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Des chiens en France il y a 11 500 à 15 000 ans…
La domestication du chien en France il y a 11 5000 à 15 000 ans…
Publiée dans le Journal of Archaeological Science, l’étude réalisée par des spécialistes du Muséum National d’Histoire Naturelle sur des fossiles de chiens trouvés sur des sites paléolithiques français, confirme la multiplicité des lieux et des époques de la domestication de ces animaux.
L’étude
Découvert en 1976 dans le gisement magdalénien et azilien de Pont d’Ambon (Bourdeilles, Dordogne), ce squelette de canidé fossilisé, ainsi que deux autres du même type trouvés respectivement à Montespan (Haute-Garonne) et au Closeau (Hauts-de-Seine), viennent d’être étudiés et identifiés par l’équipe de Maud Pionnier-Capitan, chercheur au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), également rattachée à l’Université Claude Bernard de Lyon.
Contrairement à ce que l’on pensait, il ne s’agit pas de dholes (des canidés sauvages autrefois présents en Europe et ne subsistant plus, aujourd’hui, qu’en Asie), mais bel et bien de chiens. Une datation au radiocarbone, ainsi que d’autres indices, les font remonter au Paléolithique supérieur, confirmant la présence de chiens de petite taille en Europe il y a au moins 15 000 à 11 500 ans.
Une origine incertaine
Maud Pionnier-Capitan estime que ces chiens avaient une hauteur inférieure à 43 cm. « On trouve de telles tailles de nos jours chez des races comme le caniche, le beagle ou le cocker », dit-elle.
D’un âge fort ancien, ces chiens fossiles sont beaucoup plus petits que la plupart des autres chiens préhistoriques, souvent encore plus anciens, connus en Europe – leurs ancêtres possibles.
Mietje Germonpré, paléontologue à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, souligne que de gros chiens, sensiblement contemporains des plus anciens de ces spécimens français, sont connus sur des sites archéologiques de Russie et d’Ukraine.
Selon les chercheurs du MNHN, il est possible aussi qu’ils soient issus de la domestication de petits loups. L’alimentation, les facteurs climatiques et environnementaux pourraient alors expliquer leur petite taille.
Issus d’une souche européenne de chiens du Paléolithique ? Introduits depuis une autre région du monde ? Ou façonnés par la sélection (naturelle ou humaine)… ? Difficile, pour l’instant, de déterminer l’origine de ces étonnants canidés.
Précieux à plusieurs égards…
Probablement compagnons et partenaires de chasse des hommes de la Préhistoire, ils pourraient aussi les avoir réchauffés dans leurs abris, où ils ont été retrouvés. Et ce, de plusieurs manières…
« Certains des restes que nous avons étudiés présentent des marques de découpe qui impliquent que ces animaux avaient été mangés, et leur fourrure peut avoir été utilisée », précise Maud Pionnier-Capitan.
Le plus vieil ami de l’homme
En 2008, Mietje Germonpré et son équipe avaient identifié ce qu’ils pensent être le premier chien connu, un fossile de la taille d’un grand chien de berger, ressemblant à un husky sibérien, trouvé dans une grotte belge et remontant, estiment-ils, à environ 32 000 ans. « La recherche génétique sur les chiens récents et sur les loups suggère plusieurs endroits de domestication : le Moyen-Orient, l’Europe et la Chine. L’Europe a probablement été un centre précoce pour la domestication du loup », explique-t-elle.
« Un ou plusieurs événements de domestication ont pu se produire en France et, plus généralement, dans la partie occidentale de l’Europe. Les données archéologiques d’Eurasie plaident pour des processus de domestication multiples et indépendants dans tout l’Ancien Monde » confirme Maud Pionnier-Capitan.
C.R.
Sources
Discovery News, Daily Mail
Image d’illustration
Un chien dans l’azilien de Pont d’Ambon (Dordogne) ?
Guy Célèrier Françoise Delpech
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