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Découverte d’un nouvel ancêtre des primates datant de- 29 millions d’années.
Découverte d’un nouvel ancêtre des primates datant de – 29 millions d’années : Saadanius hijazensis. Saadanius a été exhumé en février 2009 en Arabie saoudite. Les conclusions de l’étude du fossile sont publiées dans la revue Nature par Iyad Zalmout et William Sanders.
La découverte
C’est en cherchant des restes des ancêtres de baleines et de dinosaures sur le site du désert de Harrat al-Ujayfa, que Iyad Zalmout (Université du Michigan, Etats-Unis) s’est rendu compte que la datation du site (estimée entre 145 et 65 millions d’années) était erronée. En effet toute la faune retrouvée, et en particulier des restes d’ancêtres des hippopotames, indiquait que les roches devaient dater de « seulement » 33 à 35 millions d’années. Il a donc décidé de continuer ses recherches mais en oubliant les dinosaures et les baleines… Bien lui en a pris car il a mis à jour des restes d’une espèce de singe jusque là inconnue !
Une nouvelle espèce : Saadanius hijazensis
Les scientifiques ont mis à jour une grande partie du crâne de ce primate : la partie supérieure avant du crâne, la face, l’os temporal, le palais et quelques dents. On estime le poids de ce mâle entre 15 et 20 kg. De graves blessures sur le front du suggèrent que l’individu a connu une fin violente. «Les marques sur le crâne, indiquent qu’il a été saisi par la tête, un peu « croqué », puis jeté » a déclaré Zalmout.
Le fossile appartient au micro-ordre des Catarrhiniens, lui-même subdivisé en grands singes actuels (les hominoïdes) et singes de l’ancien monde (cercopithèques, macaques…). Les premiers Catarrhiniens sont apparus il y a 30 à 35 millions d’années, à la fin de l’Eocène et au début de l’Oligocène.
Les fossiles de cette époque sont extrêmement rares et cette découverte est importante pour reconstituer, en partie, la généalogie des Catarrhiniens.
Une séparation des lignées plus récente qu’on pensait.
Jusqu’à présent la communauté scientifique et les études génétiques établissaient la division des deux lignées (hominoïdes d’un côté et singes de l’ancien monde de l’autre) il y 35 à 30 millions d’années… La nouvelle espèce Saadanius hijazensis ne présentant pas des caractéristiques spécifiques à l’une ou l’autre des deux lignées, cela indique que la séparation n’était pas encore réalisée. Les chercheurs proposent une nouvelle date de séparation entre 29 et 24 millions d’années avant notre ère.
Pour William Sanders « Cela ne change pas la façon dont nous pensons l’origine de l’homme, mais cela permet de concentrer nos recherches sur la période durant laquelle a surgi le groupe qui a finalement amené à l’apparition des Homo sapiens et de leurs prédécesseurs, les hominoïdes« . Les chercheurs vont donc accentuer les recherches dans cette région d’Afrique et particulièrement dans les strates géologiques de cette période.
« Cette découverte est merveilleuse, un véritable lien qui comble une lacune dans notre compréhension de la date du changement anatomique impliqué dans l’évolution des grands singes et les singes du vieux monde « , remarque l’anthropologue John Fleagle de Stony Brook University de New York.
« Certains paléontologues, dont moi, pensent que ce fossile ressemble exactement à ce que nous imaginions de l’ancêtre commun aux singes du Vieux Monde et des grands singes » indique Brenda Benefit, professeur d’anthropologie biologique au « New Mexico State University ».
C.R.
Sources
Sciencedaily
Nature
Science et Avenir
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