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Aurignacien
Essentiellement caractérisé par les préhistoriens en Europe, entre – 40 000 et – 25 000 ans environ, l’Aurignacien, une des plus anciennes cultures du Paléolithique supérieur, est aussi la première à présenter une « modernité », perceptible par chacun, notamment grâce à ses productions artistiques. milliers d’années. Le Châtelperronien s’étend de 38 000 à 30 000 ans BP environ, restant localisé en Europe occidentale |
Une certaine ambiguïté dans les dénominations
Il n’est pas facile de cerner avec précision ce que recouvre l’Aurignacien. En 1906, le préhistorien Henri Breuil, dans sa classification des industries lithiques, définit l’Aurignacien pour caractériser l’outillage découvert en 1860 dans la grotte d’Aurignac (Haute-Garonne). Il distingue alors l’Aurignacien ancien – aujourd’hui appelé Châtelperronien -, l’Aurignacien supérieur – aujourd’hui appelé Gravettien – et, entre les deux, l’Aurignacien moyen – qui est aujourd’hui l’Aurignacien « tout court » reconnu par (presque) tous les spécialistes, et subdivisé à son tour en différentes phases.
Une culture européenne
C’est en Espagne et en Bulgarie qu’on trouve les plus anciennes traces (40 000 ans BP) de ce que certains chercheurs appellent le Proto-Aurignacien, également présent dans le sud de la France, en Italie et en Roumanie de 38 à 34 000 ans BP. Lui succède, entre 34 et 31 000 ans BP, l’Aurignacien ancien (vallée du Danube, Jura, sud-ouest français, Italie centrale). Puis vient l’Aurignacien récent (31 à 29 000 ans BP), notamment en Allemagne et en France.
En 2012, une étude britannique et allemande reposant sur de nouvelles radio-datations donne un âge de 42 à 43 000 ans au gisement de la grotte de Geissenklösterle, en Allemagne, augmentant encore l’ancienneté de la culture aurignacienne, si riche en innovations.
Une culture bien plus que lithique
Cette industrie présente un type particulier de retouches, la retouche écailleuse, observables sur les deux côtés de lames épaisses – les lames aurignaciennes – ainsi que l’enlèvement régulier d’éclats minces permettant de créer des pièces carénées (« aérodynamiques »), utilisées telles quelles (grattoirs, burins) ou servant de nucléus pour produire de nombreuses lamelles (« lamelles Dufour »). On note de nombreuses de pointes de sagaies en bois de renne et des objets de parure en os ou en ivoire.
Mais l’Aurignacien est aussi la première culture ayant laissé des traces pérennes d’art figuratif (représentant des modèles existants, hommes ou animaux et des tracés géométriques énigmatiques) : statuettes en ivoire de mammouth de Vogelherd ou de Geissenklösterle (Allemagne), blocs gravés ou peints des abris ornés des environs des Eyzies (La Ferrasie, abri Blanchart, abri Castanet, Dordogne, 35 000 ans à 25 000 BP), grottes ornées comme Pair-non-Pair (Gironde) et grotte Chauvet (Ardèche, 31 000 ans BP), découverte en 1994. Des œuvres témoignant à la fois d’une haute technicité et d’une grande abstraction intellectuelle.
Des Homo sapiens
Dans un ouvrage tout récent Jean-Jacques Hublin (Les Aurignaciens, Errance, 2010) observe que « contrairement à un lieu commun souvent répété, si on prend en compte l’ensemble des restes humains connus en Europe entre 35 000 et 28 000 BP, l’artisan des assemblages aurignaciens, y compris d’aurignaciens relativement anciens, est bel et bien connu : c’est un homme moderne ».
Pour en savoir plus, visitez le Musée de l’Aurignacien
F. Belnet
Source :
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