Australie, 60 000 ans de culture aborigène
Exposition temporaire du 15 mai au 15 décembre 2010
Musée de Préhistoire des Gorges du Verdon
Quinson
Qui sont les Aborigènes ? D’où viennent-ils ? Qui sont-ils aujourd’hui ? Des questions qui fascinent depuis longtemps les chercheurs. Les scientifiques en effet, se sont longtemps interrogés sur les origines du peuplement de l’Australie ainsi que sur le mode de vie du peuple aborigène. Massacrés suite à l’arrivée des Européens à partir du XVIIIe siècle, ce n’est qu’à la fin des années 60 que les Aborigènes ont été reconnus comme des citoyens à part entière. Bien que mise à mal, leur culture a perduré et constitue à ce jour la plus ancienne culture vivante durable du monde.
En partenariat avec l’Ambassade d’Australie en France, le musée du quai Branly et le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulon et du Var, le Musée de Préhistoire des gorges du Verdon propose un regard complet sur l’Australie : son histoire, sa culture son environnement et sa géologie. Une exposition ambitieuse qui fera découvrir aux visiteurs les richesses de cette terre du bout du monde. L’exposition est entièrement bilingue Français/Anglais.
Thème de l’exposition
L’exposition « Australie : 60 000 ans de culture aborigène » propose aux visiteurs trois portes d’entrée différentes mais complémentaires :
· Une exposition scientifique
· Une exposition d’art contemporain aborigène
· Une exposition ethnologique
La visite permettra d’acquérir une connaissance exhaustive de l’Australie, de la Préhistoire à nos jours : une exposition qui mettra en lumière la beauté et l’immensité de ce pays et l’art fascinant et unique de culture aborigène. Elle sensibilisera aussi les visiteurs aux grandes problématiques contemporaines du XXIe siècle que sont : le réchauffement climatique, la biodiversité, le racisme ou le statut des peuples autochtones.
A la découverte de la culture aborigène
Le mot aborigène signifie « depuis l’origine » en latin. Premier peuple de l’Australie avant la colonisation des Européens, les Aborigènes ont gardé un mode de vie traditionnel proche de celui du Paléolithique supérieur (entre 35 000 et 10 000 ans avant JC) en Europe.
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Aborigènes - Photos de Jacques et Betty Villeminot
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Attachés à la terre, la faune et la flore, les Aborigènes évoluent dans un univers spirituel très original pour expliquer l’origine du monde, des paysages, des êtres vivants et des hommes. Selon leur tradition, des créatures géantes sont sorties de la terre, de la mer ou du ciel et ont donné naissance à la vie et les paysages australiens. Leurs corps géants ont créé des fleuves et des chaînes de montagne mais leur esprit est resté dans la Terre, rendant cette dernière sacrée aux peuples indigènes. Ces mythes fondateurs portent le nom de Dreamtime, le « Temps du rêve ». Il est la référence universelle des cultures aborigènes.
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Aborigènes - Photos de Jacques et Betty Villeminot
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Le « Temps du rêve » est aussi un code de bonne conduite entre les hommes et la nature. Il fait le lien entre le passé, le présent et le futur. Les hommes d'aujourd'hui sont à la fois les gardiens de ces rêves anciens et les gardiens des lieux où ils se déroulaient et que l'on continue à respecter. Les Aborigènes croient à l’interprétation de rêves et les représentent sur les peintures.
Une exposition scientifique
À travers de très nombreux objets, panneaux et photos, cette exposition scientifique raconte aux visiteurs l’histoire géologique, biologique et anthropologique de l’Australie.
La Carte d'identité de l'Australie
Le Musée de Préhistoire des gorges du Verdon propose une entrée en matière didactique de l’Australie. Géographie, géologie, environnement, le visiteur sera initié à l’histoire de ce pays situé aux antipodes de l’Europe. Il découvrira les caractéristiques exceptionnelles de l’Australie comme :
· le saisissant Uluru ( Ayers Rock), montagne sacrée des Aborigènes
· les nombreuses espèces endémiques représentant la flore et la faune australienne.
· L’Histoire du pays de la Préhistoire au XXIe siècle.
Pour aider le visiteur, des grands caissons lumineux sont installés intégrant des photos rétro-éclairées. Des consoles interactives présentent des documents audiovisuels du
CNRS, du Collège de France et de l’UNESCO.
Enfin, un espace de lecture est mis à la disposition de tous pour en savoir plus sur l’Australie, le tout, agrémenté par de la musique et des récits aborigènes diffusés tout au long de l’exposition.
Des objets d’art premier aborigène
Plus de 80 éléments prêtés très majoritairement par le musée du quai Branly mais aussi le Muséum d’Histoire naturelle de Toulon et du Var et l’Ambassade d’Australie
en France, illustrent la vie quotidienne et traditionnelle des Aborigènes. Il s’agit de productions matérielles et culturelles qui leur sont propres comme le boomerang et le didgeridoo inventés par le peuple aborigène. L’ensemble de ces pièces datent du XIXe et XXe siècles.
Ainsi parmi les oeuvres présentées, les visiteurs pourront admirer entre autre :
· des outils et armes de pierre : artefacts lithiques
· des instruments de chasse et de combat : boomerangs, propulseurs, boucliers, haches, massues, sagaies
· des objets domestiques : plat, couteaux, filets de portage, panier
· des éléments de parure et vestimentaires : bijoux, coiffe, nacres pubiennes, anneau de deuil, ceinture, chaussons
· des sculptures (bois sculptés et gravés)
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Boomerang |
Propulseur |
Bouclier |
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Ceinture en écorce |
Colliers en fibre végétale, coquillage et perles |
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Collier en graine et fibre, peigne en dent de kangourou, bracelet tressé, piece d'enfilage vertèbre de serpent |
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Herminette, outil, couteau, hache, pic, couteau-scie |
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Nacre pubienne en nacre, cheveux tressés et fibres végétales |
Sculpture anthropomorphe en bois sculpté |
Des animaux naturalisés
Protégée des influences extérieures, du fait de son insularité, l’Australie abrite une flore et une faune uniques au monde. La plupart des mammifères appartiennent à la grande famille des marsupiaux qui a quasiment disparu du reste de la surface du globe.
Six animaux naturalisés sont présentés dans l’exposition : dingo, ornithorynque, échidné, émeu, koala et kangourou.
Une exposition d’art contemporain : de l’art rupestre à l’art moderne
Depuis des dates très reculées, la culture aborigène accorde une grande importance à la peinture. A l’exception notable de l’art rupestre, celle-ci s’est majoritairement exercée sur des supports éphémères (terre, sable, peau). Plus récemment, les Aborigènes ont adapté leurs productions graphiques à des supports inédits : peinture sur écorce dans les territoires du Nord, tissus et toiles dans le désert central de l’Australie. Dans les années 1970, ils ont commencé à utiliser la peinture acrylique sur toile. C’est à cette époque que l’art contemporain aborigène a été véritablement reconnu comme de l’art moderne, recevant une consécration planétaire.
L’exposition « Australie : 60 000 ans de culture aborigène » propose de suivre cet art grâce :
· à des photos de peinture rupestres
· des écorces peintes
· des peintures acryliques aborigènes du XXe et XXIe siècles
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Tingarri Spirit Men (acrylique sur toile) de Anatjari TIAKAMARA |
Cette exposition d’art contemporain est organisée dans le cadre de la programmation départementale de l’Art de Mai. Elle sera néanmoins visible jusqu’au 15 décembre 2010.
Une exposition ethnologique
Art traditionnel aborigène, oeuvres contemporaines, le Musée de Préhistoire des gorges du Verdon a aussi souhaité aborder les peuples aborigènes sous l’angle de l’ethnologie.
Le cinéaste australien Jeff Doring présente une exposition de photographies réalisées depuis les années 1960 jusqu’à à nos jours. Les photographies illustrent la vie quotidienne de certains Aborigènes du Kimberley (nord-ouest de l’Australie). Jeff Doring a recueilli de nombreux témoignages :
· sur la vision des Aborigènes sur l’origine « le Temps des rêves »
· sur l’interprétation des peintures rupestres
· sur l’origine des tribus du nord de l’Australie
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Peintures rupestres aborigène
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Collaborations scientifiques :
· Jeff DORING, australien, ethnologue, cinéaste, artiste, a surtout étudié les Aborigènes du Kimberley
· Barbara GLOWCZEWSKI, directrice de recherche au CNRS, professeur au Collège de France
· Ageda et Denis VIALOU, Institut de Paléontologie humaine, Muséum National d’Histoire naturelle
· Betty et Jacques VILLEMINOT, ethnologues et cinéastes, pionniers des recherches sur le terrain depuis les années 1950
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