une taille immense en peu de temps. S'ils ne pesaient généralement pas plus que 5,5 kg à la naissance, ils pouvaient atteindre en une trentaine d'années un poids 10 000 fois supérieur, soit près de 55 tonnes à l'âge adulte. Aucun autre animal terrestre, aucun oiseau ou reptile ne peut se développer à si grande vitesse. Des répliques d'oeufs d'animaux disparus ou vivants – oiseau éléphant, sauropode Ampelosaurus, théropode Oviraptor, balbuzard pêcheur et colibri à gorge rubis – sont exposés afin que les visiteurs puissent les comparer.
Peau.
Les « empreintes de peau » fossilisées sont les seules données dont disposent les scientifiques pour avoir un aperçu de la peau d'un sauropode. Grâce à elles, on sait avec quasi-certitude que cette peau était sèche et chaude. Dépourvu de
glandes sudoripares, ce dinosaure ne transpirait pas. La peau de ce dinosaure était recouverte de petites écailles bosselées évitant l'évaporation de l'eau du corps. Aucun sauropode n'était pourvu de poils ou de plumes. Les visiteurs peuvent observer l'ostéoderme, ou plaque osseuse, d'un titanosaure, appartenant au groupe des plus grands sauropodes ayant vécu il y a entre 65 et 70 millions d'années.
Rythme cardiaque.
Si le coeur d'un être humain pompe environ 6 litres de sang par minute, celui d'un Mamenchisaurus en pompait l'équivalent de 600 litres. Même si aucun coeur de
dinosaure fossilisé n'a été découvert à ce jour, les scientifiques ont pu déterminer la taille et la structure d'un coeur de sauropode en étudiant ses cousins les plus proches, les autruches et les crocodiliens. Les visiteurs découvriront la maquette d'un coeur à taille réelle et manipuleront une pompe reliée à un ordinateur pour
calculer la vitesse et la pression requises pour faire circuler le sang dans le corps d'un sauropode.
Respiration.
Un être humain au repos inhale environ 0,5 litre d'air à chaque inspiration ; un
Mamenchisaurus en respirait près de 82 litres. Une réplique à taille réelle du système respiratoire complexe qui permettait un tel volume est présentée dans cette partie de l'exposition. Pour comprendre le système respiratoire du sauropode, les scientifiques ont étudié la respiration et l'anatomie des oiseaux et des crocodiliens. Ces comparaisons ont permis de découvrir que les poumons particulièrement efficaces des sauropodes recevaient de l'air riche en oxygène
durant l'inspiration mais aussi au moment de l'expiration. Ce flux continu permettait au sauropode de limiter sa dépense énergétique pour respirer.
Les dernières fouilles sur le site d'Angeac en France
Ce dernier volet de l'exposition, élaboré par le Muséum national d'Histoire naturelle de Paris en collaboration avec le Musée d'Angoulême, propose aux visiteurs de découvrir l'un des plus riches gisements à dinosaures de France : le site d'Angeac, en Charente.
Cette partie de l'exposition s'articule autour d'une pièce-phare : un moulage du grand fémur. Il est accompagné : de photos des fouilles ainsi que d'extraits de l'émission « C'est pas sorcier » consacrée à la campagne de fouilles de 2011 ; d'ossements découverts lors des fouilles : vertèbres caudales, métatarse, dents d'herbivores… d'objets qui révèlent le paléo-environnement dans lequel évoluaient les grands dinosaures : plaques de tortues et de crocodiles, dents de crocodiles…
d'illustrations du dessinateur Mazan : il a accompagné le travail des paléontologues sur le terrain et livre en images une véritable chronique des fouilles.
Une reconstitution en taille réduite d'un chantier de fouilles permet aux enfants de s'initier à la méthode des paléontologues.
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