Examiner de l'ADN de... yéti ?
Grands singes, homininés inconnus ou légendes ? Malgré les nombreux témoignages, la nature et même l'existence des ‘velus' tels que le Yéti demeurent pour le moins incertaines. Un généticien britannique et un zoologiste suisse se proposent de collecter tout échantillon biologique disponible supposé provenir d'une de ces créatures, et d'en étudier l'ADN. Les résultats devraient être publiés fin 2012.
11/07/14 Résultat des études ADN
Les chercheurs ont pu étudier plus d'une trentaine d'échantillons (principalement des poils) déclarés appartenir à des Yétis, bigfoot ou autres sasquatch... L'ADN a été séquencé afin d'être comparé à celui d'animaux connus.
Désolé pour les amateur de sensations fortes, mais les échantillons relevés correspondent à des animaux très simples et que l'on aurait du mal à confondre avec un Bigfoot. Les poils appartenaient en effet à un cheval, un raton-laveur, des vaches, un porc-épic, un mouton, un loup... Bref on pourrait presque ouvrir une ménagerie mais... sans yéti.
A noter dans le lot des poils d'un ours polaire paléolithique ont attiré l'oeil des scientifiques... L'échantillon provenait du Tibet, zone ou cet ours n''était pas reconnu. Peut-être un hybride d'ours polaire antique et un ours brun se sont hybridé ?
C.R.
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Le projet
Bryan Sykes, professeur de génétique humaine au Wolfson College de l'Université d'Oxford (Royaume Uni), et le Dr Michel Sartori, directeur du Musée de zoologie de Lausanne (Suisse), ont entrepris d'appliquer les techniques modernes d'analyse d'ADN à un large nombre d'échantillons biologiques censés provenir de créatures telles que le Yéti himalayen ou le Bigfoot américain.
Si des poils ou autres ‘reliques' avaient déjà été étudiées dans le passé – sans apporter d'éléments probants –, une étude systématique, moderne et à grande échelle, n'avait encore jamais été entreprise. Les échantillons seront fournis par divers particuliers et institutions, sollicités pour la circonstance, et par le musée zoologique de Lausanne, aux collections alimentées notamment par feu Bernard Heuvelmans, zoologue et fondateur de la discipline parfois décriée appelée cryptozoologie (recherche des animaux mystérieux).
Cryptozoologie et Préhistoire ?
Quel lien avec les domaines de l'anthropologie et de la préhistoire ? Quelques passionnés, amateurs ou plus rarement chercheurs professionnels, suggèrent certaines ‘identifications' – évidemment très, très controversées – pour ces créatures, dont l'existence réelle reste à démontrer scientifiquement.
Le Dr Heuvelmans envisageait ainsi certaines d'entre elles – l'Almasty du Caucase, le Barmanou du Pakistan ?... – comme des Néandertaliens ‘déshumanisés' attardés à notre époque. L'anthropologue Grover Krantz, lui, identifiait le Sasquatch nord-américain comme un Gigantopithèque (grand singe du Miocène asiatique) ayant emprunté jadis le passage par le détroit de Béring (comme sapiens ultérieurement). Et, plus récemment, des rapprochements entre l'Orang Pendek indonésien et l'Homme de Florès ont été faits...
Une objectivité affichée
« C'est un domaine où tout universitaire sérieux s'aventure non sans quelques tremblements... C'est plein de données excentriques et carrément trompeuses », reconnaît d'emblée le Pr Sykes, qui précise cependant les raisons de son projet : « il y a déjà eu [par le passé] des analyses d'ADN concernant de prétendus yétis ou autres, mais, depuis lors, les techniques pour ces tests - sur les poils, notamment - ont considérablement évolué (...). [Le succès] est improbable, mais, d'un autre côté, si on ne mène pas ces examens, on ne saura jamais... ». Démarche hasardeuse ou, simplement, objectivité scientifique ?
F. Belnet
Sources :
BBC,
20minutes.fr/Reuters,
Wikipedia
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