Accueil / Chronologie / Gravettien
Gravettien
Entre 29 ou 28 000 ans BP et 22 000 ans BP environ, l’homme de morphologie moderne, Homo sapiens, désormais seule espèce humaine sur Terre, invente en Europe une des cultures du Paléolithique supérieur, le Gravettien, qui nous a légué d’étonnants et nombreux vestiges. |
D’ouest en est
Anciennement appelé « Aurignacien supérieur » par Henri Breuil, puis « Périgordien récent » par Denis Peyrony, le Gravettien tire son nom du site éponyme de La Gravette, près de Bayac, en Dordogne. Très représenté dans l’ouest de la France, où la densité de population était, semble-t-il, importante (Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Vienne), il est également présent en Belgique, en Espagne, en Italie et, sous une forme dite « orientale » également appelée le Pavlovien, en Moravie (République Tchèque), voire en Russie.
Des outils très élaborés
La « signature » essentielle de cette industrie lithique est la fabrication de lames en silex très droites et allongées, les « pointes de la Gravette », destinées à être emmanchées, et de pointes plus petites appelées «micro-gravettes ». Elles seront petit-à-petit remplacées par les lames retouchées plus longues, au cours du Gravettien supérieur et du Gravettien final (anciennement nommé « proto-magdalénien ») ou, en Europe centrale et méridionale, par les outils microlithiques formant l’Epigravettien. Des pointes de sagaies en bois de renne ou en os sont fréquentes.
Cependant, s’adaptant à des conditions climatiques changeantes, les hommes du Gravettien ont mis en œuvre une grande diversité technique et typologique, obligeant les archéologues à recourir à une véritable panoplie de vocables et de notions pour rendre compte de la complexité des savoir-faire et de la variété des outils : une chronologie détaillée et pas moins de sept faciès décrivent l’évolution et les nuances géographiques du Gravettien.
De l’Art avec un grand « A »
Outre des gravures sur galets, os ou bois rennes, les Gravettiens nous ont laissé des abris ornés présentant des motifs originaux, tels les chevaux ponctués de Pech Merle (25 000 ans BP, Lot), ou les mains négatives de Gargas (27 000 ans BP, Hautes-Pyrénées) et de la grotte Cosquer, découverte en 1985 (27 000 ans BP, Marsellle). Réalisées en projetant de l’ocre ou de l’oxyde de manganèse, ces mains, où manquent souvent une ou plusieurs phalanges, auraient une signification symbolique.
Mais ce sont peut-être les « Vénus », statuettes représentant des corps de femmes, qui témoignent le mieux d’un véritable courant culturel et artistique chez les hommes de cette époque. On peut citer les Venus de Grimaldi (25 000 ans BP, France), la Vénus de Willendorf, en calcaire (25 000 ans BP, Autriche), ou la magnifique Dame de Brassempouy, en ivoire (25 000 ans BP, Landes).
Le génie de Sapiens
La question de savoir qui est l’inventeur du Gravettien ne se pose pas : les tous derniers Néandertaliens sont, à cette époque, en train de disparaître… Mais les spécialistes notent que Sapiens, seul artisan de cette culture, a su lui donner une « griffe », une véritable unité – technique et artistique – à travers toute l’Europe et au fil des millénaires, malgré la grande variété de faciès qu’elle a pu prendre. Les squelettes exhumés en 1868 dans l’abri de Cro-Magnon sont aujourd’hui datés du Gravettien (27 380 BP).
F. Belnet
Source :
Cultures lithiques | |||
Oldowayen | Acheuléen | Moustérien | Châtelperronien |
Aurignacien | Gravettien | Solutréen | Magdalénien |
Utilisation des textes ou schémas du site :
En dehors du cadre personnel, vous devez impérativement soumettre à la rédaction d’Hominides.com une demande d’utilisation des textes et/ou schémas figurant sur le site, en précisant vos motivations.
Particulièrement, la reprise d’articles, de dossiers ou de schémas, pour une publication sur internet doit obligatoirement faire l’objet d’une demande d’autorisation préalable.