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Homo heidelbergensis
La découverte
C’est en 1907 que le premier fossile d’Homo heidelbergensis a été identifié, dans une sablière de la région de Mauer en Allemagne. Ce premier fossile n’était constitué que d’une mandibule, et a été daté à partir de la faune de mammifères qui l’accompagnait (biochronologie).
Depuis, plusieurs autres fossiles ont été mis au jour dans plusieurs régions du monde (en Grèce à Petralona, Ethiopie, Gambie, Grande-Bretagne, Espagne).
Un crâne très bien conservé a été identifié comme Homo heidelbergensis en Ethiopie à Bodo. Sa capacité crânienne est de 1250 cm3. Il est daté de 600 000 ans. A ses côtés, plusieurs outils lithiques ont été trouvés ainsi que des ossements d’animaux portant les traces de découpes, probablement pour en extraire la moelle.
En 1933 le crâne de Steinheim a été trouvé par Karl Sigrist il a d’abord été attribué à Homo Heidelbergensis avant que les récentes études y voient un Homo néandertalensis.
Le crâne
La capacité crânienne d’Homo heidelbergensis est comprise entre 1000 et 1300 cm3, ce qui le classe sans aucun doute dans la lignée Homo.
Squelette
« Les restes fossilisés d’Homo heidelbergensis montrent que cette espèce avait tendance à être grandes, fortement charpentées et avec des jambes relativement longues, similaires à celles de leur prédécesseur Homo erectus. Les jambes plus longues sont une adaptation aux conditions tropicales car elles fournissent une plus grande surface de peau qui permet de mieux refroidir le corps. Les Néandertaliens, qui s’adaptaient à des environnements plus froids, avaient des jambes plus courtes et une forme de corps plus compacte. Des activités physiques intenses telles que la chasse aux grands animaux ont favorisé la croissance d’une ossature forte et solide chez l’Homo heidelbergensis, en réponse au stress exercé sur les os par leur mode de vie actif. » Plaquette d’explication du Museum d’Histoire Naturelle de Londres.
Photo Kroko pour Hominides.com
A gauche Broken Hill Zambie vers 300 000 ans
A droite Boxgrove, West Sussex, Angleterre, vers 500,000 ans
Qui est-il ?
Suivant les études et les scientifiques Homo heidelbergensis pourrait être le descendant d’Homo erectus et l’ancêtre d’Homo neanderthalensis et d’Homo sapiens… ou seulement un pré-néandertalien.
Pour le paléoathropologie Antoine Balzeau, « Le site de Tautavel, dans les Pyrénées-Orientales a délivre plus de cent cinquante éléments humains, dont une face et un os pariétal d’un même individu (Arago 21) et plusieurs mandibules qui ressemblent nettement à celles de Mauer. Ces spécimens datés de 450 000 ans donnent ainsi un visage à Homo heidelbergensis, ils permettent de mieux décrire l’anatomie de cette espèce. »
En 2023, c’est un reste de structure en bois qui a été retrouvé en Zambie sur le site de Kalambo. Ce sont des rondins taillés et surtout emboités l’un avec l’autre. Ils sont datés de 476 000 ans et l’on ne connait pas l’utilisation qu’en faisait les hommes à l’époque : plancher, passerelle, partie d’habitation… ?
Pour les chercheurs cette structure pourrait être attribuée à Homo heidelbergensis.
Plus d’infos : les restes d’une structure en bois il y a 476 000 ans en Zambie.
Le paléoanthropologue Pascal Picq « Bien que le fossile de référence soit européen, des origines sont africaines. Sans qu’il soit possible d’affirmer qu’il s’agit vraiment d’une autre espèce, il recouvre une grande partie des fossiles qui annoncent les hommes les plus récents du Pléistocène moyen qui, comme les Homo erectus tardifs de la même époque, se caractérisent tous par une même tendance évolutive avec l’acquisition d’un cerveau d’une capacité d’environ 1200 cm3.«
Amélie Vialet paléoanthropologue (Muséum National d’Histoire Naturelle) écrit « Les fossiles rattachés à l’espèce Homo heidelbergensis sont très rares. Ils ont été retrouvés dans différents pays européens. Il y eut d’abord une mandibule à Mauer, près de la ville allemande d’Heidelberg, puis les fossiles de Tautavel en France et ceux de Boxgrove en Angleterre. Furent ensuite exhumés les crânes de Ceprano en Italie ou Aroeira au Portugal, puis les ossements plus nombreux de squelettes crâniens et post-crâniens dans le puits karstique de la Sima de los Huesos à Atapuerca, en Espagne« .
Age | Taille | Poids | Volume endocrânien | ||
De – 0,8 à – 0,3 millions d’années | F 155 cm M 165 cm | F 65 kg M 80 kg | |||
Localisation | Habitat | Feux | Outils | ||
Afrique, Europe, Asie occidentale | Régions tempérées et chaudes | Fabrication probable de bifaces. |
Les espèces d'hominidés
Emma Baus, Amélie Vialet
Robert Bégouën, Jean Clottes, Valérie Feruglio, Andreas Pastoors
livre
Art préhistorique en Ariège-Pyrénées Jean Clottes