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Australopithecus afarensis
C’est lors d’une campagne internationale de fouilles dans l’Afar (Ethiopie) dirigée par Donald Johanson, Maurice Taieb et Yves Coppens, que fut découvert l’un des plus célèbres fossiles au monde.
Ce squelette d’australopithèque féminin fut baptisé Lucy. On peut également l’appeler Dinqnesh « tu es merveilleuse » en amharique.
Elle fut très médiatisée lors de sa découverte car elle détenait le record du plus vieil hominidé connu et que son squelette était complet à plus de 40% (soit 52 fragments osseux).
En 1978, Donald Johanson, Tim White et Yves Coppens définirent l’espèce Australopithecus afarensis.
Le crâne
Sa capacité crânienne n’est que de 450 cm3, mais tout à fait en rapport avec la taille d’afarensis soit 1,06m…
Ci-contre, la comparaison des crânes entre mâles et femelle montre un fort dimorphisme sexuel.
Le squelette
L’étude des squelettes d’Australopithecus afarensis (Lucy et Selam) montre que l’espèce pratiquait une bipédie proche de celle d’Homo sapiens mais qu’elle ne rechignait pas à se déplacer dans les arbres (arboricolisme). Les os de l’épaule, des mains et même des pieds montrent en effet une réelle aptitude à la suspension.
Mélangeant des caractéristiques presque contradictoires, la morphologie générale, le bassin et le fémur en particulier sont en adéquation avec la pratique de la bipédie.
La bipédie
Caractéristique principale : une bipédie quasi permanente toutefois plus chaloupée que celle d’Homo sapiens.
« …La morphologie du bassin et des fémurs traduit un comportement bipède. En effet, le bassin est court et évasé ce qui le rapproche plus de celui des hommes modernes que de celui des grands singes… le bassin et le fémur de Lucy ne sont pas identiques à celui de l’homme moderne, ce qui traduit une bipédie différente de la nôtre. En outre les membres supérieurs ainsi que le genou traduisent des capacités arboricoles qui n’existent pas chez notre espèce. La bipédie permanente est attestée aussi par la piste de Laetoli (Tanzanie) datée de 3,6 Ma. »
Jean-Luc Voisin (Institut de Paléontologie Humaine, UMR 5198 & USM 103).
Le type de bipédie des australopithèques
Une étude parue en 2011 dans PlosOne compare les traces de Laetoli et celles d’un homme moderne.
L’équipe dirigée par David Raichlen (Université de l’Arizona, département d’anthropologie) a développé une nouvelle méthode expérimentale pour retrouver le type de bipédie que les hominidés pratiquaient il y a 3,5 millions d’années. Ils se sont basés sur les traces de Laetoli qui sont attribuées à Australopithecus afarensis.
Les premiers résultats sont étonnants et laissent penser que les australopithèques pratiquaient une bipédie proche de celles des Homo sapiens.
Lucy et Selam, arboricoles quand il le fallait !
Selon l’étude publiée en 2012, Australopithecus afarensis, l’omoplate qui prouve qu’il était bipède et arboricole
Publiés le 26 octobre dans Science, les résultats d’une nouvelle étude américaine portant sur l’ossature d’Australopithecus afarensis, en particulier sur les omoplates, montrent que cette espèce, bien que bipède, était encore en partie arboricole.
Alimentation
Nourriture à priori végétarienne selon les traces microscopiques laissées sur les dents. A. afarensis avait principalement un régime alimentaire à base de plantes, comprenant des feuilles, des fruits, des graines, des racines, des noix et des insectes… et ponctuellement de petits vertébrés comme les lézards.
Utilisation d’outils
L’Australopithecus utilisait probablement des objets trouvés pour s’en servir comme outils (comme certains singes actuels). En août 2010, une étude à montré la présence de traces de découpe sur des ossements datant de 3,4 millions d’années. Trouvées sur le même site que le fossile Selam, ces traces sont une forte présomption de l’utilisation d’outils par Australopithecus afarensis.
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2006 Découverte de Selam, une australopithecus afarensis en Ethiopie
2010 Des traces de découpes sur des ossements il y a 3,4 millions d’années repoussent l’utilisation de l’outil à l’australopithèque
2015 Les traces de découpe indiquent que des outils étaient utilisés il y a 3,4 millions d’années
2016 Des Australopithèques découverts au Kenya à l’est du Rift
2024 Une étude remet en cause les poils de Lucy !
Age | Taille | Poids | Volume endocrânien | ||
Entre – 4,1 à – 2,9 millions d’années | F 100 cm M 170 cm | F 25 kg M 64 kg | 385 à 550 cm3 | ||
Localisation | Habitat | Feux | Outils | ||
Ethiopie, Tanzanie, Kenya | Arboré et humide | NON | ? |
Sur les pas de Lucy Expédition en Ethiopie Raymonde Bonnefille Préface d’Yves Coppens Voici le récit de Raymonde Bonnefille, une des rares femmes à avoir participé aux expéditions archéologiques et paléontologiques en Éthiopie dans les années 1970. Ses recherches ont été capitales pour la connaissance du milieu dans lequel vivaient les hommes préhistoriques. Son témoignage unique nous fait vivre de l’intérieur cette aventure scientifique qui aboutit à la découverte de la plus célèbre australopithèque, Lucy. Vie quotidienne sur un chantier de prospection, travail de terrain avec les équipes scientifiques française et américaine… cette plongée passionnante nous emmène au cœur des grandes expéditions internationales dans les paysages du Rift est-africain, qui contribuèrent de façon si remarquable à la connaissance des origines de l’Homme. | |
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